FNH N° 1169

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JEUDI 17 OCTOBRE 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

SOCIÉTÉ

des taux de croissance de 5 à 7% pour atteindre l'objectif ultime de doubler son PIB d'ici 2035, passant ainsi de 130 mil- liards de dollars à 260 milliards de dollars. Pour y parvenir, il est essentiel de dégager des marges budgétaires permet- tant d'investir, que ce soit par le secteur public ou le sec- teur privé. Cependant, la cor- ruption coûte au Maroc près de 50 milliards de dirhams par an, un manque à gagner consi- dérable pour le Trésor public. Cette somme pourrait être uti- lisée pour générer des recettes fiscales, destinées à financer les infrastructures, les inves- tissements publics, la création de richesses et de nouveaux emplois» , affirme Mohamed Jadri, économiste. Et Jadri de préciser : «À titre de comparaison, ces 50 mil- liards de dirhams représentent l'équivalent de l'enveloppe budgétaire allouée à l'organi- sation de la Coupe du monde 2030 au Maroc, ce qui sou- ligne l'ampleur du problème. Si ces fonds étaient récupé- rés, ils permettraient de créer de nombreux emplois dans des secteurs tels que l'agricul- ture, l'industrie ou les services. Actuellement, entre 300.000 et 400.000 jeunes arrivent chaque année sur le marché de l'emploi, mais le Maroc ne dispose pas de débouchés suffisants pour absorber toute cette population active». Coup dur pour l’économie La perte causée par la cor- ruption est colossale pour une économie émergente comme celle du Maroc. Ainsi, ces 50 milliards de dirhams représen- teraient non seulement un coup dur pour l'économie, mais éga- lement un manque à gagner pour le pouvoir d'achat des Marocains. «Cette somme pro- fite principalement à une petite minorité, contribuant à l'iné- galité dans la répartition des richesses. Aujourd'hui, environ 20% des Marocains les plus

 Le Maroc est classé 9 ème parmi les pays arabes en matière de lutte contre la corruption.

Corruption

e Maroc subit un impact éco- nomique important à cause de la corruption, estimé à environ 50 milliards de dirhams par an, soit entre 3,5% et 6% de son PIB. C’est le constat dressé par Mohamed Bachir Rachdi, pré- sident de l'Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC). En effet, l’INPPLC a récemment publié son rapport annuel au titre de l’année 2023 dans lequel elle met en évidence plusieurs conclusions importantes sur l’état de la corruption à l’échelle La lutte contre la corruption au Maroc a atteint un tournant décisif. Le dernier rapport de l'INPPLC révèle des faits préoccupants concernant l'ampleur de ce phénomène, non seulement en termes d'impact économique, mais également en matière de gouvernance publique et d'équité sociale. Par M. Boukhari L nationale. Ainsi, il en ressort que selon l'Indice de perception de la corruption, le Maroc a reculé de 5 points en cinq ans, attei- gnant un score de 38/100 en 2023. Ce phénomène entrave particulièrement les très petites, petites et moyennes entreprises (TPME), limitant leur accès aux marchés publics et contribuant à leur précarité. La même source indique éga- lement que le Maroc est classé 9 ème parmi les pays arabes en matière de lutte contre la cor- ruption, et que la région MENA, avec un score moyen de 34/100, Un manque à gagner considérable Cette situation pèse lourdement sur l’économie nationale en réduisant les fonds disponibles pour les projets publics et le soutien aux entreprises, notam- ment les petites et moyennes structures, qui sont particuliè- rement vulnérables face à ces pratiques, compromettant leur croissance et la création d'em- plois. «L'économie marocaine vise Un fléau silencieux qui étouffe l’économie nationale reste vulnérable à la propaga- tion de ce fléau.

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