FNH N° 1169

Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 17 octobre 2024 - 8 DH - N° 1169

PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC

Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli

Finances publiques Auto Occasion 2024 Convivialité et qualité

L’État garde le cap à trois mois de la fin de l'année

P. 11 à 13

P. 7

Le gouvernement face au tumulte social JUSTICE - SANTÉ - EDUCATION

P. 4/29

Tourisme

Tissu entrepreneurial Entre dynamisme et défis de productivité

«Atteindre les objectifs fixés nous impose de disposer d’une capacité litière suffisante»

 Entretien avec Said Tahiri, expert en tourisme

P. 14 à 16

P. 18

Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

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FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 17 OCTOBRE 2024

SOMMAIRE

Editorial

26 26 25 25 29 30 29 SANTÉ 28 28

4 4 ACTUALITÉ

L'UNIVERS DES TPME

Entretien avec Samir Tamri : Positeams, «Un investissement intelligent dans l’engagement des employés peut transformer la performance glo- bale de l’entreprise»

Fatima Ouriaghli Directeur général, Responsable de la publication

Voyons voir : Justice – Santé - Education : Le gouvernement face au tumulte social Ça se passe au Maroc

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POLITIQUE

France

Point Bourse Hebdo : Un Masi en mode résistance bataille au-dessus des 14.000 points Finances publiques : L’État garde le cap à trois mois de la fin de l'année Cosumar : La reconfiguration du business model séduit les investisseurs Bourse : Comment investir dans les «changements de paradigme» Taxe carbone : Un levier clé de la politique fiscale en 2025 6 7 8 9 10 6 BOURSE & FINANCES

Provinces du Sud : Le triomphe de la diplomatie marocaine

I L’obsession migratoire

l fut un temps où la question de l’immigration en France apparais- sait comme un sujet parmi d’autres, souvent relégué au second plan. Mais depuis quelques années, elle est devenue le nerf de la guerre politique, oscillant entre angoisse collective et feuilleton législatif sans fin. A tel point qu’on pourrait se demander si la question ne finit pas par rendre son propre débat absurde, un peu comme une chanson qui finit par lasser à force d’être entendue. Alors que Bruno Retailleau, nouvel homme fort de l’Intérieur, déclare vouloir durcir la loi immigration malgré les censures du Conseil constitutionnel, on se surprend à observer ce cirque politique avec un certain amusement. Mais cette surenchère migratoire a aussi un caractère ironique : un pied à droite, un pied à gauche, et voilà la macronie qui tangue. D'un côté, l’on s’efforce de rassurer les électeurs de droite avec des mesures de «fermeté» : davantage de rétention administrative, réduction des droits sociaux pour les migrants et moins d’attractivité pour les nouveaux arri- vants. De l’autre, on trouve ceux de gauche dans la majorité qui protestent mollement, évoquant le «nécessaire humanisme», sans toutefois vraiment oser s’opposer. L’ironie ne s’arrête pas là. Avec sa loi, Retailleau semble s’engager sur des terres que Marine Le Pen connaît bien. En fait, ce ne sont pas seulement des idées de droite qu’il défend, mais celles du Rassemblement national (RN), de façon presque caricaturale. Le Pen doit apprécier le spectacle : Retailleau martèle des propos dignes du RN, tout en restant dans le costume de la droite traditionnelle. En tentant de séduire les électeurs d’extrême droite, Les Républicains pourraient bien finir par les diriger direc- tement vers l’original, Marine Le Pen. Mais ce rapprochement n’est pas sans risques pour la droite. En préten- dant être les seuls à pouvoir «sauver la France» de l’invasion migratoire, Les Républicains se confrontent à une impasse : comment se différencier d’un RN toujours aussi intransigeant ? Cela donne l’impression qu’ils ont eux-mêmes perdu la boussole idéologique, se contentant de suivre le sil- lage de l’extrême droite dans un monde où la nuance a de moins en moins de place. Quant à Emmanuel Macron, pris entre une aile droite qui réclame toujours plus de fermeté et une aile gauche qui hésite à critiquer trop ouvertement, il semble jouer les équilibristes en chef. Les commentateurs politiques notent qu’il s’agit avant tout de manœuvres pour satisfaire tout le monde. Une sorte de «grand écart» devenu routine au sommet de l’État. Car, bien au-delà de l’enjeu migratoire, il y a la question de la popularité. Difficile pour Macron de défendre une ligne claire quand il doit simultanément apaiser ses alliés modérés et rassurer les sympathisants de droite. De fait, il ne fait qu’exacerber le malaise au sein de sa propre majorité, qui elle-même peine à trouver un discours commun sur l’immigration. u

Marché carbone régional : Le Maroc à l’aube d’une transition verte ambitieuse DEVELOPPEMENT DURABLE

11 ECONOMIE

Facultés de médecine : Une crise qui s’enlise Entretien avec Intissar Haddiya : Système sanitaire, «Les associations de soutien aux patients jouent un rôle structurant dans l’écosystème de la santé au Maroc»

32 32 SOCIÉTÉ

11 12 14

Auto Occasion 2024 : Convivialité et qualité Le salon en images Entretien avec Said Tahiri : Tourisme, «Atteindre les objectifs fixés nous impose de disposer d’une capacité litière suffisante» Campagne agricole 2024/2025 : Avec les dernières pluies, un vent d’optimisme souffle sur le monde rural Tissu entrepreneurial : Entre dynamisme et défis de productivité Ressources hydriques : Pourquoi il faut revoir la politique des barrages Entretien avec Me Abdelhakim El Kadiri Boutchich : Arrêt de la CJUE, «La réaction du Maroc souligne les divergences entre sa perception et l'interpréta- tion juridique de la CJUE» Classe moyenne : Les recommandations du CESE tardent à prendre forme Immobilier : Le marché profite de la reprise et affiche de nouvelles tendances Année scolaire 2024/2025 : Une caravane de mobi- lisation contre la déscolarisation

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Corruption : Un fléau silencieux qui étouffe l’éco- nomie nationale Circulation routière : Le permis de conduire pour les motos de moins de 50 cm3 à l’étude

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35 35 34

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HIGH-TECH

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Instagram, TikTok et Facebook : Les poids lourds des applications mobiles en 2024, mais à quel prix ?

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• Directeur des rédactions & Développement : David William

• Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai

• Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ait Ouaanna, Désy Mbakou • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine

• Département commercial : Samira Lakbiri, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05

• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com

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JEUDI 17 OCTOBRE 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

VOYONS VOIR

Justice - Santé - Education

Le gouvernement face au tumulte social

tionnement persistant dans le secteur judiciaire. Les tribunaux, déjà perçus comme engorgés et lents, sont actuellement paralysés par des revendications sociales qui perturbent le traite- ment des affaires en cours. Les audiences sont reportées et les dossiers s’empilent. In fine, ce sont les justiciables, ces citoyens ordinaires à la recherche de solutions à leurs conflits, qui en pâtissent le plus. Cette situation «entraîne une accumulation des dossiers déjà en attente, aux- quels s'ajoutent de nouvelles affaires. En consé- quence, les audiences deviennent encombrées, avec potentiellement entre 100 et 500 dossiers à traiter par seulement trois magistrats. Ces der- niers se retrouvent dans l'impossibilité d'instruire et de juger correctement les dossiers, ce qui nuit à la qualité des décisions rendues», nous confiait dans un précédent article Omar Azougar, avocat au barreau d’Agadir, Paris et Montréal et docteur en droit. Pour les citoyens, chaque audience reportée représente ainsi un retard supplémentaire dans la résolution de leurs litiges, qu’ils soient de nature commerciale, familiale ou criminelle. Cette para- lysie des tribunaux entraîne donc non seulement des coûts émotionnels et financiers pour les jus- ticiables, mais elle menace aussi la crédibilité du système judiciaire tout entier. Pendant ce temps, dans les facultés de méde- cine, la révolte gronde également. La grève des étudiants dure depuis pratiquement 10 mois. Elle oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)

est l’expression d’une colère et d’une profonde exaspération face à un système éducatif et de santé qui, selon eux, ne respecte pas leurs droits et leurs aspirations professionnelles. Malgré le dialogue engagé avec le gouvernement, le bras de fer continue toujours et l’on se rapproche de plus en plus d’une année blanche. Avec de futures blouses blanches se retrouvant à défiler dans les rues pancartes à la main au lieu de manier des stéthoscopes. Ce qui unit ces différents mouvements, au-delà de leurs revendications spécifiques, ce n’est pas tant l'absence de dialogue avec les autorités, mais plutôt le fait d’en sortir avec des compro- mis. Les différentes grèves révèlent ainsi un schéma préoccupant : à chaque revendication, la réponse du gouvernement est souvent perçue comme non dialogique et guidée par une forme d’entêtement à vouloir coûte que coûte faire pas- ser des réformes jugées inacceptables. L'un des effets les plus pernicieux de ce dialogue de sourd est la perte de confiance dans les ins- titutions, avec un gouvernement qui voit de plus en plus son autorité minée. Alors, comment un Etat peut-il gouverner efficacement lorsque la confiance de ses citoyens est érodée ? Aujourd’hui, force est de constater que ces grèves des acteurs de la justice et des étudiants en médecine s’inscrivent dans un climat de méfiance généralisée, qui ne cesse de croître. Car rappelons-nous qu’avant eux, il y a eu les enseignants qui ont observé pas moins de 3 mois de grève l’année dernière, paralysant le système éducatif. Et jusqu’à présent, ce secteur est sous haute tension, confronté à des appels à la grève sporadique de certains syndicats. Dernier acte posé par la Coordination nationale du secteur de l’éducation : une grève organisée le 5 octobre courant pour dénoncer la «non-application» des accords signés avec le gouvernement. Alors, face à ce climat social tendu, pesant et qui, surtout, perdure, on peut légitimement se poser une question : le gouvernement est-il incapable d’apporter des réponses définitives à ces crises sociales ou mise-t-il sur la lassitude et l’essouf- flement des protestataires en espérant que tout va rentrer dans l’ordre ? En tout cas, quand ceux qui soignent, ceux qui éduquent et ceux qui défendent se mettent à déserter leurs postes, ce n’est peut-être pas eux qui abandonnent la nation…, mais la nation qui les a, en premier, abandonnés. ◆

L e Maroc traverse actuellement une période de tumulte social marquée par des grèves et des mouvements de protestation à répétition. Greffiers, huissiers, avocats, étudiants en médecine … des- cendent régulièrement dans la rue, affirmant leur mécontentement et exposant les faiblesses d'un système qui semble ne pas être en phase avec leurs aspirations. Au-delà de leur impact, ces mouvements sociaux révèlent un malaise plus profond : une frustration croissante face aux réformes jugées inadéquates, un manque de dia- logue sincère avec les autorités et une confiance érodée dans les institutions publiques. Par D. William

Alors que certains voient dans ces mouve- ments une prise de conscience nécessaire pour défendre des droits bafoués, d’autres craignent qu’ils ne soient les symptômes d’un ordre éta- bli qui peine à se réformer. Mais une question essentielle se pose : comment un pays peut-il maintenir la stabilité, lorsque les institutions mêmes sur lesquelles il repose sont paralysées par des grèves ? Dialogue de sourd D’un côté, la justice est à l’arrêt. Le mouvement d’humeur des greffiers, des huissiers ainsi que des avocats est symptomatique d'un dysfonc-

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ÇA SE PASSE AU MAROC

HCP

Perceptions moins pessimistes des ménages sur l'épargne au T3-2024

A u troisième trimestre de 2024, l'enquête de conjoncture du haut-commissariat au Plan (HCP) montre que 10,9% des ménages marocains pré- voient d'épargner dans les 12 prochains mois, contre 89,1% qui ne le prévoient pas. Bien que le solde d’opi- nion reste négatif à -78,2 points, il affiche une légère amélioration par rapport aux -80,4 points enregistrés le trimestre précédent.

En ce qui concerne les prix des produits alimentaires, 97,5% des ménages estiment qu'ils ont augmenté au cours des 12 derniers mois, avec un solde d’opinion de -97,2 points. Pour les 12 mois à venir, 84,4% des ménages anticipent une nouvelle hausse des prix, 14,7% une stabilisation, et seulement 0,9% une baisse, ce qui se traduit par un solde d’opinion à -83,5 points, en baisse par rapport à -79,1 points au trimestre précédent. ■

Assistance voyage

De nouvelles modalités relatives à la date d’effet des contrats

D ans le cadre de ses missions de protection des assurés, l’Auto- rité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) a mené une réflexion approfondie en concertation avec la Fédération maro- caine de l’assurance (FMA) autour de la mise en place de nouvelles moda- lités relatives à la date d’effet des contrats d’assistance voyage. A cet effet, il est porté à la connais- sance du grand public que l'assuré est appelé, au moment de la sous- cription de son contrat d’assistance voyage, à vérifier que la date d’effet du contrat, généralement précisée dans les conditions particulières, cor- respond à la date prévue de son voyage. Cette précaution permet à l’assuré d'avoir la possibilité de repor- ter la date d’effet ou d’annuler le contrat. En cas d’impossibilité de voyager à la date initialement prévue, l’assuré peut demander le report de la date d’effet du contrat afin qu’elle coïncide avec la nouvelle date de voyage, ou son annulation sous réserve que le contrat n’ait pas encore pris effet. Ainsi, l’ACAPS et la FMA exhortent tous les voyageurs à prendre en considération ces informations lors de la souscrip- tion de leur contrat d’assistance, afin de bénéficier d’une couverture opti- male face aux imprévus. ■

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BOURSE & FINANCES

Point Bourse Hebdo Un Masi en mode résistance bataille au-dessus des 14.000 points Evolution de l'indice Masi depuis début octobre 2023

C Les prises de bénéfices ont continué de se manifester cette semaine. Des dossiers ont tout de même réussi à inscrire des sommets historiques, notamment Taqa Morocco et Jet Contractors. ette semaine, la Bourse de Casablanca a dansé au rythme des hésitations : une valse entre baisse, reprise, stabilité, puis une dernière hausse, avant un ultime retrait. Au final, le Masi s’est replié de 0,46%, pour clô- ture à 14.101 points. Un recul modéré, mais qui en dit long sur le bras de fer silencieux qui s’est joué entre acheteurs et vendeurs cette semaine. Par Y . Seddik

jeu. Si certains analystes montrent un scepticisme croissant face à la capacité du marché à mainte- nir des valorisations élevées – en particulier sur des valeurs de croissance affichant des ratios dépassant les 30 fois les béné- fices projetés pour 2024 –, les investisseurs, eux, ne semblent pas prêts à lâcher prise. Paradoxe ? Peut-être, mais c’est aussi là que réside toute la magie de la Bourse : prudence et opti- misme s’affrontent sans relâche. Par ailleurs, les prises de béné- fices ont continué de se manifes- ter cette semaine, notamment sur des dossiers qui avaient accu- mulé de solides gains depuis le début de l’année. L’immobilier en tête, a chuté de 5,24%, tandis que le secteur de la santé (repré- senté par Akdital) s’est légère- ment replié de 1,16%. Une cor- rection somme toute naturelle

TOP Performances

FLOP Performances

S.M Monétique Stroc Industrie Addoha

-8,66%

+5,70% +5,50%

TAQA Morocco Sanlam Maroc Balima

-8,29%

-8,26%

+5,34 %

Le seuil des 14.000 points, désormais bien consolidé, a stoppé net les velléités ven- deuses, notamment lors de la séance de mardi. Les investis- seurs, toujours sur le qui-vive, ont préféré temporiser, en quête de nouveaux signaux ou d’idées fraîches avant de reprendre position. Ce qui a permis aux haussiers de tenir bon et de défendre ce seuil clé. Ce combat s’est donc soldé par une sorte de neutralisation des forces en

après les performances remar- quables de ces secteurs. Toutefois, certaines valeurs ont échappé à cette vague de prises de bénéfices, protégées par la faveur des investisseurs. Taqa Morocco s’est envolée de 8,62%, suivie de près par Jet Contractors avec une progression de 8,40%. Preuve que, même dans un mar- ché hésitant, il y a toujours des valeurs qui sortent du lot et conti- nuent d’attirer les convoitises.

Notons que les deux valeurs impriment de nouveaux som- mets historiques. Sur le marché obligataire, le Trésor continue d’afficher un net confort dans la gestion de ses finances publiques, avec un besoin prévisionnel limité à 6 milliards de DH pour le mois d’octobre. Des signaux positifs qui devraient orienter le marché obligataire sur une trajectoire baissière d’ici la fin de l’année. ◆

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BOURSE & FINANCES

Finances publiques

taxables, mais également une ges- tion efficiente des mécanismes de collecte et de contrôle fiscal.

Le Royaume maintient ses équilibres budgétaires malgré les défis économiques actuels. Durant les 3 premiers trimestres, les recettes de l’État ont été soutenues par la composante fiscale, alors que la charge de compensation a fortement baissé. L’État garde le cap à trois mois de la fin de l'année

Une maîtrise rigoureuse des dépenses

D'un autre côté, l’État fait égale- ment preuve d’une discipline bud- gétaire pour le moins efficace au niveau des dépenses. En effet, à fin septembre 2024, les dépenses émises au titre du budget géné- ral accusent une légère baisse de 0,6%, pour s’établir à 362,9 milliards de DH. Bien que cette réduction soit marginale, elle est significative dans un contexte où les dépenses d’investissement, pourtant élémentaires pour le développement économique, ont progressé de 5,6%, atteignant 73 milliards de DH. L’effort de rationalisation est tout particulièrement visible au niveau des dépenses de compensation, qui ont chuté de 60,9%, passant de 20,6 milliards de DH en 2023 à seulement 8,1 milliards de DH cette année. Cette contraction s'explique par une conjoncture favorable sur les marchés énergétiques interna- tionaux et une réforme progres- sive des subventions, notamment la décompensation du gaz butane dont le prix a augmenté de 10 DH. Avec un solde ordinaire positif de 29,1 milliards de DH, contre 6,1 mil- liards de DH l’année précédente, l'État dispose d'une marge de manœuvre confortable pour abor- der la fin de l'année 2024. En outre, cette solidité financière est renfor- cée par une réduction significative du besoin de financement exté- rieur, ce qui permet au Trésor de se tourner principalement vers le marché intérieur pour ses besoins en liquidités. En définitive, les indicateurs financiers à fin septembre 2024 démontrent une maîtrise effi- cace des finances publiques du Royaume. L'État parvient à réduire son déficit tout en maintenant une politique d'investissement active et en s'appuyant sur des recettes fis- cales en forte hausse. Ainsi, à trois mois de la fin de l'exercice budgé- taire, le Maroc semble sur la bonne voie pour achever l'année avec des comptes publics équilibrés. ◆

Par Y. Seddik

 À trois mois de la fin de l'année 2024, les indicateurs des finances publiques du Royaume montrent des signes clairs de solidité.

À

trois mois de la fin de l'année 2024, les indicateurs des finances publiques du Maroc montrent des signes clairs de solidité, et ce malgré la succession récente des crises. D'après les données publiées par la Trésorerie générale du Royaume (TGR) dans son bul- letin mensuel de septembre 2024, le déficit budgétaire s’est réduit à 26,6 milliards de DH, une améliora- tion notable par rapport à la même période en 2023, où il s’établissait à 35,2 milliards de DH. Cette maîtrise du déficit a été ren- due possible par la performance satisfaisante des recettes, fiscales comme non fiscales, qui a per-

mis d'accélérer les investissements dans certains projets structurants, notamment dans le cadre du pro- gramme national d'approvisionne- ment en eau potable et d'irrigation, de couvrir les dépenses exception- nelles relatives aux mesures prises par l'État en vue de soutenir le pou- voir d'achat des ménages et l'acti- vité économique, et de prendre en charge les sinistrés du séisme d'Al Haouz. Elle reflète également les efforts de l’État pour contenir son besoin de financement. D’ailleurs, le Trésor annonce pour le mois d’octobre un besoin prévisionnel de 6 milliards de DH, soit le plus faible depuis le début d’année. Cette réduction du déficit budgé- taire s'accompagne d'une gestion proactive des finances publiques, appuyée par une hausse significa- tive des recettes. Dans ce cadre, le dynamisme des recettes ordinaires

s'avère être un élément central de cette performance budgétaire. À fin septembre 2024, ces dernières ont enregistré une augmentation de 12,5% comparée à l’année pré- cédente, atteignant ainsi 264,8 mil- liards de DH. Cette hausse est essentiellement tirée par l’évolution des recettes fiscales, qui s’élèvent à 231,3 milliards de DH, en pro- gression de 13,8%. Cette embellie des recettes est particulièrement visible au niveau des recettes douanières, qui ont bondi de 14,2% grâce à la pro- gression des droits de douane (+11,8%) et de la TVA à l’importa- tion (+14,1%). De plus, la taxe inté- rieure de consommation (TIC) sur les produits énergétiques a égale- ment contribué à cette dynamique, affichant une hausse de 16,6%. Ces évolutions reflètent non seu- lement une amélioration des bases

L’effort de rationalisation est tout particulièrement visible au niveau des dépenses de compensation, qui ont chuté de 60,9%.

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BOURSE & FINANCES

fin de 2024 et portera la capacité de production totale du groupe à 2,5 MT. À la lumière de cette annonce, les équipes de CFG Bank ont mis à jour leur modèle d'évaluation et ont révisé à la hausse leurs pré- visions financières et leur objectif de cours. La reconfiguration du business model séduit les investisseurs Par A. Hlimi D Cosumar production (2,5 MT) qu'en 2028. Cette nouvelle capacité sera pro- gressivement absorbée, avec une augmentation des volumes d'ex- portation de 25% à partir de 2025. Les analystes font également l'hypothèse que la sécheresse actuelle devrait persister à court terme. Ils n'anticipent donc pas de hausse importante de la propor- tion de sucre produit localement à partir de betteraves et de cannes à sucre cultivées localement. Sur la base de ces prévisions, les analystes s'attendent à ce que Les analystes de CFG Bank font l'hypothèse d'une montée progressive en puissance des volumes d'exportation. Ainsi, selon leurs prévisions, le groupe n'atteindra sa pleine capacité de Un nouvel actionnariat, une stratégie axée davantage sur la transformation et une recherche active d'opportunités d'investissement à l'international définissent le nouveau visage de Cosumar. Le sucrier national, qui vient d'augmenter ses capacités de production, est bien armé pour renouer avec la croissance.

les revenus consolidés croissent à un taux annuel de 7,8% au cours de la période 2023-2028. La croissance du chiffre d'affaires sera principalement tirée par les volumes d'exportation résultant de l'augmentation de la capacité de raffinage récemment annoncée par le groupe. Les prix de vente à l'export devraient rester stables cette année et le chiffre d'affaires au Maroc également stable à 1,2 MT par an. «Nous souhaitons sou- ligner que l'activité d'exportation a un impact majeur sur les niveaux de rentabilité du groupe» , précise- t-on. Plus l'écart de prix est élevé, plus la rentabilité est élevée et vice-versa. Selon le scénario de base, les marges d'Ebitda et d'EBIT devraient croître à un taux annuel de respectivement 5,6% et 7,1% entre 2023 et 2028. Les marges d'Ebitda et d'Ebit devraient atteindre respective- ment 12,4% et 10,1% d'ici 2028. «Nous tenons à souligner que le simple raffinage de sucre brut importé génère des marges plus faibles que l'extraction de sucre à partir de plants sucriers. Par conséquent, l'augmentation des exportations (raffinage de sucre brut importé) entraînera une dilu- tion des marges, comme cela a été le cas au cours des dernières années. Cette érosion des marges a été encore accélérée par la baisse de la production de plants sucriers au cours des trois der- nières années, ce qui a conduit à une augmentation des importa- tions de sucre brut pour satisfaire la demande locale» , explique-t- on. Avec un prix cible estimé à 221 dirhams par action, représentant un potentiel de hausse de 16%, les analystes recommandent aux investisseurs de conserver leurs actions Cosumar, principalement en raison de son savoir-faire et de son rôle de leader sur le mar- ché marocain. De plus, la solide structure financière de Cosumar et ses efforts pour moderniser la production nationale devraient permettre au groupe de saisir des opportunités de croissance, tant au Maroc qu’en Afrique. ◆

ans un marché sucrier local aux perspectives de croissance faibles, où la consommation de sucre par habitant est vouée à diminuer au cours des prochaines années, Cosumar a commencé à exporter en 2013 pour géné- rer de la croissance et améliorer sa rentabilité. Depuis, le groupe fonctionne à pleine capacité, et toute croissance supplémentaire du chiffre d'affaires ne pourrait être générée que par un effet de prix positif sur les exportations. Une configuration que le groupe souhaite soigner avec la décision récente d'augmenter sa capacité de raffinage de 500 KT à Sidi Bennour. Cette nouvelle capacité devrait être opérationnelle d'ici la

La croissance du chiffre d'affaires sera principalement tirée par les volumes d'exportation résultant de l'augmentation de la capacité de raffinage récemment annoncée par le groupe.

 Les marges de Cosumar devraient progressivement évoluer jusqu’en 2028.

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BOURSE & FINANCES

Bourse

une ouverture sur la supply chain et le photovoltaîque qui, une fois stabilisés, pourront générer de la croissance additionnelle. Chercher un temps d’avance sur le marché Pour notre gérant, il n’y a pas de méthode clé en main pour dénicher ces opportunités. Mais l’investisseur attentif aux signaux cités plus hauts peut arriver à se placer en avance sur le marché. C’est voir l’opportu- nité là où d’autres ne la voient pas encore. Ouissem Barbouchi insiste : la qualité du management est pri- mordiale. Pour l’investisseur patient et averti, ces transformations peuvent se tra- duire par une revalorisation impor- tante des actions sur le moyen et long terme. Mais cela implique de rester constamment à l’écoute des évolutions, de ne pas se reposer sur ses lauriers, et d’ajuster ses choix en fonction des résultats obtenus. ◆

Comment investir dans les «changements de paradigme»

Les clés pour capter les transformations profondes et en profiter.

Par A. Hlimi D

ans le grand bal des entreprises cotées, il y a les stars, bien média- tisées et souvent com- mentées par les ana- lystes, et puis il y a celles qui, discrètement, sont en train de changer de modèle sans attirer l’attention. Et c’est là que réside l’opportunité

 Pour l’investisseur patient et averti, le changement de paradigme peut se traduire par une revalorisation importante du portefeuille.

nouveaux marchés, un changement d’actionnariat ou de dirigeant, qui présage souvent d’une réorganisa- tion et d’une nouvelle dynamique en préparation en coulisses, une exten- sion à l’international ou des investis- sements importants en technologies ou en outils de production. Dans le paysage marocain, certaines entreprises incarnent ce chan- gement de paradigme. Ouissem Barbouchi cite à titre d’exemple des entreprises comme Taqa Morocco, Cosumar ou Disway. Le géant Taqa Morocco a compris que la transition énergétique n’était pas une option, mais une nécessité. Avec des projets d’énergies renou- velables et de dessalement, elle se positionne sur l’avenir, tout en cher- chant à décarboner ses activités historiques. Cela pourrait aboutir un nouveau business model, plus durable, loin du modèle d’affaires actuel. Cosumar, quant à elle, a recentré sa stratégie avec le nouvel actionnariat et une équipe dirigeante chargée de revoir les priorités. La société vient d’augmenter ses capacités de pro- duction et semble plus déterminée à chercher des opportunités à l’inter- national. Disway également est un exemple de transformation en cours, avec

pour les investisseurs aguerris: saisir les signaux faibles et décoder l’évo- lution avant qu’elle ne soit reconnue par tous. Pour Ouissem Barbouchi, président de Obafrica Asset Management, «il ne s’agit pas simplement de repérer les entreprises qui affichent une forte croissance, mais plutôt de savoir identifier celles qui, de manière plus subtile, transforment leur ADN». Selon le gérant d’actifs, on parle de changement de paradigme quand une entreprise opère un virage stra- tégique si profond qu’elle en modifie parfois sa raison d’être. Il ne s’agit pas d’un simple ajustement ou d’une petite innovation, mais d’une réin- vention, souvent difficile à percevoir au premier coup d'œil. Pourtant, ces changements offrent une mine d’or pour les investisseurs capables de lire entre les lignes. Alors, comment savoir qu’une entre- prise est en pleine métamorphose? Ce n’est pas une science exacte, mais quelques indicateurs peuvent mettre la puce à l’oreille : cela peut être une diversification des activi- tés où l’entreprise se lance avec plus ou moins de la réussite sur de

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JEUDI 17 OCTOBRE 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

BOURSE & FINANCES

de l’impact de leurs choix écono- miques sur l’environnement et le bien-être collectif. Au-delà de l’apport économique et écologique, la taxe carbone pour- rait renforcer le positionnement du Maroc sur la scène internationale, en tant que pionnier africain de la finance verte. Ce positionnement stratégique s’inscrit dans la volonté du Royaume de respecter ses enga- gements climatiques, à l’instar de l'Accord de Paris, tout en préparant son économie aux réglementations internationales à venir, dont la plus proche est celle de l’Union euro- péenne. De ce fait, la taxe carbone nationale apparaît donc comme une réponse proactive à ce défi de compétitivité, permettant d'aligner les normes de production maro- caines sur celles de ses partenaires européens, et de maintenir ainsi les parts de marché du Royaume. Des défis à anticiper pour une mise en œuvre réussie Cependant, la mise en œuvre de cette taxe soulève des interroga- tions sur ses effets à court terme sur l’économie marocaine. On parle notamment de son impact sur le pouvoir d’achat des consomma- teurs. Les entreprises, notamment celles du secteur industriel qui sont énergivores, pourraient répercuter le surcoût de la taxe sur les prix de vente, entraînant une hausse des prix pour les consommateurs. «Malgré le fait que la taxe vise prin- cipalement à diminuer la consom- mation des énergies fossiles et les activités polluantes pour le bien- être collectif, certains la perçoivent comme une ingérence de l'État dans les libertés individuelles. Ils pensent que l’État ne devrait pas restreindre certaines activités pour des raisons écologiques. L’efficacité de cette mesure fiscale ne doit pas occulter les défis qu’elle pose, notamment en matière d’équité sociale, d’at- tractivité de l’économie marocaine et de compétitivité des industriels marocains», avertit Edman. In fine, minimiser cet impact requiert une application progressive de la taxe, permettant aux entreprises de s'adapter à cette nouvelle réalité sans freiner la croissance écono- mique. ◆

 Selon l’OCDE, la taxe carbone peut améliorer le solde budgétaire du Maroc de 0,8% du PIB.

Ce dispositif incitatif pousse les producteurs, notamment les industriels, à adopter des comportements propres et durables, favorisant ainsi une démarche collective de décarbonisation, plus rapide et plus efficace. Un levier clé de la politique fiscale en 2025 Par Désy M. E Taxe carbone

n 2023, les importations de pro- duits énergétiques au Maroc ont atteint 122 milliards de dirhams, selon l’Office des changes, un fardeau financier significatif pour une économie émergente. Ce coût élevé causé en majeure partie par le recours massif aux énergies fossiles importées, représente un déficit énorme pour l’économie du pays. Face à cette réalité énergé- tique, le Maroc a décidé d’intro- duire une taxe carbone dans son projet de Loi de Finances 2025. Cette taxe permettra de baisser la facture pétrolière de l’État, en orientant progressivement le mix énergétique vers des ressources renouvelables, moins coûteuses et plus durables. Selon Hassan Edman, professeur en économie et gestion à la faculté des sciences juridiques, écono- miques et sociales d’Agadir, la taxe carbone est un instrument de la politique économique, particulière- ment fiscale, fondée sur le principe du «pollueur-payeur», qui impose un coût aux producteurs émetteurs de CO2. Sur le plan technique, elle

se présente sous la forme d'une redevance appliquée par tonne de CO2 émise, avec des augmenta- tions appliquées de manière pro- gressive. Cet impôt environnemen- tal représente non seulement un levier pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais égale- ment une opportunité économique pour le pays, tant pour le secteur public que privé. C’est un outil stratégique de renforcement bud- gétaire. «L’un des avantages espérés de cette taxe est son potentiel à amé- liorer le solde budgétaire du Maroc de 0,8% du PIB, selon l’OCDE. Ces recettes pourraient servir à financer les infrastructures éco- logiques et des services publics, tout en atténuant l’impact sur les ménages à faibles revenus grâce aux programmes sociaux en cours de l’Etat», affirme-t-il. Et d’ajouter qu’elle pourrait croître la demande de solutions écologiques, stimu- lant ainsi le développement de nouveaux projets et attirant des investissements étrangers dans le secteur des technologies durables.

Une incitation vers une économie verte et compétitive La taxe carbone ambitionne de réorienter les choix énergétiques des acteurs économiques maro- cains, en boostant leur innovation. Elle vise à inciter indirectement les entreprises à adopter des modes de production plus respectueux de l’environnement, en renchérissant le coût des énergies fossiles et en rendant les énergies renouvelables plus attractives. «Ce dispositif incitatif pousse les producteurs, notamment les indus- triels, à adopter des comportements propres et durables, favorisant ainsi une démarche collective de décar- bonisation, plus rapide et plus effi- cace et, par conséquent, une tran- sition énergétique et économique vers des ressources renouvelables et moins polluantes», explique Hassan Edman. Il s’agit là d’un levier essentiel dans la politique fiscale du Maroc. En transférant une partie de la responsabilité écologique de l’État vers l’ensemble de la socié- té, elle contraint les entreprises et les citoyens à prendre conscience

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ECONOMIE

nous sommes fiers d'y contribuer» .

Un marché à structurer davantage

La croissance soutenue du marché de l’occasion masque une autre réalité : celle d’un secteur encore largement dominé par l’informel et qui pourrait davantage se structurer pour mieux répondre aux besoins des consommateurs marocains. S’il attire des clients avides d'acqui- sitions rapides et économiques, il expose tout autant ceux qui se tournent vers l’informel à de nom- breux risques, notamment en l’ab- sence de sécurité et garanties que peuvent offrir les acteurs organisés, lesquels ne captent que 2% des transactions du secteur. C’est pourquoi des initiatives pour structurer ce marché sont en cours. De plus en plus de concession- naires ont saisi son potentiel et commencent à développer des filiales dédiées aux véhicules d'oc- casion, afin de s’imposer comme des acteurs fiables, offrant aux clients des produits vérifiés et des garanties sur la qualité. En tout cas, la physionomie de ce marché et les évolutions observées ces dernières années militent pour des pers- pectives de croissance promet- teuses, portées par une demande en hausse et un cadre organisa- tionnel de plus en plus favorable. En réalité, la question n’est pas de savoir si le marché de l’occa- sion continuera de croître, mais si cette croissance sera accompa- gnée d'une transparence accrue et d'une meilleure protection pour les consommateurs. Si les efforts de structuration continuent de se renforcer, le marché des véhicules d'occasion au Maroc pourrait aisé- ment devenir un modèle de sécu- rité et de fiabilité. Et un événement comme le Salon Auto Occasion permet, justement, d’un côté, de donner de la visibilité à ce secteur; et de l’autre, de montrer son poten- tiel à devenir un moteur de transfor- mation du marché du VO, en offrant une véritable plateforme de solu- tions complètes et adaptées pour les acheteurs, consolidant ainsi sa place comme un événement incon- tournable du microcosme automo- bile du Royaume. ◆

 La qualité de l’organisation et le standing du Salon ont été unanimement salués par les expo- sants et les visiteurs.

Casablanca a vibré pendant 6 jours au rythme du Salon Auto Occasion. Organisé par le magazine Autonews, ce rendez-vous annuel, désormais incontournable, a su attirer un public record à Anfa Park, mettant en avant un marché en pleine expansion. Convivialité et qualité Par D. William C Auto Occasion 2024

asablanca a accueilli, du 10 au 15 octobre 2024, la troisième édition du Salon de l’automobile d’Occa- sion, Auto Occasion, organisé par le magazine Autonews, qui a conso- lidé sa place comme le rendez- vous annuel majeur des passionnés et professionnels du secteur au Maroc. La qualité de l’organisation et le standing du Salon ont été unanimement salués par les expo- sants et les visiteurs, soulignant une édition qui a su répondre aux exigences de tous. De la scénogra- phie soignée à l’accueil chaleureux, chaque détail a contribué à faire de cet événement un modèle de professionnalisme et de convivia- lité, conférant à Auto Occasion une réputation de sérieux au sein de l’agenda automobile national. Ce Salon, qui a connu une affluence record, a occupé une superficie de 10.000 m² à Anfa Park, où une ving- taine d’exposants ont dévoilé une large gamme de véhicules, allant

des citadines économiques aux berlines de luxe. Cet engouement est justifié par le fait que le marché marocain des véhicules d’occasion (VO) est en pleine évolution, affichant une aug- mentation de 75% des transactions entre 2019 et 2023. Cette tendance s’est traduite par plus de 700.000 ventes en 2023, un chiffre qui témoigne de l’intérêt croissant des consommateurs pour les véhicules d’occasion. Auto Occasion a, de ce fait, offert aux visiteurs un aperçu diversifié des offres disponibles, répondant ainsi aux besoins d’un large éventail de clients, des jeunes conducteurs aux familles cherchant un véhicule spacieux et abordable. Ce Salon, qui a bénéficié du sou- tien de la compagnie AtlantaSanad Assurance, sponsor officiel, et de l'accompagnement de la Narsa, ne se limitait pas à l’exposition et la vente de véhicules, mais a égale- ment servi de plateforme pour des

échanges concrets entre acheteurs, vendeurs et partenaires financiers. «Ce Salon a confirmé que le marché des véhicules d’occasion devient une alternative incontournable pour de nombreux acheteurs. Le succès de cette édition prouve que nous avons su créer un espace à la hauteur des attentes, aussi bien en termes de choix que de services», souligne Laila Kinana, présidente du comité d’organisation du Salon Auto Occasion. Et de noter que «le Salon de l’automobile d’occasion est devenu un rendez-vous incon- tournable pour tous les acteurs du secteur. Cette année encore, nous avons su offrir un cadre unique, à la fois convivial et professionnel, qui a permis aux visiteurs de vivre des expériences enrichissantes, tout en renforçant les échanges commer- ciaux. Le succès de cette édition est une preuve incontestable du dynamisme du marché des véhi- cules d'occasion (VO) au Maroc, et

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ECONOMIE

Tourisme «Atteindre les objectifs fixés nous impose de disposer d’une capacité litière suffisante»

la Société marocaine d'ingénierie touristique (SMIT), qui ont mis en place plusieurs programmes à coup de milliards de dirhams, dans lesquels se sont inscrits les professionnels, particulièrement les hôteliers. Cela nous a permis de mettre à niveau notre produit, de rénover les hôtels, de mainte- nir la qualité des lieux d’héberge- ment et, surtout, de ne pas perdre l’expertise et le savoir-faire de ceux qui travaillaient dans le sec- teur et qui risquaient de partir sous d’autres cieux. Cette performance est également le résultat d’une stratégie de promotion efficace pilotée d’une main de maître par les équipes de l'ONMT qui, malgré les moyens limités, ont lancé des campagnes de marketing ciblées. Rappelez- vous la campagne «Maroc, terre de lumière», lancée le 22 avril 2022, simultanément dans 22 pays, pour corriger les effets de la pandémie. Elle a permis de mettre l’accent sur la diversité de l’offre touristique, et le Maroc a su se positionner comme une desti- nation sécurisée, variée, allant du tourisme culturel et balnéaire à l'écotourisme et l’aventure, atti- rant ainsi des profils de visiteurs diversifiés. L’ONMT a également fait un immense travail de ter- rain, pour aller voir les clients là où ils étaient, pour les rassurer, leur confirmer la stabilité et la notoriété de notre destination. Ce travail de proximité était particu-

Avec un chiffre record de 13,1 millions de visiteurs à fin septembre 2024, le Maroc confirme son attractivité et sa résilience face aux contraintes post- pandémiques. Dans cette interview, Said Tahiri, expert en tourisme, décrypte les leviers qui ont permis cette performance remarquable et revient également sur les défis à relever pour maintenir cette dynamique et atteindre les ambitions fixées à l'horizon 2030.

Propos recueillis par M. Ait Ouaanna

Finances News Hebdo : A fin septembre 2024, le Maroc a accueilli 13,1 millions de touristes, un record histo- rique. Quelle lecture faites- vous de ce chiffre et quels sont, selon vous, les fac- teurs clés qui ont permis de réaliser une telle perfor- mance ? Said Tahiri : Ce qui est certain, c’est que ces performances ne

sont pas le fruit du hasard. Ce chiffre record illustre la résilience et l'attractivité du Maroc en tant que destination touristique. Pour comprendre cette performance, nous devons rappeler d’abord que le tourisme au Maroc a

vécu des temps durs depuis les années Covid. Une pandémie qui s’est abattue sur le monde et qui n’a pas épargné notre pays. Heureusement, il y a eu un travail de fond, d’abord par le gouver- nement, le ministère de tutelle et

La performance enregistrée à fin septembre est juste exceptionnelle et confirme l’énorme potentiel du tourisme pour porter le développement économique et social de notre pays.

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