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FOCUS AGRICOLE
FINANCES NEWS HEBDO
DU 6/7/8/9 MAI 2020
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Les équipes de l'OCP supervisent toute la chaîne de produc- tion depuis les semis jusqu’aux moissons.
aux inconvénients de l’agricul- ture intensive qui impacte la durabilité, appauvrit le sol et lui fait perdre de la matière organique. Elle permet d’enta- mer la saison précocement en assurant des récoltes rapide- ment, et de démarrer d’autres cultures. De ce fait, deux mois- sons sont possibles annuelle- ment.
Les agriculteurs séduits
Les agriculteurs qui ont uti- lisé des semis directs, notent avec satisfaction l’adoption de cette technique surtout dans les régions où la pluie n’est pas assez abondante. «Cette année, les précipitations au cours des mois de jan- vier et de février étaient très faibles par rapport à la nor- male mais nos cultures ont pu supporter ce manque d’eau et poursuivre leur évolution. Les récoltes réalisées atteignent des niveaux exceptionnels, avec une moyenne de 30 quin- taux par hectare alors que pour la voie conventionnelle, elles ne dépassent pas les 16 quintaux/ ha» , nous confie Hicham Daoui, président de l’association El Baraka, pour les semis directs et l’agriculture de conservation dans la région de Khouribga. Dans la région de Doukkala, les exploitants qui ont choisi la technique de semis directs, ont obtenu des résultats remar- quables. «Nous avons été contactés par les équipes d’Al Moutmir de l’OCP qui nous ont expliqué les bienfaits du semi direct. Ils nous ont fourni toutes les expli- cations nécessaires et nous ont accompagné dans la vul- garisation de ce processus. Au départ, nous étions réticents à son utilisation, mais l’évolution favorable des plantes a dissipé toutes nos craintes. Au final, l’état végétatif est assez satis- faisant si l’on prend en considé- ration la situation hydrologique, l’une des plus faibles de ces 20 dernières années» , affirme Abdelalim Gumir, président de l’association Al Khair, implan- tée à Oulad Amrane relevant de la préfecture de Sidi Bennour.
Il est à rappeler que l’initiative Al Moutmir a conçu et mis en œuvre une offre multiservice basée sur la démarche scien- tifique pour assurer la durabi- lité du secteur. Et sur le digital comme levier clé pour démulti- plier l’impact et servir un maxi- mum d’agriculteurs à travers le Royaume : le déploiement de la technologie Smart Blender, le programme des plateformes de démonstration, le programme du semis direct et l’application
mobile «@tmar» gratuite pour tous. Il faut dire que les équipes de l’initiative Al Moutmir de l’OCP essaient de vulgariser au mieux la technique de semis directs à travers différentes régions du Royaume. Ils ont lancé à cet égard plusieurs plateformes. Le programme a bénéficié à 2.000 agriculteurs répartis dans 76 communes territoriales au niveau de 18 provinces. La superficie cultivée dépasse
les 10.000 hectares. 95% des parcelles sont dédiées aux céréales, le reste est réparti entre les légumineuses à raison de 4% et le textile (colza et lin) 1%. Le groupe OCP a mis à la disposition des coopéra- tives et des associations agri- coles 35 semoirs ainsi que 600 plateformes de démonstration dédiées. «Sans l’accompagnement de l’OCP et son programme de vulgarisation, nous n’aurions
jamais pu avoir la possibilité de nous informer et d’adopter les semis directs. Le groupe a mis à la disposition des exploitants de notre région 10 semoirs. Des techniciens du programme Al Moutmir nous ont accompagnés durant toute la phase de l’exploitation», rapporte Rachid Lagziri, agri- culteur et président de l’asso- ciation Rdat, pour l’agriculture durable à Ain Dfali dans la région de Sidi Kacem. «Cette technique est nouvelle au paysage agricole local. Elle nécessite un certain temps avant de s’imposer. Le rende- ment à l’hectare est un facteur déterminant pour l’encourager sachant que la différence est en moyenne de 10 quintaux de blé à l’hectare. Au niveau des charges, des économies importantes sont à relever. Au lieu d’utiliser 200 kg de semis par hectare, on uti- lise seulement 120 kg, ce qui représente 360 DH de gains en matière de coût. Les frais d’emblavement et du tra- vail du sol qui tournent autour de 1.000 DH sont également économisés» , ajoute-t-il. A travers l’encouragement et l’intensification des semis directs, l’OCP ouvre de nou- velles perspectives pour l’agri- culture nationale tournées vers la compétitivité, la durabilité et la maîtrise des charges ◆
Des atouts confirmés en termes de coûts
Au cours de cette saison où le niveau du cumul pluviométrique national est en baisse de plus de 50%, les récoltes réalisées grâce à cette technique ont permis de stabiliser le rendement par rap- port aux années précédentes. Ainsi, elle permet de réduire le coût du travail du sol de 900 à 1.200 DH/ha, soit plus de 80% du coût global de préparation de lits
des semis. Elle assure une baisse des coûts de la semence de 100 à 130 DH/ ha, soit un gain de 30 à 35%. Les exploitants notent une amélioration moyenne de 10% dans l’homogénéité du couvert végétal relevé. La technique procure une grande tolérance au stress hydrique aux stades de tallage et montaison avec précocité dans l’épiaison dans les zones Bour défavorables. S’agissant de l’utilisation des ressources hydriques, elle limite la perte d’eau par évaporation et une meilleure utilisation de la réserve en eau du sol.
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