Hors Série 44

S ociété

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a conduit à la grossesse puis à la naissance d’un enfant, l’un des parents de ce dernier doit le prendre en charge jusqu’à ce qu’il atteigne ses 21 ans» , a-t-il indiqué. Coup de pouce aux assos Outre le test ADN, Mouhcine Hichy appelle à la création d’un statut de la mère célibataire. «Ce statut va lui permettre de bénéficier de certains appuis tels qu’une assistance à la scolarité, à la pédiatrie, aux soins. Ces assistances devraient être bien établies, quitte même à ce qu’elles soient remboursées par le système de sécurité sociale» , fait-il savoir. Le corps associatif joue un rôle pri- mordial dans l’amélioration des conditions des mères célibataires au Maroc. Des fonds étatiques devraient donc leur être reversés afin de leur permettre d’accomplir leurs missions. «L’Etat dispose des moyens financiers, mais pas forcé- ment des compétences, alors autant s’appuyer sur la société civile. D’ailleurs, SM le Roi avait appelé à soutenir les associations qui tra- vaillent de manière sérieuse sur cette question. En plus des fonds accordés par l’Etat, certaines entreprises pri- vées octroient également des aides à ces institutions», conclut l’expert.

Hichy. Pointant du doigt un vide juridique concernant la question des mères célibataires, ce consultant en déve- loppement humain et en sociologie fait part de ses propositions pour y remédier. «En termes de juridiction, le flou persiste, surtout qu’à partir du moment où le père ne recon- naît pas son enfant, ce dernier reste illégitime. Face à cela, la première chose à faire est de permettre les tests ADN afin que la reconnaissance de l’enfant par son géniteur soit auto- matique» , suggère-t-il. S’exprimant en novembre dernier au sujet des mères célibataires, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a annoncé qu’une mesure visant à responsabiliser davantage le géniteur devrait être introduite dans le Code pénal. «Si l’ADN prouve qu’une relation extraconju- gale entre un homme et une femme Ce qui met ces femmes sur la corde raide, c’est l’obligation de garder cet enfant, car au Maroc, ni la religion ni la législa- tion n’autorisent l’avor- tement.

Le corps asso- ciatif joue un

Livret de famille : Tu ne l’auras point Que ce soit avant ou après l’ac- couchement, les mères célibataires vivent au quotidien un véritable calvaire. A cause de leur situation considérée comme illégale, elles sont privées ainsi que leurs enfants des droits les plus élémentaires. Dans son article 23, la loi relative à l’état civil exclut les mères céliba- taires des listes des personnes éli- gibles à recevoir le livret de famille, un document indispensable pour pouvoir bénéficier de plusieurs ser- vices. Face à tous ces obstacles, un chan- gement de paradigme s’impose pour faire avancer la situation des mères célibataires au Maroc. «Nous aspirons à ce que notre pays puisse offrir à ces femmes des condi- tions de vie meilleures, à travers notamment une sensibilisation sur le plan culturel. Il faut expliquer aux citoyens qu’avoir un enfant dans un cadre illégal n’est pas un crime et qu’il s’agit généralement d’un incident, puis d’un désistement du géniteur. Après tout, cet enfant issu d’une union hors mariage devrait avoir les mêmes droits que le reste de la population» , s’indigne Mouhcine

rôle primordial dans l’améliora- tion des condi- tions des mères célibataires au Maroc.

FINANCES NEWS HEBDO / HORS-SÉRIE N°44 94

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