FNH N° 1169

33

FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 17 OCTOBRE 2024

SOCIÉTÉ

6% des plaintes pour corruption sont déposées par les victimes. Le rapport recommande aussi une approche multidimensionnelle qui inclut à la fois une digitalisation accrue des services publics et un renforcement des mécanismes de contrôle, le but étant de mieux pro- téger les entreprises et les citoyens contre les pratiques corruptives. ◆

riches possèdent plus de 80% de la richesse nationale, accentuant ainsi les inégalités sociales», insiste Jadri. La corruption exerce un impact négatif majeur sur l’économie maro- caine, en particulier sur les entre- prises, comme en témoignent les chiffres avancés par le rapport de l’INPPLC. De fait, ce sont plus de 23% des entreprises qui ont signalé avoir été confrontées à des actes de corruption au cours des 12 derniers mois. Pour Jadri, les TPME sont les plus enclines à faire les frais de ce fléau social. «Le tissu entrepreneurial marocain est composé à 96% de TPME, et ces dernières subissent de nombreuses pertes en raison de la corruption. Premièrement, l'accès aux marchés publics est souvent compromis pour ces entreprises, qui n'ont ni les capacités ni les relations néces- saires pour y accéder sans pas- ser par des pratiques corruptives. Or, nombre d'entre elles n'ont pas les moyens de payer des pots-de- vin, que ce soit à des responsables gouvernementaux, à des membres des collectivités territoriales ou à d'autres entités publiques, ce qui freine leur développement et leur croissance », explique-t-il. Et de poursuivre : «Deuxièmement, lorsqu’elles parviennent à obtenir des contrats, les délais de paiement auxquels elles font face peuvent par- fois dépasser six, neuf mois, voire une année. En cause : la corruption de certains agents chargés de vali- der les paiements, ce qui entraîne des retards considérables. Ces délais affectent directement la tré- sorerie des TPME, impactant ainsi leur activité. Beaucoup d’entre elles, notamment les très petites et petites entreprises, ne survivent pas à ces retards de paiement et finissent par mettre la clé sous la porte, déclarant faillite». De toute évidence, cette situation a des répercussions sur la création de richesses et sur l'emploi dans le pays. «Ce sont précisément ces très petites et petites entreprises qui jouent un rôle essentiel dans l'embauche des jeunes Marocains. L'échec de ces entreprises, souvent dû à la corruption, prive ainsi l’éco- nomie marocaine d’opportunités de

L'échec des TPME, souvent dû à la corruption, prive l’économie marocaine d’opportunités de développement et d’emploi.

réforme urgente des politiques publiques pour lutter efficacement contre ce fléau et améliorer la gou- vernance, soulignant que seules

développement et d’emploi, limitant ainsi son potentiel de croissance», regrette Jadri. In fine, l'INPPLC appelle à une

www.fnh.ma

Made with FlippingBook flipbook maker