JEUDI 23 OCTOBRE 2025 7 FOCUS LOI DE FINANCES 2026
FINANCES NEWS HEBDO
et du pouvoir d’achat ont fini par trouver écho dans la décision bud- gétaire. Le gouvernement y répond par un renforcement visible des moyens. Les secteurs de la santé et de l’éducation se partagent 140 milliards de dirhams, soit 21 mil- liards de plus qu’en 2025, accom- pagnés de 27.000 recrutements. Les CHU d’Agadir et de Laâyoune doivent entrer en service, tandis que celui d’Ibn Sina à Rabat sera achevé. Le réseau des écoles pion- nières s’étendra à de nouvelles régions, avec la généralisation du préscolaire comme objectif prio- ritaire. Côté social, l’État financera les cotisations AMO de 11 millions de bénéficiaires pour un coût de 10,5 milliards de dirhams, et mobilisera 14 milliards pour stabiliser les prix et soutenir le pouvoir d’achat. Le volet social du budget s’appuie aussi sur plusieurs fonds : 36,5 milliards pour la protection sociale et la cohésion, 2 milliards pour l’emploi des jeunes, autant pour le financement des équipements et la lutte contre le chômage, ainsi que 5 milliards pour le développement territorial intégré. L’effort est conséquent, mais l’en- jeu reste le même, à savoir passer du programme à la preuve. Une gouvernance publique en mutation Sur un autre volet, le gouvernement veut aussi faire évoluer les règles du jeu budgétaire. La réforme de la Loi organique des Finances vise à introduire davantage de transpa- rence, à améliorer la soutenabilité de la dépense et à renforcer le rôle du Parlement. Ce chantier s’inscrit dans une logique de performance publique et s’accompagne d’une digitalisa- tion accrue de la gestion adminis- trative. En toile de fond, un objectif: faire du budget un instrument de résultats, non plus seulement un cadre de dépenses. Au final, si les chantiers annoncés prennent corps, le gouvernement pourra revendiquer un virage social assumé. Dans le cas contraire, 2026 risque de ressembler à un exercice d’équilibre de plus, solide sur le papier, fragile dans la pra- tique. À suivre. ◆
Nadia Fettah, ministre de l'Economie
et des Finances, présente devant les parlementaires les grandes lignes du PLF 2026.
PLF 2026 Des priorités recentrées sur la cohésion nationale
Le gouvernement a bâti le PLF 2026 autour de quatre priorités qui résument sa feuille de route : croissance, justice territoriale, État social et équilibre des comptes. L’investissement public reste l’arme principale du budget pour soutenir la croissance, avec une enveloppe record de 380 milliards de dirhams. Santé, école, emploi : le PLF tente de donner corps à des promesses devenues urgentes avec un effort de 140 milliards de dirhams.
E
Par Y. Seddik
n présentant le budget devant le Parlement en début de semaine, Nadia Fettah, ministre de l'Eco- nomie et des Finances, a défini les grands chantiers du prochain exercice. Le gouvernement mise sur la consolidation du tissu pro- ductif pour maintenir la dynamique d’émergence, tout en renforçant les programmes de développe- ment régional. Le budget intro- duit une nouvelle génération de projets territoriaux, inspirés de la régionalisation avancée, destinés à corriger les déséquilibres entre zones urbaines et rurales. Sur le plan social, la santé, l’éducation et la protection sociale concentrent une part croissante de la dépense publique. Le gouvernement veut
aussi moderniser la gestion de la dépense à travers la réforme de la loi organique des finances (voir plus bas) et la rationalisa- tion du secteur public. L’ensemble esquisse un cap plus lisible qui est de stabiliser les comptes sans blo- quer l’investissement, accélérer les réformes sans rompre l’équilibre. Pour sa part, l’investissement public, fixé à 380 milliards de dirhams, reste le principal levier de croissance. Le gouvernement y voit à la fois un moteur économique et un outil d’aménagement du ter- ritoire. Les priorités sont connues : extension des aéroports, moderni- sation du réseau ferroviaire, déve- loppement de la flotte nationale, poursuite des chantiers portuaires
de Nador West Med et de Dakhla Atlantique. Mais la nouveauté tient à l’approche spatiale, puisque les investissements devront désor- mais produire un impact territorial mesurable. Le Programme natio- nal de développement intégré des centres ruraux émergents, doté de 2,8 milliards de dirhams pour 36 centres pilotes, illustre cette volon- té de réduire la fracture entre les zones urbaines et rurales. La dimension sociale, pilier du budget 2026 Cette année, le PLF s’inscrit dans un moment où l’agenda social prend le devant de la scène. Les récentes revendications de la jeu- nesse autour de l’école, de la santé
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