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JEUDI 31 OCTOBRE 2024 / FINANCES NEWS HEBDO
BOURSE & FINANCES
de biais cognitifs et de souvenirs marquants, plutôt que d’une réa- lité économique tangible. Psychologie et biais cognitifs L'idée d’un «effet octobre» s’ap- puie avant tout sur des biais psy- chologiques. Les investisseurs, influencés par des événements marquants, ont développé une sorte de mémoire collective, un réflexe de prudence, voire de panique, à l'approche de ce mois. On parle ici d’un biais d’ancrage, où les souvenirs de krachs pas- sés poussent à interpréter les moindres fluctuations comme des signes précurseurs de crises, amplifiant ainsi les réactions négatives. Cette tendance est renforcée par ce que l’on appelle le «biais de confirmation» : les investis- seurs retiennent ce qui conforte leurs peurs. Et ainsi, une baisse modeste en octobre peut être perçue comme la première note d’une symphonie de dégringo- lades, même si les fondamentaux restent solides. Cette année, les performances d’octobre sur le Masi s’inscrivent aussi dans un contexte particu- lier : tensions géopolitiques au Moyen-Orient, incertitudes sur les politiques monétaires, et surtout après que le marché a pleinement profité du «newsflow» positif des derniers mois. Mais, comme tou- jours, les marchés absorbent ces nouvelles de manière plus ou moins rationnelle, et les baisses observées peuvent être le reflet de ces pressions passagères plu- tôt que d'une fatalité historique. Bref, les données historiques de la Bourse de Casablanca montrent qu’octobre n’a rien d’une condamnation inévitable. Les investisseurs, souvent gui- dés par des souvenirs de crises lointaines, tendent à voir en ce mois un moment à redouter, alors que les performances des vingt dernières années prouvent le contraire. Plutôt que d’y voir un mauvais présage, les acteurs du marché pourraient y déceler des opportunités, des périodes de repositionnement et de solidifica- tion des bases. ◆
Le mois d’octobre n'est pas systématiquement synonyme de baisse pour la Bourse de Casablanca.
N Après un été où les performances des actions ont été solides, l’automne serait-il un mauvais présage pour les marchés financiers ? À la Bourse de Casablanca, octobre mérite un second regard, au-delà des mythes et des peurs. Tentative de réponse. L'effet octobre, un mythe à déconstruire ? Par Y. Seddik Bourse
ous sommes à trois séances de la clôture hebdomadaire, et le marché affiche une baisse de près de 1%. Malgré ce repli rela- tivement modéré, il pourrait, s’il se concrétise, représenter la plus forte baisse mensuelle de 2024 pour le Masi. Ce phénomène sus- cite la question, souvent posée mais rarement vérifiée : existe-t-il réellement un «effet octobre» au Maroc, une sorte de «malédiction financière» ancrée dans ce mois d’automne ? Les grandes crises boursières, comme le «Jeudi noir» de 1929 ou le «Lundi noir» de 1987, ont contribué à fixer dans l’incons- cient collectif l’idée d’un mois d’octobre redoutable. Mais qu’en est-il de Casablanca ? Une ana-
lyse des performances du Masi en octobre, sur la période 2003- 2023, montre une réalité plus nuancée. Sur ces 20 dernières années, la Bourse de Casablanca a connu 14 mois d'octobre haus- siers contre 7 baissiers, ce qui dément l’idée d’une malédiction. En effet, les performances d’oc- tobre montrent des années de forte progression, et contre- disent l’idée que ce mois soit systématiquement associé à des revers boursiers. Cependant, des baisses notables apparaissent, mais elles restent ponctuelles et souvent liées à des facteurs macroéconomiques globaux ou à des résultats trimestriels déce- vants. Que disent les chiffres ? Les chiffres parlent d’eux- mêmes. Sur les vingt dernières années (2003-2023), le Masi a affiché des performances posi- tives durant 14 mois d’octobre,
contre 7 baissiers. Et sur les quatorze dernières années, le rendement moyen du Masi en octobre est de 3,7%, avec une volatilité relativement élevée de 2,3%. Toutefois, ce niveau de volatilité reste similaire à celui observé d'autres mois, où des corrections saisonnières peuvent se produire. Ces données montrent que le mois d’octobre n'est pas systé- matiquement synonyme de baisse pour la Bourse de Casablanca. Statistiquement, le Masi a enre- gistré des performances positives plus souvent qu’on pourrait le penser, en dépit de la réputation d'octobre sur d'autres marchés internationaux. Contrairement à l’idée d'un mois «maudit» héritée des krachs historiques sur les places boursières américaines, octobre ne s’avère pas le mois le plus risqué pour Casablanca. La perception négative d’octobre pourrait donc bien être le résultat
Sur ces 20 dernières années, la Bourse de Casablanca a connu 14 mois d'octobre haussiers contre 7 baissiers, ce qui dément l’idée d’une malédiction.
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