Argenteuil_2023_01_20

COLLECTIVITÉ Y A-T-IL UNE VIE APRÈS LA POLITIQUE?

FRANÇOIS DANIEL nouvelles@eap.on.ca

titre d’exemple, il cite une nouvelle usine de lavage d’agrégats pour la carrière de Mirabel, sur laquelle il travaille présentement. Le projet tourne autour de trois millions et demi de dollars, mais au-delà de l’importance de l’investissement, il s’agit de construire l’usine, choisir les équipements, engager le personnel pour la faire tourner, fabriquer des produits à valeur ajoutée puis vendre ces derniers aux clients qui en réclament, bref, toute une série d’étapes comportant des décisions cruciales qui vont déterminer la réussite ou l’échec. Autrement dit, don- ner une réalité concrète à ce qui n’était au départ qu’une idée. Non, David Whissel ne s’ennuie pas de la politique. Il garde toutefois dans son bureau des souvenirs de son passage à Québec: des photos du parlement, de ses collègues de l’époque et du chef, Jean Charest. Pour le moment, s’il n’envisage pas de retour en politique, il ne songe pas non plus à prendre sa retraite d’un travail qui le passionne tout autant que celui qu’il exerçait voilà maintenant dix ans. Toutefois, il y pense de temps en temps. Sa fille Justine qui est vice-présidente chez Uniroc va selon toute vraisemblance prendre la relève de son père lorsque celui-ci décidera qu’il est temps de profiter «des bonnes choses de la vie» avec son épouse Francine Vaillancourt, faisant partie de l’équipe comme ingénieure.

Il était une fois un jeune ingénieur propriétaire d’une entreprise de béton à Saint-André d’Argenteuil. Comme homme d’affaires, il était impliqué dans la communauté: président de la Chambre de commerce d’Argenteuil, directeur au Conseil de développement économique (CLD) puis du Conseil d’expansion éco- nomique (CEE), membre du club des Lions, etc. Un jour, on le sollicite pour devenir président de l’Association locale du parti libéral fédéral, et tant qu’à faire, d’organiser l’élection du candidat lors de la prochaine élection. Le jeune David Whissel, c’est de lui qu’il s’agit, a comme la plupart des citoyens des opinions politiques, mais il n’a aucune idée du travail de terrain. Après s’être informé de ce qu’on attend de lui, il accepte jugeant qu’il peut bien consacrer quelques heures par semaine à une activité qui durera tout au plus trente-cinq jours. Surprise. Il travaille d’arrache-pied pendant trois mois, le temps d’attraper la piqûre (ou le virus, c’est selon) de la politique. C’est sans doute pour cela qu’il accepte quelques mois plus tard de participer à un congrès du parti libéral provincial (composé en partie du même monde que son homo- nyme d’Ottawa). Suis une série d’événe- ments imprévus (notamment, la démission du député provincial d’Argenteuil suivie de celle du leader du parti, Daniel Johnson fils) qui pousseront le jeune Whissel à devenir candidat puis député d’Argenteuil dans une élection partielle en 1998. Il ne siège que peu de temps à Québec parce quelques semaines plus tard, le gouvernement déclenche des élections générales. Élu dans le comté, David Whissel se voit confirmé dans son rôle de député. Deux élections en moins de six mois, c’est quand même beaucoup pour un novice en politique. On connaît la suite: un des plus jeunes députés du parti, David Whissel apprend vite. Au point de gravir rapidement la hiérarchie du parti (adjoint parlementaire de Jean Charest, président du caucus puis enfin, ministre

David Whissell, auprès de sa fille Justine, qui pourrait prendre la relève de la compagnie. -photo François Daniel

2011, mais aussi de la famille qui compte énormément. David Whissel est issu d’une race d’entrepreneurs: son père et son grand- père naviguaient dans ce monde avant lui et il entend bien continuer dans la même voie et léguer à ses enfants un patrimoine qui ne cesse de croître. ABC Rive-Nord, la compagnie qu’il a préférée à son statut de ministre est devenue Le Groupe Duroc, un ensemble de trois sociétés qui produisent respectivement des agrégats (sables et graviers de toutes tailles qui servent princi- palement à la construction de routes) et de l’asphalte, qui construisent des routes et qui louent des équipements lourds à partir d’un parc d’environ deux cents unités. Il voit un lien entre le travail de ministre et celui de PDG d’une entreprise qui emploie deux cents personnes: «Un entrepreneur, c’est un réalisateur de projets. En politique, un ministre, c’est la même chose.» Ce qu’il aime dans sa vie depuis dix ans, ce sont les défis qu’il doit relever chaque année pour que l’entreprise demeure pertinente. À

du Travail en 2007). Sa carrière prend fin brusquement à la suite d’une apparence de conflit d’intérêts qui l’incite à démissionner de son poste de ministre en 2009, puis de son rôle de député d’Argenteuil en 2011. Une décision qu’il qualifie de déchirante, mais qu’il a prise avec sa famille. Tout bien réfléchi, même si la politique est une activité gratifiante, il reste que c’est un contrat qu’on doit renouveler aux quatre ans et qui exige de nombreux sacrifices. «On renonce à sa vie professionnelle», dit-il sans amertume. Il aurait pu se retrouver sur les bancs de l’opposition. Mais, il y avait aussi la famille. Il choisit la vie civile. Il avoue toutefois que «s’il n’y avait pas eu cet épisode, je serais resté en politique.» Il garde d’excellents souvenirs de ces quatorze années passées à Québec. D’ail- leurs, il n’a jamais dit qu’il n’y retournerait pas un jour. «Présentement, je n’ai pas l’intention d’en faire (de la politique), mais la porte n’est pas fermée.» Il a quand même accompli pas mal de choses comme député et comme ministre. Ce dont il est le plus fier? D’avoir convaincu Monique Jérôme-Forget, alors au Trésor, d’augmenter le salaire minimum de huit à neuf dollars l’heure à coup de cinquante cents sur deux ans, la plus forte augmen- tation jamais accordée. Il revient donc au monde des affaires en

Quant à la déconfiture du parti libéral aux dernières élections, il en parle avec moins d’aplomb que de ses souvenirs et de ses projets. «Je ne suis pas inquiet», affirme-t-il avec hésitation. On dirait que le cœur n’y est pas ou moins, même s’il prétend que les valeurs du parti sont toujours intactes. Et quand on lui demande s’il est toujours membre du parti, il réfléchit un moment avant de répondre qu’il croit bien avoir renouvelé sa carte de membre. AUGMENTATION DE 7% DU SALAIRE MINIMUM

RÉDACTION EAP nouvelles@eap.on.ca

cette augmentation du salaire minimum de mesures d’atténuation, comme des allège- ments fiscaux sur la masse salariale. La FCEI rappelle qu’il est nécessaire d’inclure les PME dans le bouclier anti-inflation.», déclare François Vincent, vice-président Québec à la FCEI. Accompagner les PME Selon les dirigeants de PME, les meilleurs moyens pour les accompagner lors d’une hausse du salaire minimum seraient de réduire le fardeau fiscal global (79 %), de baisser les taxes sur la masse salariale (73 %) ou d’offrir des crédits d’impôt (58 %). D’ailleurs, la première chose que les PME feraient si leur fardeau fiscal était réduit serait d’augmenter les conditions salariales de leurs employés. De plus, il existe des mesures efficaces pour lutter contre la pauvreté. La bonification du montant personnel de base, l’amélio- ration des primes au travail ou les crédits d’impôt ciblés bénéficieraient directement aux employés à bas salaire et atteindraient cette cible sans créer de pression supplé- mentaire sur les PME. La FCEI souligne également que les PME sont encore fragiles. En effet, ses données démontrent que 59 % des PME québécoises ont encore une dette pandémique et qu’elle dépasse les 100 000 $.

La Fédération canadienne de l’entre- prise indépendante (FCEI) souligne que l’annonce faite aujourd’hui par le ministre du Travail Jean Boulet prend une approche définitivement plus prag- matique qu’une augmentation drastique qu’aurait été celle à 18 $. Il reste que les PME québécoises qui voient leurs coûts exploser de partout ont besoin d’aide pour atténuer les impacts économiques de cette hausse de 7 %, la plus importante depuis plus de vingt ans. Concrètement, cette augmentation à 15,25 $ représente un coût supplémentaire annuel par employé au salaire minimum de 2 400 $, sans oublier l’effet domino qu’elle engen- drera sur la totalité de la masse salariale de l’entreprise. «Les PME n’ont pas de répit. Les hausses des coûts s’enchaînent depuis un an et les entrepreneurs n’ont pas de portefeuille magique faisant apparaitre des billets de banque. Cela fragilise les petites entreprises qui ne peuvent pas, autant que les grandes, absorber les hausses et qui risquent de perdre des clients à cause d’une trop grande augmentation de leur prix. Il faudrait que le gouvernement du Québec accompagne

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