Magazine Daniel Féau

Vase Gardenia d’Olivier Gagnère à la galerie Kreo.

Chaises de Franz West sur le stand de David Zwirner.

Tables basses dessinées par Chahan Minassian.

Canapé Stoléru (1987) de Martin Szekely à la galerie Jousse.

C ette année, sous la longue tente blanche dressée dans le jardin des Tuileries, Patrick Perrin a réuni soixante-quinze exposants. Un record qui témoigne de la bonne santé de son salon. Après la pause forcée du Covid, les marchands spécialisés dans les arts décoratifs du XX e siècle sont tous revenus, rejoints par les galeries qui défendent le travail de designers contemporains. Elles sont d’ailleurs de plus en plus nombreuses, près de la moitié pour cette 26 e édition. « C’est le sens de l’histoire, le PAD évolue avec le goût, l’esthétique de son époque. » Et c’est vrai que ce salon n’a cessé de se réinventer. Lorsque le fils de l’antiquaire Jacques Perrin en pose la première pierre avec Stéphane Custot en 1998, le mobilier du XVIII e siècle y est encore majoritaire et seuls quelques stands présentent de l’Art déco et du design. En 2001, la tendance s’inverse et six ans plus tard, un pas décisif est franchi : le salon sera dorénavant entièrement consacré au XX e siècle. Parfaitement en phase avec l’air du temps, ce Pavillon de l’Art et du Design rencontre

un succès immédiat et Patrick Perrin lance dans la foulée une édition à Londres, qui trouve aussi rapidement son public et sa raison d’être. En revanche, la formule sera moins concluante à Genève et à Monaco, et ces deux expériences seront abandonnées. « Mais nous avons un projet à Saint-Tropez autour du 14 juillet 2025 et un autre à New York… » En attendant ce redéploiement, Paris reste le vaisseau amiral. Au fil des années, portée par des ventes aux enchères prestigieuses, la capitale est devenue la vitrine des arts décoratifs du XX e siècle et ses principaux marchands sont au PAD. Piliers de l’événement, on les retrouve pour cette nouvelle édition. Ils s’appellent François Laffanour, Jacques Lacoste, Philippe Jousse, Pierre Passebon, Aline Chastel, Victor Gastou. Leurs meubles de Prouvé, Perriand, Jeanneret, Roche, Poillerat, Arbus, sont considérés comme du design historique. Des pièces rares et chères, recherchées des collectionneurs. Mais parallèlement, un autre engouement est né et a grandi : le désir d’un design

Patrick Perrin In tune with the times

The founder of the now famous PAD isn’t keeping his joy under wraps. His Parisian salon has become an essential meeting place for collectors of 20 th century decorative arts and lovers of contemporary creation. By Eric Jansen This year, under the long white marquee set up in the Tuileries Gardens, Patrick Perrin brought together no less than seventy-five exhibitors. A record number which proves that his salon is in good health after the forced Covid break, and the dealers specializing in 20th century decorative arts have returned, along with galleries supporting the work of contemporary designers. There are more and more of them, almost half of their total number for this 26 th edition. “The PAD is in sync, evolving with the tastes and aesthetics of its time.” It’s true that the arts fair has never ceased to reinvent itself. When the son of antique dealer Jacques Perrin started the adventure with Stéphane Custot in 1998, 18 th century furniture was

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