Eliteness #04 – FR

― R E C H E R C H E ―

Nous parlons de mémoire déclarative pour la capacité à se souvenir de faits et d’événements, par exemple lors de la mémorisation de dates historiques, du nom d’une personne, des informations pour un examen. Et de mémoire procédurale, lors de l’acquisition de compétences motrices, pour apprendre à marcher, à danser ou à conduire une voiture. Ces deux types de mémoires forment la mémoire à long terme. L’importance du sommeil paradoxal Le sommeil paradoxal ou sommeil REM (Rapid Eye Movement), est une phase spécifique du sommeil caractérisée par une intense activité cérébrale, similaire à l'état d'éveil, mais les muscles du corps sont fortement inhibés, à l'exception des muscles respiratoires et oculaires. Jusqu'en 2001, affirmer que la mémorisation s’organisait durant le sommeil paradoxal était classique. Ensuite, dire que la mémoire déclarative s'organisait durant le sommeil lent profond et la mémoire procédurale durant le sommeil paradoxal était habituel. Toutefois, depuis 2018, le sommeil paradoxal est remis au centre car c’est lui qui permet tous les mécanismes de mémorisation, de régulation des émotions et du stress, soit des éléments essentiels constitutifs de notre bien-être autant mental que physique. Enfin, l’alternance des cycles de sommeil lent, profond et paradoxal joue aussi un rôle clé. Que se passe-t-il au niveau du sommeil lors de maladies ? Les troubles du sommeil dans les démences ont surtout été étudiés dans la maladie d’Alzheimer. Ils sont présents chez 25 à 35 % des malades avec des éveils nocturnes prolongés qui entrainent une fragmentation du sommeil avec altération, voire disparition du sommeil lent profond et modification du sommeil paradoxal. Les niveaux de béta-amyloïde (définition : protéine qui se forme naturellement dans le cerveau) dans le liquide interstitiel cérébral augmentent pendant la privation de sommeil, le cycle veille-sommeil perturbé pourrait jouer un rôle dans la pathogenèse de la maladie. Durant le sommeil lent profond, les études suggèrent une augmentation à la fois du volume de l'espace interstitiel ainsi que des échanges convectifs du liquide céphalo-rachidien, facilitant ainsi l’élimination des déchets potentiellement neurotoxiques, dont la béta-amyloïde, qui s’accumulent dans le système nerveux durant l’éveil. D’où l’effet néfaste de la fragmentation du sommeil…

Photo - ©Bret Kavanaugh

Photo - ©Viad Sargu

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