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VENDREDI 29 NOVEMBRE 2024 / FINANCES NEWS HEBDO
BOURSE & FINANCES
Avec Payday Takaful, l’assurance participative repense la finance islamique en alliant solidarité et innovation. Son fondateur, Boubkeur Ajdir, expert en finance islamique, dévoile les origines du projet, ses avantages et son expansion prochaine vers le Maroc. Assurance participative L’approche de Payday Takaful
éthiques, mais aussi sociales de la religion musulmane.
F.N.H. : Comment utilisez- vous la technologie pour améliorer l’expérience client et gérer les contri- butions participatives de manière transparente ? B. A. : La tech ne reste qu'un outil. Nous faisons en sorte que dans un premier temps la sécu- rité des données et des flux soit optimale et qu'elle réponde aux standards du secteur finan- cier. Pour le reste, nous nous appuyons sur des protocoles et des technologies qui sont connues pour leur solidité et leur évolutivité. F.N.H. : Quelles sont les principales difficultés ou barrières réglementaires que vous rencontrez pour l’implémentation du modèle Takaful au Maroc ? B. A. : Pour le moment, nous consolidons le marché tunisien dans lequel nous avons connu une bonne croissance malgré les défis locaux. Les choses ont trouvé un rythme régulier. Nous allons maintenant nous concen- trer sur de nouveaux marchés, et le Maroc est bien entendu prioritaire de par son potentiel, sa réglementation et son ouver- ture aux technologies. L'année 2025 sera consacrée au Maroc et à d'autres pays africains. F.N.H. : Avez-vous noué des partenariats pour développer Payday Takaful ? Si oui, avec quels types d’institu- tions ? B. A. : Oui, c'est primordial. Nos partenaires sont les assu- reurs Takaful, les banques par- ticipatives et les grandes entre- prises qui comptent plusieurs centaines de salariés et pour lesquels PayDay Takaful est une excellente solution qui répond à plusieurs besoins. Et, surtout, elle permet de fidéliser et de renforcer la loyauté des salariés vis-à-vis de leur employeur. ◆
Propos recueillis par K. A.
News Hebdo : Qu’est-ce qui vous a motivé à lan- cer Payday Takaful, et comment avez-vous iden- tifié ce besoin dans le marché ? Boubkeur Ajdir : Nous sommes partis d'un constat criant : dans de nombreux pays africains, les populations s'endettent de plus en plus pour répondre à leurs besoins de consommation et se retrouvent dans la difficulté alors même qu'elles travaillent. Il nous fallait résoudre ce pro- blème, à savoir trouver une solu- tion qui leur permette d'avoir du cash, sans augmenter leur niveau d'endettement tout en apportant la sécurité financière à la fois à leur employeur, leur banquier, et ce grâce à l'inter- vention d'un assureur. F.N.H. : Pouvez-vous expli- quer en quoi consiste le modèle de l’assurance Takaful et en quoi il se différencie des assu- rances traditionnelles ? B. A. : Le Takaful se distingue essentiellement dans la rela- tion contractuelle qu'a l'assuré avec l'assureur, et dans le rôle de l'assureur. Dans le Takaful, on peut dire, en quelque sorte, que les assurés sont aussi les assureurs à travers la mise en place d'un fonds dans lequel ils cotisent et qui vise à les indemniser en cas de problème.
F.N.H. : Selon vous, quels sont les principaux avan- tages pour les assurés du modèle participatif comme le Takaful par rapport aux modèles conventionnels ? B. A. : Le principal avantage réside dans le modèle lui- même, à savoir qu'il conscien- tise les gens à la notion de solidarité et d'entraide. Si l’on comprend qu'on est assuré et en même temps «assureur», alors on sent que l'on joue un rôle important dans la société qui nous entoure. On est actif dans la solidarité tout en profi- tant soi-même de la solidarité des autres, et c'est ce qui est extraordinaire. Ajoutons à cela que le modèle est en harmonie avec les valeurs spirituelles et
Ensuite, la gestion de ce fonds est confiée à un opérateur (qui est aujourd'hui l'assureur) qui a tout le savoir-faire en matière d'assurance. F.N.H. : Quelles mesures spécifiques ont été prises pour assurer que les pro- duits de Payday Takaful soient en conformité avec les principes de la finance islamique ? B. A. : La solution a été conçue par des experts qui travaillent dans la finance islamique depuis plus de 20 ans. Et puis, le modèle a été bien entendu scrupuleusement analysé par des oulémas, eux aussi spécia- lisés dans le Fiqh al-Mou'amalat et au fait des techniques finan- cières modernes.
L'année 2025 sera consacrée au Maroc et à d'autres pays africains.
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