ECONOMIE
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 23 OCTOBRE 2025
lui, le redressement agricole et la performance industrielle forment un socle de stabi- lité : «la pluviométrie abon- dante du printemps a relancé la production céréalière de 35%, portant la croissance à 4,4%. Le Maroc consolide un modèle de croissance endo- gène et exogène, appuyé sur la diversification industrielle et l’intégration aux chaînes de valeur mondiales» . Le Royaume bénéficie éga- lement d’un investissement public robuste -près de 320 milliards de dirhams par an- et d’une attractivité crois- sante pour les investisseurs étrangers, dont les flux ont atteint 5,8 milliards de dollars entre 2024 et 2025 (+43%). Ces dynamiques soutiennent les grands chantiers liés à la CAN 2025 et à la Coupe du monde 2030, qui serviront de catalyseur à l’investissement privé et à la modernisation des infrastructures. Une demande intérieure revigorée Les données du haut-commis- sariat au Plan (HCP) confir- ment cette tendance. La croissance atteindrait 4,7% au quatrième trimestre 2025, portée par une consommation des ménages en hausse de 4,4% et un investissement en progression de 12,6%. Les services restent le prin- cipal moteur (+4,7%), suivis de l’industrie (+4,4%) et de la construction. L’agriculture, encore tributaire des aléas climatiques, bénéficie cette année de conditions favo- rables. Cette vitalité interne traduit un retour de confiance : la hausse des salaires publics et privés, conjuguée à la baisse de l’im- pôt sur le revenu, a soutenu le pouvoir d’achat et alimenté la dynamique de la demande. Mais derrière ces chiffres flatteurs, plusieurs signaux invitent à la prudence. Le mar- ché du travail reste le talon d’Achille du modèle marocain: 13,1% de chômage et plus de
Malgré ses progrès, le Maroc demeure tributaire des aléas climatiques : la croissance agricole reste suspendue aux pluies, rappelant l’urgence d’une transition vers un modèle plus résilient.
Conjoncture Les indicateurs macroéconomiques se portent bien, mais les fragilités demeurent P Portée par une croissance solide et une inflation maîtrisée, l’économie marocaine affiche des indicateurs globalement positifs. Mais derrière cette embellie conjoncturelle, plusieurs fragilités structurelles continuent de freiner le potentiel de transformation du pays. Par R. Mouhsine ortée par une croissance solide et une inflation maîtrisée, l’économie marocaine offre en 2025 un visage rassurant. Le dernier World Economic Outlook du FMI confirme la tra- jectoire positive du Royaume : une croissance de 4,4% cette année, après 3,8% en 2024, puis 4,2% attendus en 2026. Dans un environnement mon- dial encore incertain, ces per- formances placent le Maroc parmi les économies les plus dynamiques de la région MENA. L’inflation, contenue à 1,2%, traduit l’efficacité de la poli- tique monétaire menée par Bank Al-Maghrib, qui main- tient un taux directeur de 2,25%. Une stabilité rare dans un contexte internatio- nal où beaucoup d’économies émergentes peinent encore à absorber le choc inflationniste post-Covid et la volatilité éner- gétique. Sur le plan budgétaire, les équilibres restent maîtrisés. La dette publique recule légè- rement à 68% du PIB, la dette extérieure se stabilise autour de 36%, et le déficit courant demeure contenu à –2,3%. Le FMI salue aussi la stratégie de diversification du Royaume: les exportations automobiles et aéronautiques continuent d’alimenter la croissance, tout comme les recettes tou- ristiques en hausse de 12% sur les huit premiers mois de 2025. Pour Abdelghani Youmni, éco- nomiste et professeur associé à Sciences Po, «cette rési- lience témoigne d’un modèle marocain capable de trans- former les incertitudes mon- diales en opportunités» . Selon
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