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VENDREDI 29 NOVEMBRE 2024 / FINANCES NEWS HEBDO
BOURSE & FINANCES
En marge de la 4 ème édition du Symposium régional de haut niveau sur la stabilité financière, nous avons posé quelques questions à Romain Paserot, secrétaire général adjoint de l’International Association of Insurance Supervisors (IAIS). Entretien. Assurance «Le Maroc joue un rôle de leader en matière de stabilité financière en Afrique»
fient dans un monde toujours plus digitalisé, nécessitant une vigilance constante. Le chan- gement climatique, avec ses manifestations extrêmes comme les sécheresses et les inonda- tions qui frappent des pays tels que le Maroc, exige une inté- gration accrue de ces risques dans les cadres de supervision, appuyée par une coopération internationale renforcée. Enfin, les tensions géopolitiques, bien que souvent éloignées, ont des répercussions significatives dans un système globalement interconnecté. Dans ce contexte, le Maroc se démarque par sa capacité à intégrer ces problé- matiques dans son approche de supervision, et affirme ainsi son rôle de leader régional. F.N.H. : Sur quelles thé- matiques souhaitez-vous renforcer la coopération avec les autorités maro- caines et africaines ? R. P. : Plusieurs axes méritent une attention particulière. D’abord, sur les questions cli- matiques, les contributions de nos collègues marocains sont précieuses pour éclairer nos travaux. Plus largement, il est essentiel d’inclure les perspec- tives des économies émergentes comme le Maroc, car les mêmes risques n’ont pas les mêmes impacts dans ces marchés que dans des économies dévelop- pées comme les États-Unis. Un autre sujet clé est le déve- loppement de l’assurance. Dans notre plan stratégique, nous insistons sur le rôle sociétal de l’assurance, qui ne se limite pas à couvrir les risques, mais contri- bue à la protection des individus et des ménages. L’expérience marocaine dans ce domaine est un modèle. Elle montre com- ment élargir la couverture assu- rantielle pour mieux inclure les populations vulnérables. Cette coopération est donc essentielle pour tirer des ensei- gnements et identifier des voies permettant de continuer à déve- lopper le secteur assurantiel à l’échelle régionale et mondiale. ◆
Propos recueillis par Y. Seddik
Finances News Hebdo : En quoi ce séminaire revêt-il une importance particu- lière selon vous ? Romain Paserot : Ce séminaire arrive à un moment crucial, mar- qué par une accumulation d’in- certitudes économiques et géo- politiques. Il est particulièrement utile pour au moins deux raisons. D'abord, il permet de croiser les perspectives de différents sec- teurs financiers : le secteur ban- caire, les marchés de capitaux et l'assurance. Cette approche transversale est essentielle pour appréhender la stabilité finan- cière de manière globale. Ensuite, la dimension régionale de ce séminaire est tout aussi précieuse. Partager les expé- riences et les perspectives des différentes autorités africaines contribue à mieux coordonner les réponses face à des défis qui, bien qu’ils soient globaux, nécessitent des solutions adap- tées aux spécificités locales. Ce type d’échange renforce non seulement la coordination, mais aussi la résilience collective. F.N.H. : Quelle est votre appréciation du rôle du Maroc et de l'ACAPS dans la surveillance et le ren- forcement de la stabilité financière en Afrique ? R. P. : Je ne me prononcerai pas spécifiquement sur la stabi- lité financière au Maroc, mais je tiens à souligner la contribution
exemplaire de l'ACAPS (Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale) à nos travaux au sein de l’IAIS. Cette institution joue un rôle de leader en Afrique. Dès que nous avons mis en place notre cadre de surveillance des risques, l'ACAPS a répondu pré- sent. Elle a fourni des données précieuses et a encouragé les autres autorités africaines à par- ticiper activement. L'approche marocaine se distingue par sa centralité des risques dans la
supervision et par l'évolution vers un régime basé sur la pré- vention. Cela renforce considé- rablement la résilience du sec- teur financier marocain. F.N.H. : Quels sont, selon vous, les principaux défis actuels pour la stabilité financière ? R. P. : Les enjeux auxquels nous faisons face sont mul- tiples et partagés par l’en- semble des acteurs financiers. Les risques cyber s’intensi-
Sur les questions climatiques, les contributions de nos collègues marocains sont précieuses pour éclairer nos travaux.
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