DÉCEMBRE 2024
LA PASSION COMME MOTEUR REGARD SUR DEMAIN Pierre Zumwald : vingt ans de succès aux Rentes Genevoises AGIR POUR DEMAIN Stéphanie Lammar, maire d’une ville dans la ville RETRAITE ÉTONNANTE Michael Engel, jeune retraité en quête d’adrénaline
LA PASSION COMME MOTEUR
DES PASSIONNÉS À L’ŒUVRE Outre cette interview témoignage, ce numéro de décembre est également l’occasion d’aller à la ren - contre d’autres passionnés. De Stéphanie Lammar, tout d’abord. Maire de Carouge pour la septième fois, elle s’investit avec conviction pour la ville de son enfance. Laurent Vallotton, ensuite. Ornitho - logue au Muséum d’histoire naturelle de Genève, il partage avec nous ses conseils avisés pour nourrir nos amis à plumes pendant ces semaines hivernales. D’oiseau il est toujours question avec Michael Engel. Ce jeune retraité se passionne aujourd’hui pour la pratique de la chute libre et du parachutisme, en défiant les lois de la gravité. Une conjugaison de la passion, à toutes les sauces ! Je ne saurais être complet sans vous parler de la rubrique Parler prévoyance, qui met l’accent sur la nouvelle fiscalité des rentes du 3 e pilier B. Un bol d’air bienvenu pour les futurs bénéficiaires. Et, pour terminer, je vous invite à prendre le temps de faire connaissance avec Sylvère, un sapin de Noël un peu déjanté, déraciné devrais-je dire, qui n’a pas sa langue dans ses branches. Je vous souhaite de très belles fêtes et vous adresse, ainsi qu’à celles et ceux qui comptent pour vous, mes vœux les meilleurs pour 2025. 1214
L Lorsqu’il s’agit de qualifier un anniversaire de mariage, les sources en ligne s’arrêtent à 100 ans, en l’occurrence les « noces d’eau ». Alors pour définir 175 ans, il faut faire preuve d’imagination : je vous propose les « noces d’acier », un alliage dont les pro - priétés sont notamment la dureté, la résistance et l’élasticité. Mais au-delà de l’expression, l’important réside dans la représentation qu’on s’en fait. Si les 175 ans des Rentes Genevoises ne sont pas un mariage à proprement parler, toutes ces années reflètent bien l’union de l’excellence, de la pérennité, de l’anticipation et de l’engagement. Encore et toujours. DEUX MOMENTS FORTS Cette union fait de 2024 une année spéciale, mais un autre événement d’importance rend cet exercice encore plus particulier. Après vingt ans de bons et loyaux services, selon la formule consacrée, Pierre Zumwald, directeur général, prend sa retraite ! Dans la longue interview qu’il donne à Ère magazine, il déclare sans détours : « Ces vingt années ont été tellement passionnantes que je n’ai pas vu le temps passer. » Les clés du succès, de même que celles du bonheur, résident peut-être simplement dans la passion que l’on met à faire de chaque journée un moment spécial, une réussite. Les Rentes Genevoises ne seraient certainement pas ce qu’elles sont devenues aujourd’hui si ce passionné ne s’était pas investi comme il l’a fait. Une passion parfois débordante et une intensité dans sa volonté d’aller de l’avant ont façonné l’Etablissement. Si ce sont les femmes et les hommes qui font l’Histoire, Pierre Zumwald a admirablement ajouté sa pierre à l’édifice. A n’en pas douter ! Et pour cela, nous lui disons simplement « Merci ! »
Agir pour demain Stéphanie Lammar s’engage pour façonner le Carouge de demain 12 Gestes responsables Nourrir les oiseaux en hiver : oui, mais pas n’importe comment 16
Regard sur demain Artisan du succès des Rentes Genevoises, Pierre Zumwald prend sa retraite, serein 2
Parler prévoyance Le 3 e pilier B gagne en attractivité 8
Eclairage Entrevue exceptionnelle avec Sylvère, le roi sapin qui fête Noël Retraite étonnante A 65 ans, Michael Engel a réalisé un vieux rêve : devenir parachutiste 18 22
Sébastien Ramseyer Responsable marketing et communication
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RENCONTRE AVEC
PIERRE
ZUMWALD
Pierre Zumwald est à la tête des Rentes Genevoises depuis vingt ans. Aujourd’hui, il prend sa retraite. Il a débuté sa carrière professionnelle dans l’industrie et cela a façonné sa manière de réfléchir et d’agir. En toile de fond de toutes ses démarches entrepreneuriales, l’homme est resté un humaniste et un optimiste convaincu.
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« Il faut aimer les gens pour faire ce métier et ne pas avoir peur de porter sur ses seules épaules la responsabilité de tout ce qu’on fait. C’est-à-dire ce qu’on fait pour les Rentes Genevoises, dans leur ensemble. Le directeur général est le seul à penser tout le temps à cet ensemble.» Dr Pierre Zumwald Directeur général des Rentes Genevoises
▲ Durant ses années à la tête des Rentes Genevoises, Pierre Zumwald a fait profiter son entourage d’un don qu’il estime avoir reçu : la joie de vivre.
Qu’est-ce qui vous a passionné dans tout ce que vous avez fait ? Je suis curieux et j’adore apprendre, j’adore défendre des idées. C’est d’ailleurs comme ça qu’il m’est venu l’envie, il y a une dizaine d’années, de faire un doctorat. J’ai trouvé le temps de le faire en piochant ici et là dans les vingt-quatre heures quotidiennes que j’ai à disposition. Si vous aviez dû choisir une autre carrière professionnelle, qu’auriez-vous aimé faire ? J’ai adoré ma vie professionnelle. Mais si j’avais dû faire autre chose, ça aurait été soit chirur - gien, soit chef étoilé, soit avocat. Ces trois métiers ont tous un point commun, ce sont des métiers au service des autres, pour faire du bien aux autres. On se fait un déroulement express de vos vingt ans de carrière à la tête des Rentes Genevoises ? Quand je suis arrivé, nous étions trente. Depuis, nous avons quasi doublé le nombre des clients, doublé le bilan et triplé le chiffre d’affaires, en gardant le même nombre d’employés durant dix ans, tout cela avec très peu de turn-over.
Nous avons mis en place une logique industrielle, nous avons toujours cherché à améliorer et à optimiser le fonctionnement, tout en veillant à ce que les Talents, comme nous les qualifions, se plaisent bien chez nous. Cela induit que nous nous séparons rarement de l ’un d’entre eux. Nous en avons chez nous qui ont vingt-sept ans de boîte, qui étaient là avant moi. Et il y a ceux que j’ai engagés, par exemple deux directeurs avec lesquels je travaille toujours. Cela fait dix-neuf ans qu’ils m’accompagnent. Enfin, il y a aussi des seuils à franchir. Il y a trois ans, nous avons engagé huit personnes et nous sommes maintenant quarante-deux Talents. Pour combien d’affiliés ? Près de 21 000 aujourd’hui. Pour arriver à ce nombre, nous avons travaillé sur le position - nement de la marque, notamment avec des outils qui n’existaient pas à l’époque, telle la « programmatique ». Cela consiste à toucher la clientèle potentielle en affichant des bannières précisément ciblées, quand elle surfe sur Google, notamment. Tout cela en respectant toutes les règles d’anonymat qui ont cours. Cela nous a bien aidés à accroître la taille de
notre clientèle. Mais la satisfaction des assurés et le bouche-à-oreille sont encore plus puis - sants. Des études de marché régulières nous aident également à voir dans quelle direction progresser. Comment voyez-vous l’avenir des Rentes Genevoises ? Aujourd’hui, l’Etablissement est compo - sé d’experts et de spécialistes qui savent travailler les uns avec les autres. Notre suc - cès, c’est d’abord le travail d’une équipe ! Sans tous les Talents qui m’ont accompagné depuis vingt ans, nous ne serions pas là aujourd’hui. La confiance qui existe entre la Direction et le Conseil d’administration a également contribué à notre succès. Nous avons mis en place une stratégie, des concepts reconnus et des structures agiles. Une organisation par domaines de com - pétence et non pas par hiérarchie, avec les collaborateurs et les cadres. C’est construit solidement pour bien fonctionner et être pérenne. Julie Besson, qui va me succéder, pourra donc sans problème prendre le temps nécessaire pour être à l’aise dans ses fonctions et poursuivre le développement des Rentes Genevoises.
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Leader visionnaire, Pierre Zumwald revient sur deux décennies marquées par des réussites stratégiques, un management humaniste et une passion intacte pour le travail bien fait. Le titre de cette rubrique est « Regard sur demain ». Vous prenez aujourd’hui votre retraite. De quoi l’année qui vient sera-t-elle faite pour vous ? Honnêtement, je n’en ai aucune idée, même si j’ai déjà planifié mes vacances. Par contre, je sais que quelles que soient les périodes de ma vie, je ne me suis jamais ennuyé et je n’ai jamais ressenti une impression de vide. Je suis profondément optimiste et je sais qu’il y a toujours quelque chose à faire. Qu’est-ce qui va vous manquer à partir du 1 er janvier ? La vie est faite de rituels. Je pense que le rituel de m’habiller le matin pour aller travailler va me manquer. Mais je ne vais pas le remplacer par le rituel de mettre le costume et de ne pas aller travailler (rires) !
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Qu’est-ce qui pourrait changer à l’avenir ? Le nom « Rentes Genevoises » ? Ce serait dommage de changer de nom alors que nous sommes un établissement qui a 175 ans. Notre statut cependant pourrait, lui, changer. Nous sommes un établissement de droit public et dans les faits, nous fonctionnons de manière autonome. Il faudrait plutôt que nous soyons un établissement d’assurance de droit public, ce qui nous changerait de catégorie. Je pense que c’est là-dessus qu’il serait opportun de travailler. Concernant votre futur, quel est le souhait que vous avez pour vous-même ? Que j’aie toujours autant de plaisir à faire tout ce que je souhaite faire, quel que soit le lieu où je vais me trouver. Et qu’est-ce que vous ne changerez pas ? A la fin de la journée, je fais toujours un auto- débriefing. Cela fait plus de trente ans que je fais ça. Tous les soirs, je repasse ma journée en me demandant si c’était une bonne jour - née. Ça dure entre cinq et dix minutes, c’est un moment que je passe avec moi. En fait, ma journée il faut qu’elle ait été bonne, que ce soit au travail ou ailleurs. Ça me permet d’avoir un but chaque jour. Quelques mots pour conclure ? Ces vingt années ont été tellement passion - nantes que je n’ai pas vu le temps passer. Je le dois à toutes celles et à tous ceux qui m’ont accompagné et qui m’ont fait confiance : le Conseil d’administration, tous les Talents des Rentes Genevoises, notamment mes col - lègues de la Direction, tous nos partenaires et bien entendu tous nos clients. Je les remer - cie du fond du cœur. Ils vont me manquer, c’est certain. Les relations avec l’Etat, le tra - vail avec les organes de révision et les experts ont été également des occasions incroyables de faire de belles rencontres et d’évoluer. Je souhaite plein succès aux Rentes Genevoises et j’espère que Julie Besson aura autant de plaisir que moi à être à la tête de ce magnifique Etablissement. Le mot de la fin est pour mon épouse et mes enfants : sans eux, leur compréhension, leur pa - tience, leurs encouragements et leur soutien, je n’aurais jamais pu réaliser tout ce chemin. Merci !
QUESTIONS EXPRESS À PIERRE ZUMWALD Votre retraite idéale ? Une retraite en bonne santé, en famille et avec mes amis, où l’ennui ne s’invite jamais. Les Rentes Genevoises fêtent cette année leurs 175 ans, ça vous inspire quoi ? Quand on possède un savoir-faire, ou un savoir tout court, issu de toutes les épreuves et des succès que nous avons connus, ce savoir il faut le transmettre à ceux qui nous succèdent. Pour les Fêtes, chez vous, vous redécorez tout ou vous faites dans la simplicité ? On décore ! Noël est une grande fête chez nous. La maison ressemble à un magasin de Noël ! Noël, c’est le plus beau jour de l’année ? Oui. J’adore Noël et j’adore les gens qui fêtent Noël. Il y a de la magie là autour. Si vous pouviez revenir en enfance, quel âge auriez-vous ? Je dirais 8 ans environ, l’âge où on allait souvent chez mes grands-parents, que j’adorais. Pour continuer à en profiter.
Mais cela requiert certaines aptitudes... Il faut aimer les gens pour faire ce métier et ne pas avoir peur de porter sur ses seules épaules la responsabilité de tout ce qu’on fait. C’est-à- dire ce qu’on fait pour les Rentes Genevoises, dans leur ensemble. Le directeur général est le seul à penser tout le temps à cet en - semble. Ce n’est pas la mission des Talents, c’est la sienne. Il est donc nécessaire d’être humaniste ? Je dis souvent que si vous avez 100 employés, vous avez au minimum 400 personnes qui dé - pendent de vous : c’est la famille de ces gens-là. Et votre responsabilité, c’est que ce Talent gagne sa vie, qu’il se réalise chez vous, qu’il ne tombe pas malade, qu’il ne soit pas stressé quand il rentre à la maison et qu’il ait du plaisir à revenir travailler. Et quel est le pire ennemi d’un CEO dans son travail quotidien ? C’est de penser qu’il va réussir à faire rapide - ment les choses, alors que ça prend souvent davantage de temps qu’on ne l’avait ima - giné. Mais on y arrive toujours, même si les nuits sont parfois longues (rires) ! Il faut aussi apprendre à dire non, lorsque c’est nécessaire.
▲ Pierre Zumwald, dans l’espace qu’il a imaginé : L’Annexe by Rentes Genevoises. Dans ces lieux, inspirés du coworking, on promeut la prévoyance auprès des générations qui entrent dans la vie active.
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LE 3 E PILIER B N’A JAMAIS ÉTÉ AUSSI ATTRACTIF
Les nouvelles règles d’imposition des rentes viagères du 3 e pilier B entreront en vigueur le 1 er janvier 2025. Grâce à elles, les rentiers paieront moins d’impôts ! Une bonne nouvelle qui renforce l’attractivité du 3 e pilier B.
VRAI / FAUX « En termes de souplesse et de fiscalité, le 3 e pilier B offre des avantages qu’aucun autre produit de prévoyance ne peut offrir . » VRAI ! La rente viagère du 3 e pilier B regroupe une série d’avantages qui lui sont propres : déduction des primes payées, fiscalité favorable de la rente, libre choix de nombreux éléments du contrat comme le mode de financement, la date de versement des rentes, le choix des bénéficiaires, etc.
UNE BONNE NOUVELLE POUR VOTRE PRÉVOYANCE Le système de prévoyance suisse est composé de trois piliers : l’AVS, la prévoyance profession - nelle et la prévoyance individuelle. Les deux premiers piliers ne sont aujourd’hui pas suffi - sants pour garantir le maintien de votre niveau de vie à la retraite. Le recours au 3 e pilier est donc recommandé, voire nécessaire. Le 3 e pilier A, dont les primes sont fiscalement déductibles, est bien connu et plus de 50 % des personnes qui exercent une activité lucra - tive en possèdent un. Le 3 e pilier B, lui, n’est pas assez connu, alors qu’il offre de nombreux avantages. BAISSE DE L’IMPOSITION DE LA RENTE Les rentes viagères découlant du 3 e pilier B étaient jusqu’à présent imposées au titre de l’impôt sur le revenu à hauteur de 40 % de leur valeur. Dès le 1 er janvier 2025, le pourcentage pris en compte pour calculer l’impôt sur le revenu, pour la part garantie de la rente, sera déterminé en fonction de l’année de conclusion du contrat (cf. tableau ci-contre). A titre d’exemple, la part imposable des pres - tations garanties va passer de 40 % à 14 % pour une police conclue il y a dix ans et de 40 % à 1 % pour une police conclue en 2024. Le complément d’excédents ou la part de la rente correspondant à l’adaptation des rentes à l’inflation (revalorisation) sera imposé sur le revenu à hauteur de 70 % de sa valeur.
Si vous êtes à la retraite et que vous bénéficiez actuellement d’une rente viagère du 3 e pilier B, l’imposition de votre rente va changer à par - tir du 1 er janvier 2025. C’est-à-dire que votre avis de taxation 2025, qui vous sera notifié par l’administration fiscale en 2026, tiendra compte des nouvelles règles. DE NOMBREUX AVANTAGES Grâce à la diminution de l’impôt sur les rentes, le 3 e pilier B devient une alternative encore plus intéressante. Voici une brève synthèse de ses nombreux avantages :
Taxation au titre du revenu basée seulement sur une fraction de la rente (voir le tableau ci-contre)
DE NOUVELLES OPPORTUNITÉS Alors que la Confédération est à la recherche de nouveaux revenus et de sources d’économies, notamment au niveau de la prévoyance, une baisse d’impôt est une excellente nouvelle. Elle permettra aux bénéficiaires actuels d’une rente viagère du 3 e pilier B d’accroître leur revenu disponible. De façon plus large, elle offre de nouvelles opportunités à toutes celles et à tous ceux qui se soucient de leur prévoyance. Les experts des Rentes Genevoises sont à votre disposition pour répondre à vos questions et analyser votre situation, gratuitement et sans engagement.
Année de conclusion
Part de rendement
du contrat
imposable sur les prestations garanties
Libre choix de l’âge de début du versement de la rente
1930-1969 1970-1979 1980-1989 1990-1999
26 % 32 % 30 % 32 % 30 % 28 % 26 % 24 % 21 % 19 % 17 % 14 %
Financement par une prime unique ou par des primes périodiques
Possibilité de bénéficier d’une rente viagère ou d’une rente temporaire
2000
2001-2002
2003
Libre choix des bénéficiaires
2004-2005 2006-2009 2010-2011 2012-2013 2014-2015
Restitution du capital en cas de décès
Possibilité de souscrire à un 3 e pilier B après l’âge de la retraite et de continuer à en déduire les cotisations
PLUS D’INFORMATIONS SUR LA FISCALITÉ DU 3 E PILIER B
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SUR NOTRE BLOG rentesgenevoises.ch/blog/
2017-2024
Reconnaissance de fiscalité au niveau fédéral
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LES RENDEZ-VOUS
PRÉVOYANCE
Le Pilier accueille le grand public pour le former et l’informer sur les diverses facettes de la prévoyance. Ces conférences, aux thèmes variés, sont animées par un(e) ou plusieurs spécialistes, et apportent aux participants une information claire et vulgarisée sur les différents enjeux de la prévoyance.
10 AVRIL « L’IMPACT D’UNE ARRIVÉE TARDIVE EN SUISSE » Le Pilier, 8h00-9h00 Genève, par son statut de ville internationale et sa situation à la frontière franco-suisse, compte de nombreux expatriés venus s’y installer après une vie passée en France voisine ou encore à l’étranger. S’établir en Suisse n’est pas sans conséquences sur la pré- voyance : cotisations AVS, valeur du compte de libre passage à la suite du changement de devises, mode d’imposition sont entre autres impactés. Cette conférence apportera un éclairage complet sur la question et fournira des conseils avisés. Conférencière : Mme Valérie Rymar Conseillère en prévoyance aux Rentes Genevoises Mme Rymar est conseillère et fondée de pouvoir au sein des Rentes Genevoises. Depuis plus de dix-huit ans, elle y exerce une activité de conseil en matière de prévoyance, de solutions d’épargne, d’assurance individuelle et d’optimisation fiscale. Elle intervient régulièrement en tant que conférencière, notamment sur la question de la prévoyance des frontaliers.
13 FÉVRIER «JEUNES PARENTS ET PRÉVOYANCE» Le Pilier, 8h00-9h00
27 MARS «LA RÉFORME DE
Nombreux sont les couples qui acquièrent un bien immobilier en le finançant grâce aux avoirs du 2 e pilier, sans se questionner sur les répercussions lors de la survenance d’un cas de prévoyance ou de dissolution de l’union. Or, la Loi sur la prévoyance professionnelle (LPP) influe sur la liquidation du régime matrimo - nial. L’observation de quelques principes clés permet de prendre une décision éclairée, d’évi- ter de potentiels conflits ultérieurs et surtout de préserver les avoirs de prévoyance du 2 e pilier. Conférencière : M e Mabel Morosin Avocate et spécialiste FSA en droit de la famille M e Morosin est titulaire d’un brevet d’avocat obtenu en 2014. Elle exerce depuis dix ans au barreau de Genève. Après avoir travaillé plusieurs années en qualité d’avocate collaboratrice, elle a fondé sa propre étude en février 2023, Morosin & Mamane Assaraf Associés, spé- cialisée dans le domaine du droit de la famille. A ce titre, elle conseille quotidiennement ses clients, les assiste et les représente devant les juridictions cantonales et fédérales dans le domaine du droit de la famille au sens large (séparation, mesures protectrices de l’union conju- gale, divorce, pensions, droits parentaux, modification de décisions, recouvrement de pensions alimentaires et droit du partenariat enregistré). 30 JANVIER «INCIDENCE DE LA LPP SUR LA LIQUIDATION DU RÉGIME MATRIMONIAL» Le Pilier, 8h00-9h00
Cette conférence présentera aux jeunes parents les multiples avantages qu’offre une planification précoce de leur prévoyance ain - si que celle de leurs enfants. M. Stifani décrira à leur intention les meilleures solutions pour investir en toute sécurité, tout en favorisant les projets futurs de leurs enfants. Conférencier : M. Patrick Stifani Conseiller en prévoyance aux Rentes Genevoises Après avoir exercé une activité commerciale en tant qu’in- dépendant, M. Stifani s’est forgé une solide expérience en tant que conseiller en assurances et prévoyance auprès d’établissements de renom. C’est à ce même titre qu’il a rejoint les Rentes Genevoises, où il exerce depuis octobre 2022. Il est également fondé de pouvoir et membre Cicero.
A partir du 1 er janvier 2025, la réforme de l’impo- sition des rentes viagères du 3 e pilier B entrera en vigueur. Cette conférence expliquera en détail les changements amenés par la nou- velle législation et analysera les nombreux avantages dont profiteront désormais les rentes viagères du 3 e pilier B. Conférencier : M. Laurent Wisler Conseiller en prévoyance aux Rentes Genevoises M. Wisler est conseiller et fondé de pouvoir au sein des Rentes Genevoises, membre Cicero et intermédiaire d’assurance AFA. Depuis plus de vingt-trois ans, il exerce au sein de l’Etablissement une activité de conseil en matière de prévoyance, de planification financière et fis - cale de la retraite, de solutions d’épargne et d’assurance individuelle pour clientèle directe. L’IMPOSITION DES RENTES VIAGÈRES DU 3 E PILIER B » Le Pilier, 8h00-9h00
POUR PLUS D’INFORMATIONS ET POUR VOUS INSCRIRE rentesgenevoises.ch/blog
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MAIRE ET ENFANT DE CAROUGE
Pour elle, c’est d’abord sentimental : Stéphanie Lammar est devenue maire dans la ville de son enfance. Elle la connaît par cœur et occupe pour la septième fois cette fonction politique exigeante, chronophage, mais passionnante à ses yeux.
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La photo aérienne de la commune occupe toute une paroi de son bureau de la mairie de Carouge. Stéphanie Lammar aime l’observer de près. Une ville, pour elle, c’est du concret. Vous avez commencé la politique à l’âge de 23 ans. Vous avez maintenant vingt ans d’expérience, toutes fonctions confondues. D’où vous vient ce goût pour l’engagement ? J’ai commencé la politique durant mes études, où je faisais partie du Conseil de l’Uni - versité. J’y ai rencontré des amis avec qui on refaisait le monde. J’ai ensuite rejoint assez naturellement un parti politique, la section carougeoise du Parti socialiste, et j’ai été élue au sein du Conseil municipal. Ce qui me plaît dans la politique locale, c’est d’avoir la possi - bilité d’amener sur la table de nouveaux pro - jets dans le but d’améliorer la qualité de vie des habitantes et des habitants. Et puis il y a le contact humain. Quand on a la chance d’habiter une commune comme celle-ci, on se connaît, on va au marché le samedi matin et on croise la moitié de Carouge… On parlait politique chez vous à la maison ? Très peu. Ma mère est genevoise et mon père, décédé il y a un an et demi, était luxembour - geois. Comme le Luxembourg n’acceptait pas la double nationalité, mon père ne s’est ja - mais naturalisé. Mais nous avions néanmoins régulièrement des échanges sur des sujets de société.
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« Je m’occupe de domaines aussi variés que l’entretien des bâtiments, la culture, la logistique et la protection de la population. Tout cela avec une formation d’avocate ! Donc j’apprends beaucoup.»
Stéphanie Lammar Maire de Carouge
C’est un projet énorme. En termes de dé - mographie, il faut savoir que le projet PAV, toutes communes confondues, abritera entre 20 et 25 000 habitants. C’est l’équivalent de la population actuelle de Carouge avec ses 23 000 habitants. Dangereux pour l’identité de Carouge, même si elle est très forte, non ? C’est un danger, mais c’est aussi tout l’en - jeu. Carouge s’est déjà beaucoup dévelop - pée avant ce projet PAV. Je suis née ici et j’ai pu voir l’émergence de nouveaux quartiers (Tambourine, Vigne-Rouge) qui étaient encore des champs à l’époque où j’allais à l’école. Il a fallu les intégrer et faire en sorte que celles et ceux qui vivent dans ces quartiers se sentent Carougeois sans habiter dans le Vieux Carouge. Tous les quartiers de notre commune sont importants ! Une vieille ville qui reste un très gros atout pour l’identité et l’esprit de Carouge... Bien sûr, cette partie de la ville est d’ailleurs protégée avec son architecture méditerra- néenne particulière. Le roi de Piémont- Sardaigne, qui l’avait créée au XVIII e siècle, avait fait venir ses propres architectes. D’ailleurs si vous cherchez les premiers plans de Carouge, vous ne les trouverez pas à Genève, mais dans les archives de la ville de Turin ! L’esprit était différent de Genève aussi. A Carouge, pas de fortifications, pas de couvre-feu, c’était une ville de fête et toutes les religions y étaient acceptées. On venait s’encanailler à Carouge et y faire la fête. Cet esprit a perduré au fil des ans. Vous êtes maire de Carouge pour la septième fois. Quand est-ce qu’on rebaptise une rue de la ville à votre nom ? Il faut être mort pour cela (rires) . A vrai dire, je m’arrête en mai 2025. J’aurai fait trois législatures et les partis fixent un certain
nombre de mandats. Au Parti socialiste, c’est trois mandats avec une possible dérogation pour un quatrième, mais quand on défend le principe, il faut aussi pouvoir l’appliquer à soi-même. S’arrêter ou aller plus haut ? Non, là je pense que je vais m’arrêter. J’aime bien le local. Je trouve qu’une commune c’est passionnant parce qu’on est en interaction avec les gens. Alors qu’on risque d’être déconnecté au niveau cantonal. En mai prochain vous allez reprendre votre métier d’avocate ? Je ne sais pas encore. Je chercherai une activité dans laquelle je prendrai du plaisir. Je ne serai pas sans rien, dès lors que je garde ma fonction au sein du conseil d’administration des TPG. Vous présidez les Transports publics genevois depuis le début de cette année, c’est toujours cette idée de service public qui vous anime ? Oui, on offre des prestations à la population pour qu’elle puisse mieux se déplacer et donc mieux vivre. Travailler sur la qualité de vie, cela correspond au travail que je fais aussi pour la commune. Et il y a des enjeux qui sont passionnants, au sein des TPG. Nous avons un objectif d’augmentation de l’offre de près de 30 %. Il faut penser au futur, et anticiper. Est-ce que vous anticipez aussi votre lointaine retraite, dans vingt ans ? C’est un peu loin. Sur le plan financier, on a un statut un peu spécial ici, mais disons que j’ai un deuxième pilier avec un salaire qui n’est pas un plein temps. La retraite ce n’est pas quelque chose qui me préoccupait, mais je me pose aujourd’hui des questions que je ne me posais pas à 20 ans.
QUESTIONS EXPRESS À STÉPHANIE LAMMAR Votre retraite idéale ? Etre en forme et rester active au service des gens. Les Rentes Genevoises fêtent cette année leurs 175 ans, ça vous inspire quoi ? Cela veut dire qu’avant l’AVS et avant la création du deuxième pilier, il y avait déjà eu une réflexion à ce sujet et je trouve cela assez impressionnant. Pour les fêtes, vous redécorez tout ou vous faites dans la simplicité ? Je décore, j’aime bien les sapins de Noël, les bougies. Nous faisons d’ailleurs ça chaque année à Carouge dans le domaine des illuminations d’hiver, avec un aspect artistique très fort. Noël, c’est le plus beau jour de l’année ? Pas forcément le plus beau de l’année, mais c’est un joli jour et une tradition sympathique. Si vous pouviez revenir en enfance, quel âge choisiriez-vous ? Environ 10 ans, âge où l’on a déjà une certaine compréhension du monde et où l’on s’émerveille encore de plein de choses.
Vous avez déjà été sept fois maire de Carouge et siégé durant treize ans à l’exécutif. Qu’est-ce qui vous intéresse dans cette fonction ? Ce qui est très enrichissant, dans un exécutif, c’est la diversité des sujets qu’on aborde. Le matin, j’ai par exemple une séance à propos de la construction de la nouvelle piscine de Carouge, une autre avec la caisse de pension. A midi, une réunion avec le conseil de fonda - tion du cinéma Bio et l’après-midi une séance avec les pompiers ou les samaritains. Dans cet exécutif, je m’occupe de domaines aussi va - riés que l’entretien des bâtiments, la culture, le sport, les manifestations et la protection de la population. Tout cela avec une forma - tion d’avocate ! Donc j’apprends beaucoup grâce aux experts qui nous entourent et je ne m’ennuie jamais parce que c’est très varié. En matière de construction, vous êtes directe- ment concernée par le projet urbanistique Praille-Acacias-Vernets (PAV) qui se développera pour moitié sur le territoire de Carouge, un projet conséquent. Oui, nous sommes trois à travailler sur ce dos - sier à l’exécutif communal. Je suis concernée dans la mesure où il faut anticiper toutes les infrastructures des nouveaux quartiers de demain, les écoles, les installations sportives, etc. ▲ Maire de Carouge, Stéphanie Lammar a aussi accepté un nouveau défi cette année : la présidence du conseil d’administration des Transports publics genevois.
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DES GRAINES POUR NOS
OISEAUX Lorsque les températures baissent, les oiseaux ont plus de mal à trouver de la nourriture. Dans les magasins, l’offre de graines pour oiseaux, elle, est mise en avant. Alors faut-il aider les oiseaux dans leur quête de nourriture ?
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Brisons tout d’abord la glace : donner des graines aux oiseaux permet entre autres de mieux les observer, mais est-ce une bonne idée ? Oui, nous répond Laurent Vallotton, ornithologue au Muséum d’histoire naturelle de Genève, mais en respectant trois règles fondamentales. LES TROIS RÈGLES D’OR Tout d’abord, il faut qu’il fasse froid. « Leur survie ne dépend pas de nous, mais il est vrai que les oiseaux ont plus de mal à trouver de
la nourriture dès qu’il fait vraiment froid. Leur donner des graines en hiver peut donc aider les individus les plus vulnérables à s’en sortir », explique le spécialiste. Ce petit coup de pouce hivernal ne leur sera en revanche guère utile au printemps, puisqu’en période de reproduc - tion les oiseaux dépendent essentiellement d’insectes pour nourrir leurs petits. D’autre part, lorsque les températures sont plus clé - mentes, il est préférable de laisser les oiseaux trouver leur nourriture par eux-mêmes dans la nature.
Deuxième règle : bien placer sa mangeoire. « Si l’oiseau doit traverser tout un jardin à décou - vert pour accéder aux graines, il sera vulnérable à toutes sortes d’oiseaux prédateurs, eux aussi en recherche de nourriture. Il en va de même avec une mangeoire au sol, qui ferait d’eux des proies faciles pour les chats. » Le conseil de Laurent Vallotton : placer sa mangeoire en hauteur et à l’abri de la pluie, près d’un arbre ou d’un buisson. Enfin, une mangeoire doit toujours être propre et sèche. Il faudra donc veiller à la nettoyer régulièrement, afin que les graines ne se retrouvent pas envahies de champignons, salmonelles ou autres micro-organismes. Si elle est souvent nettoyée, une coupelle à l’abri de la pluie peut parfaitement faire l’affaire. Par ailleurs, on peut trouver dans le com - merce des distributeurs cylindriques ou des maisonnettes-réservoirs, expressément conçus pour garder les graines au sec. QUELS ALIMENTS PROPOSER ? Dans la mangeoire, les oiseaux doivent re - trouver ce qu’ils pourraient consommer dans la nature. Il vaut donc mieux rester éloigné des boules pour mésanges, qui contiennent des matières grasses ajoutées. De nouvelles études menées en Allemagne et en Angleterre montrent que la consommation de ces ali - ments riches en matières grasses peut com - promettre la reproduction des mésanges. De plus, ajoute Laurent Vallotton, « ces boules
pour mésanges sont souvent emballées dans des filets en plastique, qui se retrouvent dans la nature très rapidement si on n’y prête pas attention. » Les mélanges de graines pour oiseaux sont l’alternative recommandée. Afin de répondre aux besoins du plus grand nombre d’espèces, BirdLife, l’association suisse pour la protection des oiseaux, conseille de choisir des mélanges contenant seulement, ou en grande partie, des graines de tournesol et de chanvre. ET LE PAIN AUX CANARDS ? Contrairement à la croyance populaire, Laurent Vallotton nous l’assure : « Non, donner du pain sec aux canards ne va pas les tuer ! » Son conseil : bien émietter le pain avant de le leur donner : « Souvent, on voit des pains entiers flotter dans le lac. Les cygnes et les autres oi - seaux d’eau n’arrivent pas à rompre la croûte, même ramollie. Résultat, ce sont les rats qui finissent par les consommer. » De petites miettes, en revanche, raviront les canards et vous donneront l’occasion d’observer de plus près les plus belles espèces d’oiseaux d’eau sauvages.
▲ Comme beaucoup, Laurent Vallotton a installé des mangeoires dans son jardin.
SUR NOTRE BLOG : LES CONSEILS PRATIQUES DE LAURENT VALLOTTON EN VIDÉO rentesgenevoises.ch/blog
16 décembre 2024 - èremagazine
17 èremagazine - décembre 2024
FLIRTER AVEC
LES
De longue date, il rêvait de voler. A la retraite, il l’a fait. Michael Engel est désormais parachutiste. Son excellente condition physique et sa force de caractère tranquille lui ouvrent le ciel de tous les possibles. NUAGES
décembre 2024 - èremagazine 18
19 èremagazine - décembre 2024
« Quand tu planes dans les airs, que tu transperces les nuages, tu ressens une incroyable liberté.» Michael Engel Parachutiste
Et je suis toujours marié », glisse-t-il avec malice. Entrepreneur dans l’âme, Michael a créé il y a treize ans sa propre société de fabrication et de vente de produits en bois et d’accessoires, qu’il gère encore depuis son domicile vaudois de Tolochenaz. TOMBÉ DANS LE PARACHUTISME Cela peut étonner : le plus difficile pour Michael Engel n’a pas été de voler, mais de plier cor - rectement sa voile. Chaque élève apprend ce geste essentiel dès le début de sa formation. « Je suis un artisan habitué à utiliser mes mains. Je suis bon dans ce genre d’activité. Mais là, je bloquais, jusqu’à ce qu’une camarade du club me dise qu’il fallait envisager le pliage comme une méditation. Cela a marché ! » Et Michael de souligner : « C’est une commu - nauté forte. Chacun fait attention à l’autre, quel que soit son âge ou son milieu social. La sécurité est primordiale, mais en définitive, le parachutisme relève de ton unique responsabilité personnelle ! » Ce dernier point plaît beaucoup au Suédois, qui n’a pas hésité à investir dans son propre équipement, une fois sa licence en poche. Il a ainsi un meil - leur contrôle sur sa pratique. Avec le temps, il a aussi appris à gérer une inévitable peur. Il s’en sert lors de sa préparation mentale avant chaque saut.
L Le 7 septembre 2023, Michael Engel com - mence sa formation de parachutiste auprès de Flying-Devil, école professionnelle basée à Bex (VD) et à Ecuvillens (FR). Il a 65 ans. « J’ai toujours été fasciné par le fait de voler. A un moment donné, j’ai pensé passer une licence de pilote, mais je trouvais que piloter un avion s’apparentait davantage à la conduite d’une voiture volante. Je recherchais d’autres sen - sations. Et comme la retraite m’offrait le temps libre nécessaire à la concrétisation de mon rêve... » Il a aussi en tête de faire une surprise à l’un de ses deux fils. Anton, qui vit à Las Vegas, pratique déjà le parachutisme. L’athlétique retraité prévoit donc de « débarquer » dans la capitale mondiale du jeu accroché à une voile. L’idée s’étant propagée au sein de la famille, la surprise tourne court.
Discipliné, le parachutiste senior a suivi les conseils prodigués par son club. De lui-même, il a revu ses habitudes de vie : diminuer sa consommation d’alcool et intensifier son entraînement physique. Son objectif initial était la maîtrise de la chute libre depuis une sortie fluide de l’avion jusqu’à l’atterrissage correct. Mais c’est bien la sensation de voler qui le passionne. Son prochain but : expérimenter le frisson du vol en wingsuit. Grâce à cette combinaison spéciale en forme d’aile, le temps de chute libre d’une minute pourrait être « facilement » triplé. Avant de se lancer dans ce défi, il devra parvenir à 200 sauts. Aujourd’hui, il en a effectué plus de 60, à 4000 mètres au-dessus du sol. Un an après être tombé dans le parachutisme, Michael Engel n’est qu’au début de sa nouvelle vie.
▲ Michael a déjà sauté d’un hélicoptère, à 6000 mètres, ce qui nécessite le recours à l’oxygène. Mais davantage que les exploits, c’est le sentiment de liberté et la cama- raderie qu’il apprécie dans le parachutisme.
Qu’importe ! Michael Engel a acquis les bases théoriques et maîtrisé les aspects techniques de la chute libre. Il a tout loisir de partager le ciel du Nevada avec son fils. Un moment heureux immortalisé sur Instagram, ce dont il s’amuse tant son intérêt pour le parachutisme va bien au-delà de la simple performance. « Quand tu planes dans les airs, que tu trans - perces les nuages, tu ressens une incroyable liberté. Ce sport exige une concentration totale et, dans le même temps, une capacité à vivre l’instant présent pour que plus rien d’autre ne compte », confie-t-il, les yeux brillants, en mimant une traversée aérienne imaginaire. DE BOIS ET D’AIR Maître ébéniste de métier, diplômé de la renommée école de Capellagården, au sud-est de la Suède, Michael Engel a enseigné à l’Académie des beaux-arts de Vienne. C’est là qu’il rencontre sa future femme, Barbara. Au début des années nonante, le couple suédois s’installe en Suisse. Travaillant alors pour IKEA, Michael profite d’une proposition du spécia - liste du mobilier en kit qui souhaite étendre son marché à de nouveaux pays. Passé dans le secteur de l’achat et de la vente, il en - chaîne les déplacements professionnels. Il se rend en Roumanie, en Russie, en Chine, aux Etats-Unis ou au Canada. « Durant ma carrière, je voyageais près de 200 jours par an.
UNE PRATIQUE BIEN ENCADRÉE
MICHAEL ENGEL EN ACTION, À DÉCOUVRIR EN VIDÉO
« Michael est le parachutiste le plus âgé que nous ayons formé. Il a obtenu sa licence après 59 sauts, c’est une très bonne moyenne », précise Lydie Rabasa-Lhoret. Avant d’autoriser tout candidat à tutoyer le ciel, la responsable d’exploitation et cheffe de l’école Flying-Devil s’entretient avec lui et le soumet à des tests afin de vérifier sa condition physique. « Avec l’âge, on a moins de souplesse. On peut ressentir des raideurs dans la nuque. On est moins rapide dans les réflexes. En revanche, on est souvent plus concentré, attentif, respectueux des instructions. Le parachutisme nécessite une présence à 200 %. » Très sportif et très investi dans son activité, Michael Engel a rempli tous les critères d’admission. Sur conseil de l’école professionnelle de parachutisme, il a suivi une préparation avec le simulateur de chute libre à Sion. « Nous encourageons les candidats, notamment les seniors, à le faire avant d’entamer une formation. Cela permet d’évaluer leur motivation et de travailler la position à adopter à la sortie de l’avion », explique Lydie Rabasa-Lhoret.
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Il est possible de sauter en parachute à partir de 15 ans et tant que sa condition physique le permet. Sur ce dernier point, Michael Engel remplit tous les critères.
20 décembre 2024 - èremagazine
21 èremagazine - décembre 2024
Choisir le bon arbre à interviewer n’a pas été simple. Il y avait beaucoup de prétendants, parlant toutes sortes de langues. Notre choix s’est finalement porté sur un sapin prénommé Sylvère, parfaitement francophone et raisonnablement bavard. LE NOËL DE SYLVÈRE
« Attention aux fakes ! Je ne vous parle pas ici des désodorisants pour voiture, mais prenez par exemple le sapin de Noël de la célèbre Puerta del Sol à Madrid. Eh bien, c’est un imposteur ! »
Sylvère, est-ce un privilège d’être un sapin de Noël ? C’est déjà un privilège d’être un sapin, rien que pour le nom. Il y a beaucoup d’arbres plus malchanceux que moi qui portent des noms pénibles : le boulot, le noyé, le peu plié... Et pour ce qui est d’être un sapin de Noël, c’est le job rêvé. Il y a pour nous autres des affectations bien moins glorieuses, telles que devenir cure-dent, manche à balai ou, pire encore, échafaud. Bon. Si j’avais le choix, je préférerais être un arbre fruitier, mais comme avec des « si » on coupe du bois... Est-ce que vous avez peur de vous faire piquer le titre convoité « d’arbre de Noël » ? Pas du tout ! Parce que dans le monde, je ne suis pas le seul à « faire arbre de Noël ». Il y a aussi des palmiers de Noël, des ficus de Noël, de la gaulthérie de Noël. Et comme on est tous bien élevés par dame Nature, on sait qu’il faut rester humbles ! Contrairement à ce que disent des humains qui nous connaissent mal, je ne suis pas, comme le dit la chanson, le « roi des forêts ». Je dois dire tout de même qu’il y a, entre le gui et moi, une petite compétition. Je réchauffe les familles et les enfants, mais lui, il fait chavirer le cœur des amoureux... J’avoue éprouver pour son romantisme une brindille de jalousie.
Quitter sa forêt natale pour venir mener une vie de citadin en fin d’année, si proche des familles humaines, c’est difficile ? Bien que la plupart des arbres aient peur des foyers, ça n’est pas notre cas. La vie en ville a du bon. Nous, on adore nous faire enguirlander ! Et voir la joie dans les yeux des gosses qui s’approchent de nous et qui nous trouvent merveilleux. Bon, une fois que les Fêtes sont passées, je dirais qu’on a aussi la gueule de bois. Mais comme c’est une seconde nature chez nous, alors ça va. Encore un mot sur les humains dont vous parliez tout à l’heure. Il y en a tout de même qui vous connaissent bien, non ? Tout à fait ! Nos humains favoris sont ceux qui portent des noms bien de chez nous. Nos frères de tronc, comme nous les appelons ! Je vous en donne quelques-uns : Dubois, Sapin, Poirier, Darbellay, Forestier, Bosquet, Buche. Et je peux continuer en allemand : Nussbaum, Baumgartner et même, tenez-vous bien... Zumwald, comme votre bien-aimé directeur général ! Saluez-le bien de notre part. Nous n’y manquerons pas !
Bon, malgré votre modestie, reconnaissez qu’il y a des sapins plus importants que d’autres... Il faut faire attention aux fakes ! Je ne vous parle pas ici des désodorisants pour voiture, mais prenez par exemple le sapin de Noël de la célèbre Puerta del Sol à Madrid, d’une hauteur vertigineuse. Eh bien, c’est un imposteur ! Un arbre factice, sans aucune branche ! Mais des ampoules en veux-tu en voilà, qui en mettent plein la vue. Il y a aussi celui de Rio de Janeiro qui flotte à Noël sur la lagune. Un poids de 420 tonnes, des centaines de mètres de guirlandes, des millions d’ampoules, mais pas un milligramme de résine ! Non, le seul arbre de notre famille devant lequel nous nous inclinons tous – sans jouer au peuplier – c’est un sapin de Douglas aux Etats-Unis. Il mesure presque 100 mètres de haut et il est âgé de 500 ans !
On m’a dit qu’il y avait tout de même des sapins qui se la pétaient, si vous me passez l’expression... Pas de souci, j’ai aussi eu votre âge il y a une centaine d’années, je comprends. Vous voulez probablement parler du sapin de Noël du Rockefeller Center à New York ? Celui qui a des boules en or et des guirlandes avec des diamants, qui valent des millions ? Bon, si notre morphologie est faite pour porter des boules et des guirlandes, ce n’est toutefois pas nous qui choisissons la déco. Je trouve cependant qu’un sapin a le droit de se la péter, comme vous dites, s’il est particulièrement vert. J’ai le plaisir de vous informer que je porte tellement bien ma couleur que mon surnom est Sylvère le Vert. Et je suis fier de ne plus m’éclairer à la bougie comme mes ancêtres, mais avec des LED, peu énergivores !
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