Vision_2016_03_24

Coupe à blanc : une situation qui inquiète ACTUAL I TÉS • NEWS

VÉRONIQUE CHARRON veronique.charron@eap.on.ca

Les coupes à blanc sévissent sur le terri- toire de Prescott-Russell depuis quelques années et aucun règlement des Comtés unis de Prescott et Russell (CUPR) n’en- cadre ces pratiques. C’est ce que veut dénoncer Lucye Galand, une résidente du village de St-Pascal-Baylon, qui a vu un terrain voisin au sien se faire raser en moins d’une semaine. « C’était une érablière mature, qui a été certifiée biologique il y a plusieurs années, qui est là depuis que je suis toute petite », a affirmé Mme Galand, qui n’en revient tout simplement pas de ce revirement de situation. Il y amoins d’unmois, un terrain de 90 acres, situé sur le Chemin Du Lac, à St-Pascal, a été déboisé par son nouveau propriétaire, qui espère le rendre agricole. « C’est certain que la foresterie, c’est une forme d’agriculture et je pense qu’il ne faut pas négliger ça, a-t-elle précisé. Tout le monde comprend que tu peux vouloir couper une ou des parties de ton bois, mais il y a une différence entre faire ça et raser complètement. Ça, c’est irrécupérable », a déploréMme Galand, en pointant l’étendue maintenant déboisée près de chez elle. Le maire de Clarence-Rockland et pré- sident des CUPR, Guy Desjardins, a indiqué que rien n’empêchait le propriétaire d’agir

Une érablière a été rasée à Saint-Pascal- Baylon, il y a quelques semaines. —photo Véronique Charron

de cette manière. « Il n’y a rien que l’on puisse faire avec ça. Il n’y a aucun règle- ment aux Comtés qui l’empêche. J’ai même appris que les boisés d’importance peuvent être passés à la hache, eux aussi. Si c’est sur un terrain privé, ça peut être rasé comme les autres. » Du côté de la Cité de Clarence-Rockland, un règlement concernant la coupe d’arbre existe, mais ne concerne pas la coupe à blanc. Le maire de Clarence-Rockland a affirmé son intention de discuter de l’enjeu des coupes d’arbres massives au cours des prochaines réunions des Comtés. « C’est

quelque chose qu’on va regarder. Je sais que le directeur d’Urbanisme et de Foresterie des CUPR, Louis Prévost, a déjà commencé à rencontrer des groupes à ce sujet. Il y a quelque chose qui commence. Je vais aussi m’informer sur l’utilité de désigner des boisés d’importance, si rien ne peut être fait pour les protéger. » Pour Lucye Galant, il est trop tard pour sauver l’érablière près de chez elle, mais il n’est pas trop tard pour baliser l’abattage Selon elle, une discussion doit être sou- levée dans la région pour essayer de faire changer les choses.

« Le couvert forestier de Prescott-Russell diminue à vue d’œil. Il va avoir un point limite qui va être atteint. Je crois que les coupes devraient être mieux encadrées. Présentement, c’est fait n’importe com- ment, par n’importe qui, n’importe où et de n’importe quelle façon. C’est certain qu’il y a des propriétaires respectueux, mais il y en a qui ne le sont pas du tout. Il faut en parler pour informer les gens », a-t-elle conclu. Une pétition circule présentement dans la région pour dénoncer les coupes à blanc dans Prescott-Russell.

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