Les besoins en eau pour les usages domestiques et l’agriculture sont en perpétuelle croissance. Le Plan national de l’eau ambitionne d’as- surer l’équilibre entre l’offre et la demande. Cet équilibre se fera non seulement à travers une mobilisa- tion accrue des ressources en eau, mais aussi à travers leur gestion rationnelle. En effet, la stratégie veut mettre l’accent sur une gestion effi- cace de l’eau à travers l’augmenta- tion de la rentabilité des réseaux de distribution, pour atteindre un taux de 80% à l’horizon 2025. Plus de 120 millions de m 3 d’eau par an seront
et du Loukos pour l’acheminer vers les régions agricoles du Sud doit être remis sur les rails. Il permettra de mobiliser pas moins de 2 mil- liards de m 3 et donnera une forte impulsion à l’agriculture et d’autres activités comme le tourisme et l’in- dustrie. Les producteurs pourront améliorer la qualité des récoltes et augmenter leurs récoltes à travers la productivi- té et l’élargissement des périmètres irrigués. Pour les exportateurs, ils seront plus compétitifs par rap- port à leurs concurrents étrangers. L’apport en eau permettra égale- ment d’améliorer l’autosuffisance du Maroc dans certains produits stratégiques comme le blé, les oléa- gineux, les légumineuses ou le lait. Il faut rappeler que le Nord du Maroc est doté d’un immense potentiel hydrique, aidé par la présence de deux chaînes montagneuses (Rif et Moyen-Atlas) ainsi que la posi- tion géographique de cette zone qui favorise la pluviométrie. Force est de constater que le Maroc est un pays semi-aride exposé aux aléas climatiques, particulièrement la sécheresse. Plusieurs régions du pays sont sous le coup de la pénu- rie en eau et du stress hydrique.
économisés d’ici cette date. Les fuites d’eau et l’évaporation sont les principales causes de gaspillage de cette denrée naturelle. Le taux de rentabilité devrait passer à 90% à l’horizon 2030. «Il est prévu de moderniser les réseaux de distribution et de mainte- nance. La réhabilitation des réseaux d’assainissement sera l’une des grandes priorités pour le PNE. En matière de mobilisation et de stoc- kage des eaux, des investissements importants seront mobilisés pour la construction de nouveaux barrages» , précise Baraka.
Il est primor- dial de lancer les nouveaux
barrages dans les régions fortement impactées par le stress hydrique.
Le phénomène de l’envasement des barrages par les sédiments est l’un des éléments les plus impac- tants de la capacité de stockage des ouvrages. Nizar Baraka, ministre de l’Equipement et de l’Eau, a révélé un constat alarmant devant la Chambre des représentants. Il a annoncé que 30% du stock d’eau retenue dans les ouvrages du Royaume sont inexploitables à cause de la vase. Le manque à gagner est estimé à plus de 1,6 milliard de m 3 . Cette situation réduit considérablement les efforts pour la mobili- sation des ressources hydriques. Les barrages au sud de l’oued Bouregreg sont les plus impactés par ce phénomène à cause de l’érosion. La faiblesse des précipitations dans ces zones fait que le domaine forestier n’est pas assez dense aux environs des cours d’eau, ce qui augmente le risque d’envasement. Il faut déplorer que les projets réalisés n’ont pas été accompagnés par des opérations de reboisement afin de protéger le bassin versant de l’envasement. Cette pratique est la plus préconisée pour augmen- ter la durée de vie des barrages. Elle est naturelle, simple et a des effets bénéfiques sur l’environne- ment, car elle permet de maintenir l’équilibre de la faune et la flore. En revanche, les autres méthodes, comme le dragage, sont jugées coûteuses et peu pratiques. 1,6 milliard de m 3 d’eau perdus à cause de l’envasement
27 HORS-SÉRIE N°44 / FINANCES NEWS HEBDO
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