RENCONTRE AVEC IRIA DEGEN
Tres Hermanas est le rêve d’Iria Degen. Une œuvre à part entière puisque elle y a tout défini. C’est une “living experience”, une vitrine vivante que l’on peut louer, lits Elite inclus, bien sûr.
Un parcours hors normes Après des études de droit, Iria Degen est devenue architecte d’intérieur, créatrice d’ambiance et de meubles. Un parcours insolite couronné d’un succès international. Petit portrait en cinq questions.
Racontez-nous vos racines, votre chambre d’enfant ? Je viens d’une famille académique où le design n’était pas au centre des préoccupations. Moi, dans ma chambre d’enfant, à Zurich, j’ai toujours déplacé les meubles, déménagé pour jouer avec l’espace. Plus tard, à la place des boutiques de mode, je courais les brocantes. Et, comme la fenêtre de ma chambre d’étudiante donnait sur un atelier de menuisier, un jour, je lui ai commandé un pupitre sur mesure. C’est ainsi que tout a commencé. À l’évidence, c’était dans mon ADN. Puis, comment votre carrière a-t- elle vraiment commencé ? J’ai épousé un photographe et on s’est installés à Paris, où mes diplômes de droit suisse ne me servaient pas à grand-chose. J’ai commencé par configurer son studio. Et j’ai réalisé que ça me plaisait. J’étais tout à coup confrontée à moi-même et j’ai alors osé me diriger vers l’architecture intérieure. Avant d’entreprendre
quatre ans d’études, j’ai voulu vivre le job de près. Un ami designer architecte m’a conseillé de viser haut, de contacter Andrée Putman. J’ai appelé… On m’a fixé un rendez-vous. Et en arrivant à l’agence, avant même d’avoir vu qui que ce soit, j’ai su que c’était mon univers. C’était ma voie. Après Paris en 2000, Zurich en 2003. Pourquoi la Suisse ? Après mon passage chez Andrée Putman et mes études à L’École Camondo, on a décidé de fonder une famille et de renter en Suisse. C’est notre pays. Forte de mon expérience parisienne, j’avais développé une approche ouverte, un atout pour mieux dialoguer avec des clients de tous horizons : c’est essentiel, pour éviter les malentendus culturels, pour comprendre l’autre, sans le juger. Un vrai atout dans mon métier. Vous êtes maman d’un garçon et d’une fille. Comment faites-vous pour mener de pair vie de famille et carrière internationale ?
Oui, j’ai un fils de 18 ans et une fille de 13 ans. Concilier travail et famille n’a jamais été un problème. J’ai pris exemple sur ma propre mère, médecin, qui a aussi élevé quatre enfants tout en travaillant dans son cabinet tous les jours. C’est une question d’organisation. En plus, j’ai la chance de vivre et de travailler sous un même toit. Et ma famille vit à 100 m de chez nous : nous sommes un vrai clan. J’aimerais aménager un bateau ou un avion, car les contraintes que cela implique sont très stimulantes. Je l’ai vu en réalisant une caravane, où chaque centimètre et chaque gramme comptent. Le monde du voyage m’intéresse. C’est passionnant. Tout comme l’est, à l’inverse, un chantier gigantesque, comme l’hôpital cantonal d’Aarau ou un hôtel au Luxembourg de 145 chambres que nous réalisons actuellement. Y a-t-il un projet que vous rêveriez de réaliser ?
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