Découvrez le numéro 1002 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc
Du 30 novembre 2020 - 8 DH - N° 1002
PREMIERHEBDOMADAIREDE L'INFORMATIONFINANCIÈREAUMAROC
Directeur de la publ ication : Fatima Ouriaghl i
Banques
2021, un exercice à haut risque
Les dividendes signent leur grand retour
P. 14/15
P. 16
PLF 2021
Une triple équation à résoudre à résoudr
P. 8/9
«Nous n'avons pas d’autres alternatives que le vaccin» Lutte contre la Covid-19 ● Le Pr Said Moutawakkil,
Aradei Capital en Bourse Investir dans la tendance lourde de l’immobilier professionnel
Cliniques privées
Le business d’abord, la santé après !
P. 36
anesthésiste-réanima- teur, docteur en biologie et membre du comité scientifique et technique national, nous apporte un éclairage sur la situation épidémiologique actuelle et sur la préparation de la campagne de vaccination au Maroc. P. 38/39
Compensation industrielle
La crise, un contexte propice ● Le patronat marocain estime que la crise actuelle est une opportunité pour l’accélération de l’essor de la compensation industrielle au Maroc. P. 40/41
Nawfal Bendefa, PDG de Aradei Capital
P.20
Bourse de Casablanca
Les ingrédients d’un solide rebond
P. 22/23
Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massi ra El Khadra, Casablanca - Tél. : ( 0522) 98.41.64/66 - Fax : ( 0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma
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S OMMAIRE
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Actualité Voyons voir : Covid-19 : Le vaccin à l’épreuve des théories complotistes Ça se passe au Maroc
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Bourse & Finances Point Bourse Hebdo : Le marché actions garde le cap
PLF 2021 : Une triple équation à résoudre Banques : 2021, un exercice à haut risque Banques : Les dividendes signent leur grand retour Gestion d'actifs : Le Maroc mieux représenté dans l'indice MSCI FM Introduction en Bourse de Aradei Capital : Investir dans la tendance lourde de l’immobilier pro-fessionnel Bourse de Casablanca : Les ingrédients d’un solide rebond Managem : M.S.IN recommande de se renforcer Financement : Le crowdfunding peine toujours à décoller Crowdfunding/Auto-entrepreneurs : Pour un allègement de la loi Entretien avec Abderrahman Benhayoun Crédit du Maroc, «Nous souhaitons offrir à nos clients une palette de solutions de financement» Maîtrise des risques d’insolvabilité : La place du scoring dans l’industrie du microcrédit 7 8 14 16 17 20 22 24 28 30 31
Editorial Par Fatima Ouriaghli
L a crise sanitaire a paci- fié le paysage politique marocain. Fini les que- relles incessantes au sein de la majorité. Fini les intel- ligences rebelles qui tiraient à boulets rouges sur le gouver- nement. Fini cette opposition vindicative qui, au quotidien, décryptait l’action gouverne- mentale pour mieux «flinguer» la majorité. Même les esprits braillards, qui avaient fait des réseaux sociaux leur caisse de résonnance quand ils voulaient déverser leur bile sur le gou- vernement, sont devenus très discrets. Certes, le gouvernement fait toujours l’objet de critiques; cela va de pair avec l’exercice du pouvoir. Mais convenons qu’avant le début de cette pan- démie, ça volait bien bas et la scène politique offrait un piètre spectacle. Aujourd’hui, vraisemblable- ment, la priorité est autre. La lutte contre la Covid-19 focalise toutes les attentions, mobilise toutes les énergies. Dès lors, on n’entend plus de voix dis- sonantes au sein de la majorité qui, de ce qu’il nous est donné de constater depuis le début de cette crise, travaille main dans la main, pour le même objectif : l’intérêt supérieur de la Nation. Il fallait donc cette crise sani- taire pour ramener à la raison tout ce beau monde. Gardons-nous toutefois de POLITICIENNE ARITHMÉTIQUE
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croire que le visage paisible qu’offre actuellement le micro- cosme politique va perdurer ! Surtout que les élections légis- latives 2021 pointent leur nez. Car, là où s’exercice le pouvoir, l’arithmétique politicienne n’est pas bien loin. La tentation de récupérer tous les actes posi- tifs posés dans le cadre de la gestion de cette pandémie sera alors grande, histoire de s’arroger la faveur des élec- teurs. Le gouvernement fait toujours l’objet de critiques; cela va de pair avec l’exercice du pouvoir. Ces échéances électorales réveilleront donc forcément les vieux démons de la politique et rendront saillantes les diffé- rences et divergences. Rejaillira alors la poussière longtemps cachée sous le tapis… à cause de la crise sanitaire. Mais ce ne sera ainsi qu’un retour à la normalité, au monde politique que nous connais- sons : celui fait de tiraillements, de démagogie, de luttes intes- tines, voire de coups bas et de calculs mesquins. u
Economie Cliniques privées : Le business d’abord, la santé après ! Tests PCR : Mieux comprendre les faux négatifs !
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Entretien avec Pr Said Moutawakkil : Covid-19, «Nous n'avons pas d’autres alternatives que le vaccin pour lutter contre cette pandémie» Compensation industrielle : La crise, un contexte propice Politiques sociales : Pourquoi il faut une cartographie des travailleurs de l’informel
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L'univers des TPME Fonds de garantie au profit des AMC : Une bouffée d’oxygène pour la microfinance 44 Higt Tech Entretien avec Hakam Boubker : Gaming, «L’eSport demeure une discipline encore jeunette au Maroc» 45 Développement durable
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Gestion des déchets : Les composantes d’une amélioration durable Réchauffement climatique : Le G20, responsable de 80% de la pollution
Culture Exposition : Rêver de peindre ! Exposition : Une ode à la douleur infinie La matière à son plus haut : Une v qui éclaire l'œuvre intense et audacieuse de Hassan Bourkia
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Tribune libre Energies renouvelables : «Le Maroc est déterminé à construire une économie (…) plus durable et plus résiliente» Paiement mobile et inclusion financière au Maroc 50 51
• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com • Directeur des rédactions &Développement : DavidWilliam • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Momar Diao, Youssef Seddik, Badr Chaou, Khalid Aourmi • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique &maquettiste : Abdelillah Chamseddine •Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Salma Benmakhlouf, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sapress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05
V OYONS VOIR
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Covid-19 Le vaccin à l’épreuve des théories complotistes
Par D. William
C’ est maintenant connu. Hormis le confinement strict, toutes les mesures restrictives initiées n’ont
pu empêcher la propagation du coro- navirus. Au Maroc comme ailleurs, les gouvernants se heurtent à la même problématique.
Après les revers liés au déconfine- ment, l’unique espoir de vaincre le coronavirus réside aujourd’hui dans le vaccin. Une réalité qui a poussé les
grands laboratoires à se lancer dans une course effrénée pour la décou- verte de ce vaccin salvateur, syno- nyme d’espoir pour l’humanité de retrouver une vie «normale» confis- quée par la Covid-19 depuis plusieurs mois. Une réalité qui a également contraint le gouvernement marocain à prendre les devants très tôt pour se procurer ce fameux vaccin. Il faut dire qu’entre le ras-le-bol des citoyens inhérent aux multiples privations auxquelles ils sont soumis, l’exaspération des opé- rateurs économiques passablement agacés par des affaires qui tournent au ralenti et un exécutif obligé de consentir des rallonges budgétaires successives pour oxygéner l’écono- mie nationale, il n’y avait pas d’autre choix. Le vaccin, c’est la planche de salut. A l’instar de ce qui a été fait au tout début de la crise (confinement strict, fermeture des frontières, aides aux ménages et entreprises…), le Maroc semble avoir bien verrouillé sa stra- tégie pour l’ultime étape : la vacci- nation. Les premières doses du vaccin chinois devraient bientôt être récep- tionnées, pour une campagne de vac- cination qui s’étalera sur 12 semaines et devrait couvrir au moins 80% de la population de plus de 18 ans. En cela, 2.888 espaces sont en cours d'aménagement pour assurer la réus- site de cette campagne. Les citoyens y adhéreront-il pour autant ? C’est à voir. Il faudra une campagne de sensibilisation intel- ligente et beaucoup de pédagogie pour les faire accepter un vaccin produit en seulement quelques mois, surtout quand on voit les inepties qui circulent sur les réseaux sociaux : «Le vaccin va tous nous tuer», «Ils veulent diminuer la population mondiale», «Ils veulent rendre stériles les femmes dans les pays africains»… Le gouvernement aura donc beau- coup à faire face aux fake news et aux théories complotistes. ◆
Ç A SE PASSE AU MAROC
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L e Royaume de Bahreïn va ouvrir un consulat général dans la ville marocaine de Laâyoune. Cette décision, qui fera l'objet de coordination entre les ministères des Affaires étran- gères des deux pays, a été officialisée lors d’un entretien téléphonique, jeudi, entre le Roi Mohammed VI et Hamad Ben Issa Al Khalifa, Roi du Bahrein. Par ailleurs, la République d’Haïti a aussi exprimé sa volonté de procéder à l’ouverture d’un consulat général à Dakhla. Ce pays des Caraïbes sera, ainsi, le premier pays non-arabe et non-africain à ouvrir un consulat au Sahara marocain. ■ Deux nouveaux consulats au Sahara marocain L e projet de loi relatif au Fonds Mohammed VI pour l’investissement a été adopté jeudi en Conseil du gouver- L a Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) adhère "complètement" à la La CGEM dit «oui» à la contribution sociale de solidarité
Fonds Mohammed VI pour l'investissement : Le projet de loi adopté
nement. Il constitue une étape majeure pour relancer l'économie et soutenir les investissements, selon le chef du gouvernement, Saâd Eddine El Otmani. La création de ce Fonds s'inscrit dans le cadre du plan de relance économique, qui est l’une des priorités essentielles du gouver- nement à ce stade, visant à booster la dyna- mique économique au Maroc, à soutenir les entreprises nationales et à créer des emplois. L e Maroc ambitionne d’atteindre une autosuffisance dans la production de tous types de vaccins et d’assurer l’ap- provisionnement de l’Afrique subsaharienne et du Maghreb, selon le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb. Dans un entretien accordé à l’agence de presse russe Sputnik, Ait Taleb a affirmé que le Maroc ambitionne de devenir un producteur de vaccins en tous genres, avec une plateforme de production vaccinale de haute technologie dans la ville technolo- gique Mohammed VI de Tanger. Cette usine va permettre de développer des vaccins «made in Morocco» et d’assurer l’autosuffisance du pays, tout en approvi- sionnant le continent africain et les pays maghrébins voisins, a dit le ministre. «Ces projets vont prendre quelques mois pour voir le jour, mais il se peut qu’en fin d’année prochaine, nous commencions déjà
mise en place de la contribution sociale de solidarité, prévue par le projet de Loi de Finances 2021. «En ce qui concerne la contribution sociale de solidarité, nous y adhérons
Le plan de relance économique comprend «un nombre important d'autres mesures, dont certaines ont été incluses par le gou- vernement dans le projet de Loi de Finances 2021» , fait savoir El Otmani. ■
complètement, surtout en cette période de crise sans précé- dent» , a souligné, jeudi à Casablanca, le président du Patronat, Chakib Alj, qui s'exprimait lors d'une rencontre avec le ministre de l'Economie, des Finances et de la Réforme de l'Administra- tion, Mohamed Benchaâboun (voir page…). Toutefois, le mode de financement de cette contribution, qui correspond à une ponction sur les revenus et les résultats, ne peut être main- tenu au-delà de cette année 2021, au risque de voir se creuser davantage le fossé qui sépare les entreprises citoyennes de celles qui se développent dans l'informel, fait-il savoir. Et de noter que la CGEM a recommandé que le financement de la solidarité se fasse à travers un élargissement de l'assiette. ■
Des vaccins «made in Morocco» vont approvisionner l'Afrique subsaharienne et le Maghreb
la production de nos vaccins», a t-il ajouté. S’agissant de la campagne anti-covid-19, il a affirmé que «nous faisons de notre mieux pour qu’elle débute à la mi-décembre» . Pour le choix du vaccin, le Maroc était en négociation avec plusieurs firmes, avant d’opter finalement pour le laboratoire chinois Sinopharm et le groupe britannico-suédois Astrazeneca. Pour le vaccin russe Spoutnik-V, Ait Taleb indiqué qu’il compte discuter de cette ques- tion avec son homologue russe. ■
OPCI : La société "MSIN Gestion" décroche son agrément
L’ Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) vient de délivrer son agrément à «MSIN Gestion» pour l'exercice de l'activité de société de gestion d''Organismes de placement collec-
tif immobilier (OPCI). La société «MSIN Gestion», a été agréée, jeudi, par l'AMMC sous la référence n° AG/ SDG/03/2020, pour l'exercice de l'activité de société d'OPCI, annonce l'AMMC. ■
B OURSE & F INANCES
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Point Bourse Hebdo
Evolution de l'indice Masi depuis novembre 2019
Le marché actions garde le cap ◆ Le Masi enchaîne les séances haussières, alors que le newsflow positif s’intensifie. ◆ Les volumes, dopés par les valeurs bancaires, ont nettement augmenté cette semaine.
la place ont évolué dans le rouge, avec des baisses respectives de -2,36% pour «Mines» et de -0,26% pour «Sociétés de Portefeuilles- Holdings». Maintenant que les vaccins sont quasi-finalisés, la rapidité de déploiement des campagnes de vaccination au profit de la popu- lation (avec toutes les contraintes logistiques), et de facto la levée progressive des restrictions conditionneront la tendance sur les prochaines séances. Autre fait à relever : sur les 2 der- niers mois, le Masi n’a enregistré qu’une semaine dans le rouge. Des flux passifs limités avec la nouvelle pondération au MSCI En dépit de la hausse significative du poids du Maroc dans l'indice MSCI FM, le flux induit par la ges-
tion passive serait limité, selon une note d'Attijari Global Research. Selon eux, ce volume additionnel envers le marché marocain ne dépassera pas les 20 millions de dollars d'ici le 30 novembre 2020. D'après les analystes d'AGR, l'amélioration de la représentativi- té du Maroc au sein du MSCI FM a impliqué un relèvement technique des pondérations de l'ensemble des valeurs qui le composent. «Plus en détails, nous relevons 10 valeurs qui représentent 6 secteurs cotés : Télécoms, Banques, Ciment, Agro-alimentaire, Assurance et Distribution énergétique. Les trois grandes capitalisations du marché marocain, à savoir Maroc Telecom, Attijariwafa bank et LafargeHolcim Maroc pèsent désormais 63,3% dans l'indice MSCI FM Maroc» , constatent-ils. ◆
2,34% (19 au 26 novembre). La contreperformance depuis le début d’année s’est réduite à 9,45%. Pour leur part, les volumes d’af- faires hebdomadaires approchent les 600 MDH. Avec 141,54 MDH, Attijariwafa Bank a été le dossier le plus actif de la semaine, s'acca- parant 23,7% des transactions. Notons que l’annonce d’un DPA exceptionnel de 13,50 DH a per- mis à la bancaire d’avancer de 4,28% à 406,7 DH, un plus haut depuis fin mars. Les indices sectoriels «immobi- lier» et «hôtel» ont été les plus performants, avec des hausses de 12% et 11,57%. En revanche, seulement 2 sur les 24 secteurs de
E ncouragés par un flux d’informations positif et une éclaircie sur le volet sanitaire, les haussiers ont repris la main cette semaine, augmentant nettement leurs initiatives à l’achat. L'arbitrage sectoriel a en effet profité aux valeurs cycliques et values délaissées pendant la crise. Les secteurs bancaire, immobilier et BTP ont encore été les plus plébiscités. Des flux acheteurs se sont également orientés sur des valeurs «énergie» et «hôtellerie». Le marché casablancais a ainsi réalisé un parcours sans faute cette semaine, avec un gain de Par Y. Seddik
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BOURSE & FINANCES
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PLF 2021
◆ Le Fonds Mohammed VI pour l’investissement constitue le fer de lance de la relance. ◆ L'effort d'investissement global du secteur public atteindra un niveau record en 2021. Une triple équation à résoudre A llouer davantage de ressources au profit du social, préserver un niveau d'investissement public élevé et contenir Par Y. Seddik
◆ 70 milliards de DH : c’est le «prix payé» par le Maroc pour initier des politiques contra-cycliques en cette période de crise.
Devant le patronat, le ministre des Finances a explicité en détail les enjeux et objectifs du PLF 2021.
le déficit budgétaire à un niveau au moins légèrement inférieur à celui de 2020, année de la pandémie : tel est le triptyque auquel devrait répondre le PLF 2021. Une triple nécessité exprimée dans un contexte inédit de crise et qui implique un défi : «Notre capacité à rebondir face un stress-test auquel l’économie moderne n’a jamais eu à être confrontée jusqu’à lors. C'est là le véritable défi qui nous attend», a expliqué le ministre de l'Econo- mie, des Finances et de la Réforme de l'Administration, Mohamed Benchaâboun, lors de sa rencontre avec les membres de la CGEM. Sur le volet social, il est question d'entamer la mise en œuvre des orientations royales en matière de généralisation de la protec- tion sociale sur les cinq années à venir. Ce chantier porte sur quatre domaines d'intervention, à savoir l'Assurance maladie obligatoire (AMO), la retraite, les allocations familiales et l'indemnité de perte d'emploi. «Ainsi, l'année prochaine verra le lancement de la généralisation de l'AMO qui devrait s'étaler sur deux années pour bénéficier à tous les Marocains, dans la perspective de passer d'un système d'assistance à un système de l'AMO assurant un minimum à ses bénéficiaires» , a étayé Benchaâboun. Niveau d’investissement public record En matière d'investissement public,
le ministre a évoqué le niveau record de 235 milliards de dirhams, compte tenu des investissements des éta- blissements et entreprises publics (EEP) et des collectivités locales, outre la contribution du Fonds Mohammed VI pour l'investisse- ment. «Jamais le Maroc n'atteint ce chiffre de 230 milliards de DH en termes d'investissements publics prévus» , a-t-il lancé. S'agissant du déficit budgétaire, il a indiqué que le Maroc devrait ache- ver l'année 2020 sur un déficit de 7,5%, soit 4 points au-dessus de ce qui a été prévu initialement, notant que le déficit prévu en 2021 est de 6,5%, malgré un recul des recettes de 30 Mds de DH et une hausse des dépenses de 30 Mds de DH. «Ce surplus de déficit, qui génère un endettement additionnel de plus de 70 milliards de DH, a été le «prix payé» par le Maroc pour initier des politiques contra-cycliques visant le soutien de l’activité économique et l’apport d’un revenu minimum aux couches défavorisées ainsi que des indemnités pour ceux qui ont perdu leur emploi”, a précisé l’argentier du
Royaume. Ainsi, des financements addition- nels s'imposent pour se limiter à ce niveau de déficit. C'est à cette fin que la contribution de la soli- darité va générer 5 Mds de DH, les financements innovants (14 Mds de DH) et les recettes générées par la cession d'actions de l'Etat (10 Mds de DH), dont 4 Mds de DH dans le cadre de la privatisation. Pour Benchaâboun, la politique budgétaire du Royaume ne peut être qualifiée d'austère, mais plutôt une politique volontariste, à carac- tère expansionniste, et qui a été élaborée et mise en œuvre sans hésitation. Cependant, le recours à cette politique doit nécessairement être limitée dans le temps pour des raisons de responsabilités. «Le Maroc devra emprunter un cheminement qui nous permettra progressivement de revenir vers une trajectoire de déficit budgé- taire soutenable et finançable, sans impact négatif sur les autres acteurs économiques. L'importance des enjeux économiques et sociaux exi- geait que cette Loi de Finances soit
placée sous le signe de la solida- rité, de manière à préserver le vivre ensemble et veiller à ce que notre pays demeure un espace de stabili- té» , a conclu le ministre sur ce point. Parallèlement à la Loi de Finances, d’autres projets de loi sont en cours de préparation et qui permettront à l'Etat de relancer l'investissement public et privé pour placer le pays dans de bonnes conditions post- Covid. Il s’agit du Fonds Mohammed VI pour l’investissement, l’Agence nationale de gestion stratégique des participations de l’Etat et de la réforme des EEP. Fonds Mohammed VI pour l'in- vestissement : la plaque tour- nante de la relance Approuvé en Conseil de gouver- nement jeudi dernier, le Fonds Mohammed VI pour l'investissement sera alimenté par une enveloppe de 15 milliards de DH provenant du budget général de l'Etat. Doté de la personnalité morale, son Conseil d'administration sera présidé par le ministre en charge des Finances.
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Le nouveau fonds s’assigne pour objectif de contribuer au finance- ment des grands projets d'inves- tissement et les accompagner, aux niveaux national et territorial, dans le cadre de partenariats avec le secteur privé, et de contribuer, par le biais de fonds sectoriels ou thé- matiques, au capital de petites ou moyennes entreprises. Selon Benchaâboun, la loi ne déli- mite pas les champs d’interven- tion dudit Fonds. En clair, plusieurs sous-fonds pourront être créés, en plus des 6 catégories annoncées par le Souverain, à savoir la restruc- turation industrielle, l'innovation et les activités à croissance promet- teuse, la promotion des petites et moyennes entreprises, les infras- tructures, l'agriculture et le tou- risme. A côté, l’Etat devra lever 30 milliards de dirhams de capitaux additionnels auprès des investisseurs institution- nels publics ou privés, des institu- tions multilatérales, ou des dons de pays amis, et ce pour démulti- plier la capacité d’intervention du Fonds et son impact sur l’écono-
mie. «Les investisseurs institution- nels préfèrent, en général, effectuer leurs placements dans un véhicule dont la stratégie d’investissement est mono-objet, avec une rentabilité et un risque homogènes» , a par ail- leurs noté le ministre. Il contribuera directement au capital des grandes entreprises, publiques et privées, actives dans les domaines que le Fonds consi- dère comme prioritaires, en mettant en place des instruments financiers appropriés tels les avances, les prêts remboursables ainsi que des fonds semi-autonomes. Le fonds aura aussi pour mission de préparer et mettre en place des mécanismes de financement struc- turés pour trouver des solutions de financement pour les entreprises opérant dans des domaines que le Fonds juge prioritaires. Par ailleurs, le Fonds contribuera aussi à la préparation des projets d'investissement et à la réalisation de leur restructuration financière, aux niveaux national et territorial, afin de faciliter et d'améliorer les conditions de leur financement et
de leur mise en œuvre.
Une intervention avec le sys- tème financier avant fin 2020 Le Fonds Mohammed VI pour l'In- vestissement s'appuie dans ses interventions sur des fonds sec- toriels ou thématiques, en fonc- tion des domaines prioritaires et des besoins de chaque secteur. «La gestion des fonds thématiques sera confiée à des sociétés de ges- tion spécialisées qui interviendront en vertu d’un cahier des charges rigoureux. Le recours à ce mode de gestion permettra de capitaliser sur l’expertise de ces sociétés et d’assurer une montée en charge rapide» , ajoute Benchaâboun. En attendant la mise en place de ces structures, le Fonds Mohammed VI pour l’investissement intervien- dra, dans un cadre conventionné avec le système financier, avant la fin de cette année. Cette interven-
tion consistera à faciliter l’accès au financement des investissements à travers le renforcement des fonds propres des entreprises qui en ont besoin et ce, moyennant des prêts participatifs sous forme de dette subordonnée par exemple. Ces prêts seront accordés pour une durée comprise entre 7 et 15 ans, dans la limite du 1/3 du crédit demandé. Cela permettra d’adres- ser une problématique structurelle d’insuffisance des fonds propres qui a été aggravée par l’endettement additionnel liée à la pandémie. ◆ Plusieurs sous-fonds pour- ront être créés, en plus des 6 catégories annoncées par le Souverain.
Comment évolue l’économie marocaine depuis l'assouplissement du confinement ?
Lors de sa rencontre avec le patronat, Mohamed Benchaâboun a fait le point sur les dernières évolutions de la conjoncture éco- nomique nationale. Ainsi, plusieurs évolutions ont été relevées depuis le début des assouplissements (soit juillet). Elles sont résumées comme suit : - Atténuation de la contreperformance des activités non agri- coles, à l’exception de certains secteurs, à leur tête le tourisme. - Bon comportement du secteur minier et poursuite de l’évolution favorable de l’activité portuaire. - Reprise de certaines branches industrielles et atténuation de l’évolution négative des ventes de ciments. - Autre indicateur révélateur de l’état de santé de l’économie, aux yeux de Benchaâboun : la consommation de l’énergie. Celle-ci a progressé de 0,8% depuis juillet, «ce qui peut être traduit comme un indice de reprise progressive de l’activité économique», affirme le ministre. - Allègement du déficit commercial : les importations ont baissé un peu plus rapidement que les exportations. - Hausse des réserves en devises qui couvrent plus de 7 mois d’importations, «au rythme des importations d’aujourd’hui», pré- cise Benchaâboun. Côté mauvaises nouvelles, l’argentier du Royaume en cite deux. D’une part, le ralentissement de l’investissement qui n’est pas «une surprise», selon lui. Et de l’autre, une destruction de 580.000 postes d’emplois à fin septembre 2020.
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Banques
◆ Alors qu’une sortie de crise se profile avec les avancées sur le vaccin, les banques feront face à une multitude de défis en 2021. ◆ Le taux de créances en souffrance devrait augmenter entre 11% et 12% en 2020 et au-delà. ◆ Les reports des crédits vont peser sur la sinistralité des banques. 2021, un exercice à haut risque E ntre l'impératif de main- tenir une bonne gestion des risques et celui de continuer à financer l’économie, 2021 se Par Y. Seddik Face à une crise sans précédent, les banques marocaines ont préféré opter pour une politique de provi-
profile déjà comme une année de tous les défis pour les banques marocaines. En effet, avec le retrait progressif des mesures d’urgence prises par les Etats depuis le début de la crise sani- taire, l’année 2021 pourrait être la plus difficile depuis 2009 pour le secteur bancaire. Dans un rapport, l’agence S&P Global Ratings rappelle que les notes de crédit du secteur affichent pour l’instant un biais clairement négatif, puisque pour un tiers environ des établisse- ments qu’elle suit, elles sont dans une perspective négative, qui implique un risque de dégra- dation. Or, explique l’agence, «le retour des systèmes bancaires dans le monde aux niveaux d’avant la COVID-19 sera lent, incertain et très variable selon les zones géo- graphiques» . Dans certains pays, dont les Etats-Unis, le Royaume- Uni, l’Allemagne et la France, le retour au niveau d’avant-crise pourrait ainsi attendre 2023.
sionnement anticipatif et prudent
préféré procéder à une politique de provisionnement anticipatif, ce qui s’est reflété sur les résul- tats publiés jusqu’à ce jour. Avant la pandémie, le secteur bancaire affichait un rendement moyen des fonds propres de 9,4% et un ratio de solvabilité adéquat de 15,6%. «Bien que nous nous attendions à ce que ces ratios se détériorent, la politique de pro- visionnement offre des coussins pour absorber des pertes de cré- dit supplémentaires» , ajoutent les analystes de S&P. Notons que l’agence s’attend à ce que le taux de sinistra- lité (créances en souffrance) se détériore à 11%-12% au cours des deux prochaines années. Actuellement, il frôle les 8%. Autre hic relevé par l’agence : l’expansion régionale en Afrique, où le risque est «généralement plus élevé qu’au Maroc» . S&P la décrit comme une arme à double tranchant : «l'expansion en Afrique apporte des avantages
Afrique du Sud, Tunisie, Nigéria). S&P Global a pris au total 236 décisions sur des notes de banques depuis le début de la pandémie, dont environ 23% d’abaissements et 76% de révi- sions à la baisse des perspec- tives. Rentabilité ou prudence ?, un choix cornélien Face à une crise sans précé- dent, les banques marocaines ont préféré opter pour une politique de provisionnement anticipatif et prudent, au risque de saper (momentanément) leur rentabilité. En effet, les banques ont forte- ment augmenté leurs provisions pour risque de crédit cette année. Des charges de risque qui ont consommé en moyenne 63% de leur résultat opérationnel, niveau bien au-dessus des moyennes historiques (25% en 2019). «Nous prévoyons que la politique de provisionnement s'allège au deuxième semestre 2020 et 2021,
de diversification, mais aussi des surprises désagréables poten- tielles» , arguent-ils. Une suspension de dividende par la Banque centrale aidera à amor- tir l'impact sur les fonds propres, selon la même source. Sur ce point, BAM, qui devrait se pro- noncer sur ce sujet, continuera à apporter son soutien au cir- cuit bancaire. Signalons que cer- taines banques ont pu rétribuer leurs actionnaires cette année, dans le respect des exigences de BAM en la matière. En termes de profitabilité, des résultats plus faibles suite à la hausse du coût du risque et de la baisse des revenus inhérente à la baisse des marges réduiront la rentabilité des banques en 2020 et 2021. Au final, malgré ces nombreux points de vigilances, l’agence estime que le système bancaire marocain sera l’un des moins tou- chés par la crise sanitaire, sur les 6 pays étudiés (Kenya, Egypte,
Maroc : les points de vigilance
Le Maroc ne fait pas exception. Et l'année 2021 ne sera déci- dément pas celle de la reprise. «La hausse des provisions aura un impact négatif sur le secteur bancaire marocain» , estime S&P dans son rapport. D'ailleurs, plu- sieurs banques marocaines ont
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accélération des créances en souffrance dans les mois à venir, selon le wali. Jouahri indique qu’à fin septembre, les crédits repor- tés et non encore remboursés atteignent 13 milliards de DH, alors que le volume des prêts qui bénéficient toujours du report d’échéances s’élève à 15 mil- liards de DH. «Les agences de notation internationales prennent
atténuant de fait la pression sur la rentabilité. En face, la qua- lité des actifs (prêts : ndlr) pour- rait se détériorer considérable- ment à mesure que le processus de report d'échéance de cré- dits arrive à terme, couplé à une hausse du chômage et des fail- lites» , indique de son côté Fitch Ratings dans un rapport. Signalons que 32.248 demandes de report d'échéances bancaires au profit des entreprises ont été réalisées à fin août dernier pour un montant de 6,6 milliards de DH, bénéficiant aux TPME à hauteur de 86% et aux grandes entreprises pour 14%. Pour les ménages, 471.742 demandes de report ont été recensés à fin septembre 2020, alors que pour le micro-crédit, ce total est de 669.300 à fin août 2020. Un stress- test mené par la Banque centrale marocaine en juin a conclu que le taux de sinistralité des banques augmenterait à 9,9% à fin 2020, contre 7,6% à fin 2019. «Il s'agit d'un scénario moins important que notre scénario de référence actuel, dans lequel nous prévoyons un taux à 11% d'ici la fin de 2020» , conclut le rapport de Fitch. Reports de crédits : la Banque centrale appréhende Dans son audition devant les parlementaires, mardi dernier, le wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, a expliqué que les créances en souffrance constituent la principale source de risque pour les banques maro- caines actuellement. À fin septembre, le taux de sinis- tralité a accéléré à 8,4% contre 7,6% à fin décembre 2019. Le portefeuille des créances en souf- france détenu par les banques a augmenté de 9 Mds de DH à 79 Mds de DH entre décembre 2019 et septembre 2020. «Ce niveau reste élevé par rap- port aux pays développés et ceux comparables de la région (Jordanie, Egypte, Tunisie,…)» , s’inquiète A. Jouahri. Ainsi, le suivi du processus du report des échéances de cré- dit par la Banque centrale laisse entrevoir une probabilité d’une
en considération ce paramètre (créances en souffrance : ndlr). Ceci a d’ailleurs poussé Fitch à dégrader la note de 3 banques marocaines» , considère le wali. Les banques vont procéder à un deuxième exercice stress-test d’ici la fin d’année pour démon- ter leur résilience, prenant en considération un scénario de choc extrême. Toutefois, «dans
un environnement porteur de risques, les banques continuent d'afficher des fondamentaux solides au regard des indicateurs et ratios de liquidité, de renta- bilité et d'adéquation des fonds propres» , tempère Jouahri. Quoi qu'il en soit, face à ces mul- tiples risques et défis, l’heure de vérité pour les banques sonnera en 2021. ◆
COMMUNICATION FINANCIÈRE Indicateurs T3 2020
D i t es ou i au supe r c r éd i t
La performance commerciale de SOFAC renoue avec la croissance, au terme du troisième trimestre 2020. Le volume des crédits distribués enregistre un bond de plus de 27%, comparativement à la même période de l’exercice précédent. Cette évolution reflète une reprise de la consommation des ménages, après un trimestre marqué par le confinement. Par conséquent, la baisse de la production sur l’exercice a été contenue à 15%. SOFAC réaffirme ainsi, la résilience de ses fondamentaux, notamment à travers la croissance de son encours de crédit et celle de son PNB. La société a engagé par ailleurs, une politique de provisionnement prudente pour parer aux éventuels impacts futurs de la crise.
PNB Consolidé et Social (MDH) Le PNB de SOFAC à fin septembre 2020 maintient sa résilience en enregistrant une hausse de 12% sur base consolidée pour s’établir à 381 MDH. Cette croissance est conséquente à la hausse de la marge d’intérêt et de la marge sur commissions. Sur base sociale, le PNB s’apprécie de 4% par rapport à l’exercice précèdent et s’établit à 352 MDH. Encours brut (MDH) A fin septembre 2020, l’encours brut a atteint 7.714 MDH, soit une évolution de 9% depuis le début de l’exercice. Cette hausse d’encours intervient grâce à l’effet combiné de la reprise commerciale, de la maîtrise du taux de Churn et du report des échéances accordé à la clientèle. Endettement net (MDH) L’encours de la dette a augmenté de 5%, pour accompagner la reprise de l’activité commerciale du troisième trimestre. Coût du risque Sur un plan normatif, cet indicateur a augmenté de 0.70 pts, suite à la montée des impayés auprès des segments directement impactés par la crise. En ligne avec une politique de provisionnement prudente, la société a constaté une dotation prospective correspondante à un coût du risque de 3,4 pts, pour un coût de risque global de 5,1 %. Production nette (MDH) La distribution de crédit durant le 3ème trimestre 2020 est en hausse de 27% par rapport à la même période de l’année précédente. Cette évolution reflète une reprise de l’activité commerciale, fortement impactée lors de la période de confinement. La production cumulée à fin septembre 2020 s’élève à 1.785 MDH, réduisant son écart par rapport à la même période de 2019 à seulement 15%, grâce à la performance du troisième trimestre.
+27%
Production nette
2019 2020
T1
T2
T3
Encours Brut
Endettement Net
+9%
+5%
Déc. -19 Sept. -20
Déc. -19 Sept. -20
PNB (Consolidé)
PNB (Social)
+12%
+4%
Sept. -19 Sept. -20
Sept. -19 Sept. -20
5,10%
Coût du risque
Coût du risque normatif Coût du risque prospectif
3,40%
1,00%
0,70 pts
1,70%
Déc. -19
Sept. -20
Contact presse : Mme Asmae Zouhal - azouhal@sofac.ma
Société Anonyme au capital de 193 200 000 dirhams - Siège Social : 57, Bd Abdelmoumen - Casablanca - RC Casablanca 29.095
Les indicateurs trimestriels sont disponibles sur la rubrique publications financières du site web: www.sofac.ma
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Banques
◆ Attijariwafa bank a agréablement surpris le marché en annonçant un dividende exceptionnel. La formule choisie permet de respecter les recommandations de Bank Al-Maghrib en la matière. Les dividendes signent leur grand retour E n mai dernier, Bank Al-Maghrib a appelé les établissements de cré- dit à suspendre, jusqu’à nouvel ordre, toute dis- Mais les grandes banques ont trouvé le moyen de concilier ces différentes contraintes, alors que Bank Al-Maghrib n'a toujours pas modifié sa position sur le sujet. Les actionnaires d'Attijariwafa bank ont été agréablement sur- pris, mi-novembre, lorsque la banque leur a proposé de vali- der un dividende exceptionnel de 13,5 DH par action, dont la moitié Par A. Hlimi tribution de dividendes au titre de l’exercice 2019 et de privilégier le financement de l'économie et la préservation des fonds propres.
Cette straté- gie permet aux minori- taires d'em- pocher le dividende et aux banques de renforcer leurs fonds propres.
peut être convertie en actions, et donc potentiellement rester dans les fonds propres de la banque et ne pas avoir d'impact sur son cash. Une offre que le marché a saluée, puisque le titre gagnait plus de 3% dans les premiers échanges suivant l’annonce. La hausse du cours s’est même poursuivie les jours qui ont suivi. Les investisseurs y voient un signal positif de la part de la banque, qui semble disposer de plus de visibilité sur l'évolution de son portefeuille, sa charge de risque liée aux défauts de paie- ment attendus des entreprises et des ménages, et donc sa capaci- té à enjamber la crise. Ceci, tout en respectant vraisemblablement la recommandation de la Banque centrale en matière de dividende, puisque cette stratégie permet aux minoritaires d'empocher le dividende et aux banques de ren- forcer leurs fonds propres, grâce à la conversion du dividende des actionnaires de référence et ainsi limiter les impacts sur la tréso- rerie. Atiijariwafa bank n'est pas le pre- mier établissement de crédit à proposer une partie de son divi- dende en action. Bank Of Africa, qui avait programmé l'opération depuis 2 ans, ou encore sa filiale Salafin ont choisi cette option. Récemment, le Groupe BCP a lui aussi décidé de distribuer un
dividende exceptionnel de 8 DH/ action en partie en actions, et ce pour répondre à la recomman- dation de Bank Al-Maghrib en matière de dividendes, puisque le schéma retenu lui permettrait de réinjecter au minimum 80% du dividende dans ses fonds propres, grâce à deux facteurs. Premièrement, la participation croisée entre la BCP et les BPR (51,62% du capital à fin 2019) neutralisant de fait le dividende versé aux BPR dans les comptes consolidés et, deuxièmement, la conversion prévue d'une partie des dividendes en parts sociales BPR. A qui le tour ? Le marché est désormais attentif à la réaction d'autres banques comme BMCI, laquelle a habitué les investisseurs à un rendement supérieur à la moyenne du sec- teur et qui dispose d'une marge de solvabilité confortable. Il ne serait pas étonnant de voir la filiale de BNP Paribas s'inscrire dans la tendance et opter à son tour pour une modification du mode de paiement afin de privi- légier le paiement en actions (du moins en partie) pour un éventuel dividende exceptionnel, d'autant plus qu'elle prévoyait déjà de distribuer un dividende excep- tionnel avant de se rétracter suite à la recommandation de Bank Al-Maghrib. ◆
COMMUNIQUÉ FINANCIER
INDICATEURS D’ACTIVITÉ DU 3 ÈME TRIMESTRE 2020
Au cours du 3 ème trimestre 2020, la Compagnie Atlanta a réalisé un chiffre d’affaires de 519 MDH en baisse de -10.8% par rapport au 3 ème trimestre 2019. L’activité non vie enregistre un chiffre d’affaire de 438 MDH et affiche un retrait de -7.2%. Le chiffre d’affaire vie se situe à 81 MDH et présente une baisse de -26.2%.
Ces tendances baissières s’expliquent par la crise sanitaire et ses effets.
Toutefois, à fin septembre 2020, le chiffre d’affaires de la compagnie maintient une trajectoire croissante avec une légère progression de +0.5% par rapport à septembre 2019 et s’établit à 2 084 MDH.
Le chiffre d’affaire de l’activité non vie enregistre une hausse de +1.7% et se situe à 1 720 MDH.
Concernant, le chiffre d’affaire de l’activité vie, il est en baisse de -4.8% et s’établit à 364 MDH.
Le chiffre d’affaire consolidé à fin septembre 2020 s’établit à 3 899 MDH en progression de +2.4%.
IMPACTS COVID 19 Le ralentissement économique lié à la crise sanitaire continue à affecter l’activité de la compagnie à travers essentiellement la réduction du niveau de croissance des primes, toutefois, les prévisions d’atterrissage pour la fin de l’année restent à ce jour positives.
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Gestion d'actifs
◆ La pondération du Maroc dans l'indice MSCI FM passe de 8,5% à plus de 13%. Ceci devrait se traduire par l'injection de 20 millions de dollars à travers les fonds d'investissement étrangers. Le Maroc mieux représenté dans l'indice MSCI FM L e Maroc est de mieux en mieux représenté dans le MSCI FM, affichant en quelques mois sa plus forte augmentation et (Ciments du Maroc), Wafa Assurance, Taqa Morocco et Total Maroc représentent 36,7% de cet indice. Par A. Hlimi dérations prendront effet le 30 novembre. Les nou- velles pon-
«En dépit de la hausse significa- tive du poids du Maroc dans l'in- dice MSCI FM, nous croyons que le flux induit par la gestion passive serait limité», soulignent les ana- lystes, expliquant qu'il s'agit d'un volume additionnel envers le mar- ché marocain ne dépassant pas les 20 M$ d'ici le 30 novembre 2020. Et de poursuivre : «Sur la base de nos échanges avec les gérants de fonds étrangers, notre avis repose sur deux arguments». Tout d'abord, la gestion indicielle passive relative au MSCI FM perd de plus en plus en attracti- vité auprès des gérants de fonds étrangers, estiment les analystes, faisant remarquer qu'en raison de la sortie de plusieurs pays impor- tants de cet indice (Qatar, EAU, Argentine et Koweït), les gérants de fonds étrangers semblent privilégier de plus en plus une approche dynamique à travers une stratégie de stock-picking. Il s'agit également de la décision du MSCI d'opérer la sortie du Koweït de l'indice FM 100 durant les 5 prochaines dates de révision afin de lisser l'impact sur la liqui- dité des différents pays impac- tés par ce reclassement, dont le Maroc. Par ailleurs, les analystes de l'AGR font observer que la sortie du Koweït du MSCI FM a pro- fité principalement à cinq pays (Vietnam, Maroc Bahreïn, Kenya et Roumanie). Les poids du Nigéria, du Bangladesh et du Liban ont, de leur côté, été gelés et ce, malgré
cette révision importante. À l'ori- gine de cette décision, les pro- blématiques actuelles de change et de liquidités dont souffrent ces marchés. A rappeler que le dernier relèvement significatif du poids
du Maroc s'est opéré en mai 2019 suite à la sortie de l'Argentine du MSCI FM. À cette date, ce poids avait connu une appréciation de +187 PBS passant de 7,66% à 9,53%. ◆
ce, depuis son intégration à cet indice en 2013. «Il s'agit d'une hausse de +494 points de base (PBS), passant de 8,49% en août 2020 à 13,43% à fin novembre 2020», précise AGR dans un rap- port sur la révision semi-annuelle du MSCI FM. Dans le cadre de cette révision, Morgan Stanley a publié les nou- velles pondérations de son indice phare le MSCI FM standard et dont les implémentations par les gérants de fonds prendront effet le 30 novembre, a fait savoir la même source, notant que l'évé- nement phare de ce «rebalan- cement» concerne la sortie du Koweït qui pesait près de 37% dans cet indice. Ce pays intègre désormais l'indice MSCI Emerging Markets (EM). D'après les analystes d'AGR, l'amélioration de la représentativi- té du Maroc au sein du MSCI FM a impliqué un relèvement technique des pondérations de l'ensemble des valeurs qui le composent. «Plus en détails, nous relevons 10 valeurs qui représentent 6 sec- teurs cotés : Télécoms, Banques, Ciment, Agro-al imentaire, Assurance et Distribution énergé- tique. Les trois grandes capitalisa- tions dumarchémarocain, à savoir Maroc Telecom, Attijariwafa bank et LafargeHolcim Maroc pèsent désormais 63,3% dans l'indice MSCI FM Maroc», constatent-ils. Parallèlement, les valeurs BCP, Cosumar, Bank Of Africa, CIMAR
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Introduction en Bourse de Aradei Capital
◆ Après cinq années de préparation, Aradei Capital s’introduit à la Bourse de Casablanca. Objectif : lever 600 MDH, dont 500 MDH pour financer des projets identifiés. Investir dans la tendance lourde de l’immobilier professionnel L’ IPO de Aradei Capital n’a rien d’une sur- prise, puisque ses actionnaires, le groupe Label’Vie en Par A. Hlimi Nawfal Bendefa, PDG de Aradei Capital
l’occurence, ont préparé le ter- rain à cette éventualité depuis 2014. La société a, depuis, pris le temps d’accroitre sa surface de contact avec les investisseurs, à travers des opérations réussies sur le marché obligataire notam- ment. La société est donc loin d’être une découverte pour les investisseurs professionnels. Le petit porteur qui ne connaît pas la société doit, lui, comprendre qu’il a affaire à une foncière avec un business modèle des plus clas- siques, comme le résume son PDG, Nawfal Bendefa : «Notre métier consiste à lever des capi- taux ou de la dette, investir dans des actifs immobiliers profession- nels locatifs et reverser ces loyers aux actionnaires, déduction faite de nos charges» . Un business simple qui peut séduire une popu- lation d’actionnaires sensibles au rendement, souhaitant s’exposer à l’immobilier professionnel et ses perspectives, sans les tracas de l’investissement immobilier clas- siques. De plus, Aradei Capital est réputée pour son portefeuille de qualité, capable de générer un rendement récurrent supérieur à 8%. Son patrimoine est composé de 29 actifs à travers 15 villes du Royaume et valorisé à plus de 5 milliards de dirhams. Un timing qui peut surprendre Selon Bendefa, dans une confé- rence de presse virtuelle, l’IPO est une étape et non une finalité pour l’entreprise. Questionné à plu- sieurs reprises par les journalistes
sur le timing, il répond : «Nous préparons l’opération depuis plu- sieurs années. C’est une coïnci- dence qu’on la réalise en cette période assez particulière sur les marchés. Désormais, nous pou- vons partager la croissance avec de nouveaux actionnaires, alors on le fait». Et de la croissance, Aradei Capital en a sous la pédale, à en croire son buisness plan, son chiffre d’affaires étant projeté avec une croissance de plus 17% sur les 5 prochaines années. Une accéléra- tion que Bendefa explique par le passage à un nouveau palier de revenus suite aux investissements réalisés ces dernières années. La crise sanitaire et la volatilité sur les marchés n’auront donc pas retardé cette IPO pour laquelle les roadshwos sont exclusivement réalisés par visioconférences. Une première au Maroc ! Immobilier professionnel : une tendance lourde Le top management de Aradei Capital est confiant dans les pers- pectives du marché qu’il cible et qui est drivé, d’une part, par une
hausse de la demande des utili- sateurs sur de nouvelles surfaces et, d’autre part, par l’industrie des OPCI qui stimule ce marché. Aradei Capital souhaite d’ailleurs être pleinement investi sur les sup- ports OPCI à défaut d’en être un. Aradei Capital dit égalament vou- loir surfer sur les besoins de finan- cement de la relance post-crise : «La relance post-Covid19 passe par un besoin de financiarisation de l’immobilier pour libérer les capacités financière des entre- prises, avec des opérations de leaseback notamment. Les entre- prises comme la nôtre sont des outils pour accompagner cette relance», nous dit, ravi, Nawfal Bendefa. Où souscrire ? L'ouverture de la période de sous- cription aura lieu le 1er décembre et se terminera le 4 décembre à 15h30 inclus. Les investisseurs pourront souscrire auprès d'un large syndicat de placement com- posé de banques et de sociétés de Bourse de la place. Les co-conseillers financiers et co-chefs de file du syndicat de
placement sont CFG Bank Capital Markets, Valoris Securities et Capital Trust Securities. La société aura le ticker ARD et sera cotée en continu à partir du 14 décembre prochain. Les souscripteurs seront tous logés à la même enseigne, avec un seul type d'ordre possible, à l'exception des OPCVM obliga- taires court terme et monétaires qui sont exclus de l'opération. Ceci permettra de servir au maxi- mum la demande des petits por- teurs. Avec une première allo- cation à hauteur de 125 actions par souscripteur. Pour l’ensemble des investisseurs hors OPCVM, le maximum de titre à détenir par souscripteur est de 10% du nombre global d’actions propo- sées dans le cadre de l’opération, représentant 150.000 actions, soit 60 MDH. Pour les OPCVM, le minimum entre 10% du nombre global d’ac- tions proposées dans le cadre de l’opération, représentant 150.000 actions, soit 60 MDH, et 10% de l’actif net de l’OPCVM correspon- dant à la valeur liquidative au 27 novembre 2020. ◆
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