P rotection sociale
et 60% des princeps qui sont d’ail- leurs très chers, alors qu’aux Etats- Unis, où les dépenses de santé sont les plus élevées dans le monde, 80% des médicaments prescrits sont des génériques. Il est donc nécessaire d’inciter les médecins à prescrire plus de génériques et d’agir au niveau des pharmacies, en les appelant à octroyer au patient des génériques au cas où ce dernier se présenterait sans ordonnance. Il faut également encourager l’industrie nationale à produire plus de médicaments géné- riques qui sont très importants pour l’assurance maladie et pour la péren- nité des caisses. F. N. H. : Le parcours de soins coordonnés per- met une meilleure prise en charge des dépenses de santé. Qu’est-ce qui fait de ce dispositif une clé de succès de la généralisation de la couver- ture médicale ? Dr T. H. : D’abord, les études ont montré qu’en respectant le parcours de soins coordonnés, la qualité des soins des patients s’améliore, notamment en leur permettant de mieux cibler le médecin apte à traiter leur maladie, ce qui représente à la fois une économie de temps et d’argent pour les patients et pour les caisses. Ledit parcours constitue également une aubaine pour les médecins qui ne vont trai- ter que les maladies relevant de leur spécialité. Il en résulte ainsi une opti- misation de nos ressources humaines qui sont déjà en sous-effectif. F. N. H. : La mise en place du registre social uni- fié (RSU) aura lieu en 2023 au lieu de 2025. Quels sont les objectifs de cette plateforme et dans quelle mesure va-t-elle contribuer à la réussite de ce chantier d’envergure ? Dr T. H. : Le registre social unifié va permettre un meilleur ciblage des personnes qui ont réellement besoin des aides octroyées par l’Etat. Par exemple, pour ce qui est de l’AMO, un ramediste qui va bénéficier de la carte de la CNSS aura-t-il les moyens de se faire soigner dans le privé ? Pas du tout. Pour ces personnes-là au moins, il faut donc avoir le tiers-payant. Si nous ne pouvons pas généraliser le tiers-payant pour l’ensemble des assurés marocains, il faut au moins commencer par donner à ceux qui perçoivent un salaire mensuel infé- rieur à 4.000 DH des cartes de cou- leurs différentes.
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de plus par rapport aux années pré- cédentes. En revanche, il ne suffit pas de se pencher uniquement sur le volet quantitatif, une bonne gouvernance s’impose également. Justement, le Maroc travaille aujourd’hui sur cette question à travers la régionalisation, la digitalisation et la création de cer- taines agences, telle que la haute autorité de santé. F. N. H. : Bien que les médicaments génériques permettent aux Etats de faire des économies, ils ne représentent aujourd’hui que 40% du marché pharmaceutique marocain. A votre avis, la généralisation de la couverture médicale va-t- elle encourager la prescription et l’utilisation du médicament générique ? Dr T. H. : C’est tout à fait l’inverse. C’est la prescription des génériques qui va booster la généralisation de l’AMO. Plus les médicaments géné- riques seront prescrits, et moins les dépenses des ménages et des caisses d’assurance maladie seront impor- tantes. Grâce à ces prescriptions, les caisses vont pouvoir faire des économies qui vont leur permettre d’assurer leur équilibre financier. La prescription des génériques permet, à côté du parcours de soins coordon- nés et des protocoles thérapeutiques, d’assurer la maîtrise médicalisée des dépenses. Au Maroc, 40% des médicaments commercialisés sont des génériques Ils sont aujourd’hui entre 10.000 et 14.000 médecins marocains à s’être installés à l’étranger.
La prescription des génériques va booster la généralisation de l’AMO.
devrait changer certaines lois pour faciliter le retour de certains et per- mettre à d’autres de venir travailler au Maroc de manière partielle. Il faut aussi profiter de ces compétences à l’étranger pour aider le système de santé marocain, notamment en les associant à la réflexion. F. N. H. : L’augmentation du nombre de bénéfi- ciaires de l’AMO va générer une forte demande des soins de santé. Depuis le lancement de ce chantier royal, qu’est-ce qui a été fait pour adapter l’offre à la demande, à savoir les infrastructures hospitalières, les ressources humaines, les médicaments et les équipe- ments ? Dr T. H. : L’objectif de la généralisa- tion de l’AMO, c’est de faciliter l’accès financier aux soins, de façon à ce que tous les patients marocains puissent bénéficier d’une consultation chez le médecin. Cela permettra par la même occasion d’améliorer la productivité de certains médecins qui n’accueillent que 2 ou 3 patients par jour. Aussi, il faudra que les soins externes, notam- ment les consultations dans les cabi- nets, les médicaments, les analyses et la radiologie soient accessibles aux tiers-payants. La généralisation de l’AMO va donner lieu à une explo- sion de la demande des soins, raison pour laquelle SM le Roi avait appelé à une refonte profonde du système de santé. Sur le plan quantitatif, des contrats sont actuellement en cours afin de doubler le nombre de méde- cins à former d’ici 2026 et de tripler le nombre de professionnels de santé. Outre cela, un budget supplémentaire de 4,6 milliards de dirhams a été attri- bué au ministère de la Santé, soit 19%
FINANCES NEWS HEBDO / HORS-SÉRIE N°44 76
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