R essources hydriques
collecteur très efficient, représente, pour nous, un véritable exemple à dupliquer pour notre région» , estime Maâzouz, qui conclut que «la problématique de l’eau est aujourd’hui sérieusement prise en charge aux niveaux central, régional et local». Le dessalement, l’alternative Le problème de l’eau n’est pas spéci- fique au Maroc, c’est une probléma- tique mondiale. Pour le Directeur géné- ral de l’ONEE, Abderrahim El Hafidi, «les facteurs exogènes, comme le change- ment climatique et la sécheresse, tendent à montrer que notre modèle de gestion hydrique a montré ses limites, puisqu’il dépend de facteurs sur lesquels on n’a pas de maîtrise». Rien que pour la production de l’eau potable, le Maroc dépend à 97% des eaux de barrage et des eaux souter- raines, fait-il savoir. D’où la nécessité de réduire cette dépendance vis-à-vis de cette variabilité des apports. Pour le patron de l’ONEE, l’avenir du Maroc est dans les technologies innovantes. Autrement dit, le dessalement. Cela tient au fait que le Maroc a fait des «pas de géant» dans ce domaine. «Auparavant, le coût de production du mètre cube était trop élevé en raison du prix de l’énergie (qui représente 45% du coût de produc- tion du mètre cube). Actuellement, ce n’est plus le cas, d’autant qu’avec les
ava ncées réa lisées par le Royaume dans le domaine des énergies renouvelables, le kwh est très compétitif». Les propos de Mohammed Jalil, expert hydrologue, vont dans le même sens : «la variabilité climatique va s’exacerber, et c’est un phénomène mondial» . «Le changement climatique a pour consé- quence des risques de crises majeures auxquelles le Maroc doit se préparer», ajoute-t-il, d’où la «nécessité de placer la question de la variabilité hydrique au centre des priorités nationales». Si Mohammed Jalil adhère au dessa- lement, il relève néanmoins que cette technologie a un effet certain sur l’ex- plosion des coûts énergétiques. C’est pourquoi il appelle à «réfléchir davan- tage à l’utilisation de l’énergie nucléaire afin de pouvoir dessaler à moindre coût». Le constat est là : politiques, pouvoirs publics, opérateurs privés, experts…, tous reconnaissent que le Maroc est dans une situation d’urgence hydrique extrême. Tous reconnaissent aussi qu’il ne faut pas seulement agir sur l’offre, mais également sur la demande, en sen- sibilisant notamment les populations. Car, in fine, les politiques publiques déployées n’auront véritablement d’effet que si les citoyens y adhèrent. C’est l’un des messages forts de ce Symposium de l’eau qui a été de haute facture, le niveau des débats ayant été relevé par la qualité des intervenants.
…/…
rait cependant suffire pour faire face à cette problématique de l’eau qui va per- durer et qui risque de s’aggraver. C’est pourquoi il appelle à la mobilisation de tous les citoyens. Urgence dans la région Casablanca- Settat La consommation en eau au niveau de Casablanca-Settat est la plus élevée du Royaume. Cette région est très tou- chée par le stress hydrique. «En 2025, est attendu un déficit de 330 millions de m 3 , qui va être porté à 417 millions de m 3 en 2030 si rien n’est fait», alerte Abdellatif Maâzouz, qui appelle à agir urgemment. Le président de la région assure qu’il a pris la mesure de la gra- vité de la situation, puisque «9 Mds de DH ont été mobilisés à ce titre dans le cadre du Programme de développement régional». D’ailleurs, «un programme d’une qua- rantaine de petites et moyennes stations de dessalement a été lancé pour 1,4 Md de DH» , poursuit-il. Il est aussi question d’améliorer le réseau de distribution de l’eau potable pour réduire les pertes estimées actuellement à 20%. De même, «nous sommes en train de mettre en place deux grands collecteurs qui permettront la récupération et le recyclage de l’eau. A ce titre, une ville aussi verte que Rabat, qui dispose d’un
Pour les par- ticipants au
Symposium de l’eau, organisé dernièrement par Finances News Hebdo, les poli- tiques publiques déployées au Maroc n’auront véritablement
d’effet que si les citoyens y adhèrent.
FINANCES NEWS HEBDO / HORS-SÉRIE N°44 18
Made with FlippingBook flipbook maker