« Je m’occupe de domaines aussi variés que l’entretien des bâtiments, la culture, la logistique et la protection de la population. Tout cela avec une formation d’avocate ! Donc j’apprends beaucoup.»
Stéphanie Lammar Maire de Carouge
C’est un projet énorme. En termes de dé - mographie, il faut savoir que le projet PAV, toutes communes confondues, abritera entre 20 et 25 000 habitants. C’est l’équivalent de la population actuelle de Carouge avec ses 23 000 habitants. Dangereux pour l’identité de Carouge, même si elle est très forte, non ? C’est un danger, mais c’est aussi tout l’en - jeu. Carouge s’est déjà beaucoup dévelop - pée avant ce projet PAV. Je suis née ici et j’ai pu voir l’émergence de nouveaux quartiers (Tambourine, Vigne-Rouge) qui étaient encore des champs à l’époque où j’allais à l’école. Il a fallu les intégrer et faire en sorte que celles et ceux qui vivent dans ces quartiers se sentent Carougeois sans habiter dans le Vieux Carouge. Tous les quartiers de notre commune sont importants ! Une vieille ville qui reste un très gros atout pour l’identité et l’esprit de Carouge... Bien sûr, cette partie de la ville est d’ailleurs protégée avec son architecture méditerra- néenne particulière. Le roi de Piémont- Sardaigne, qui l’avait créée au XVIII e siècle, avait fait venir ses propres architectes. D’ailleurs si vous cherchez les premiers plans de Carouge, vous ne les trouverez pas à Genève, mais dans les archives de la ville de Turin ! L’esprit était différent de Genève aussi. A Carouge, pas de fortifications, pas de couvre-feu, c’était une ville de fête et toutes les religions y étaient acceptées. On venait s’encanailler à Carouge et y faire la fête. Cet esprit a perduré au fil des ans. Vous êtes maire de Carouge pour la septième fois. Quand est-ce qu’on rebaptise une rue de la ville à votre nom ? Il faut être mort pour cela (rires) . A vrai dire, je m’arrête en mai 2025. J’aurai fait trois législatures et les partis fixent un certain
nombre de mandats. Au Parti socialiste, c’est trois mandats avec une possible dérogation pour un quatrième, mais quand on défend le principe, il faut aussi pouvoir l’appliquer à soi-même. S’arrêter ou aller plus haut ? Non, là je pense que je vais m’arrêter. J’aime bien le local. Je trouve qu’une commune c’est passionnant parce qu’on est en interaction avec les gens. Alors qu’on risque d’être déconnecté au niveau cantonal. En mai prochain vous allez reprendre votre métier d’avocate ? Je ne sais pas encore. Je chercherai une activité dans laquelle je prendrai du plaisir. Je ne serai pas sans rien, dès lors que je garde ma fonction au sein du conseil d’administration des TPG. Vous présidez les Transports publics genevois depuis le début de cette année, c’est toujours cette idée de service public qui vous anime ? Oui, on offre des prestations à la population pour qu’elle puisse mieux se déplacer et donc mieux vivre. Travailler sur la qualité de vie, cela correspond au travail que je fais aussi pour la commune. Et il y a des enjeux qui sont passionnants, au sein des TPG. Nous avons un objectif d’augmentation de l’offre de près de 30 %. Il faut penser au futur, et anticiper. Est-ce que vous anticipez aussi votre lointaine retraite, dans vingt ans ? C’est un peu loin. Sur le plan financier, on a un statut un peu spécial ici, mais disons que j’ai un deuxième pilier avec un salaire qui n’est pas un plein temps. La retraite ce n’est pas quelque chose qui me préoccupait, mais je me pose aujourd’hui des questions que je ne me posais pas à 20 ans.
QUESTIONS EXPRESS À STÉPHANIE LAMMAR Votre retraite idéale ? Etre en forme et rester active au service des gens. Les Rentes Genevoises fêtent cette année leurs 175 ans, ça vous inspire quoi ? Cela veut dire qu’avant l’AVS et avant la création du deuxième pilier, il y avait déjà eu une réflexion à ce sujet et je trouve cela assez impressionnant. Pour les fêtes, vous redécorez tout ou vous faites dans la simplicité ? Je décore, j’aime bien les sapins de Noël, les bougies. Nous faisons d’ailleurs ça chaque année à Carouge dans le domaine des illuminations d’hiver, avec un aspect artistique très fort. Noël, c’est le plus beau jour de l’année ? Pas forcément le plus beau de l’année, mais c’est un joli jour et une tradition sympathique. Si vous pouviez revenir en enfance, quel âge choisiriez-vous ? Environ 10 ans, âge où l’on a déjà une certaine compréhension du monde et où l’on s’émerveille encore de plein de choses.
Vous avez déjà été sept fois maire de Carouge et siégé durant treize ans à l’exécutif. Qu’est-ce qui vous intéresse dans cette fonction ? Ce qui est très enrichissant, dans un exécutif, c’est la diversité des sujets qu’on aborde. Le matin, j’ai par exemple une séance à propos de la construction de la nouvelle piscine de Carouge, une autre avec la caisse de pension. A midi, une réunion avec le conseil de fonda - tion du cinéma Bio et l’après-midi une séance avec les pompiers ou les samaritains. Dans cet exécutif, je m’occupe de domaines aussi va - riés que l’entretien des bâtiments, la culture, le sport, les manifestations et la protection de la population. Tout cela avec une forma - tion d’avocate ! Donc j’apprends beaucoup grâce aux experts qui nous entourent et je ne m’ennuie jamais parce que c’est très varié. En matière de construction, vous êtes directe- ment concernée par le projet urbanistique Praille-Acacias-Vernets (PAV) qui se développera pour moitié sur le territoire de Carouge, un projet conséquent. Oui, nous sommes trois à travailler sur ce dos - sier à l’exécutif communal. Je suis concernée dans la mesure où il faut anticiper toutes les infrastructures des nouveaux quartiers de demain, les écoles, les installations sportives, etc. ▲ Maire de Carouge, Stéphanie Lammar a aussi accepté un nouveau défi cette année : la présidence du conseil d’administration des Transports publics genevois.
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