FNH N° 1175-1

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VENDREDI 29 NOVEMBRE 2024 / FINANCES NEWS HEBDO

POLITIQUE

Maroc-UE

elle laisse ses institutions judiciaires pervertir cette relation par des décisions qui défient toute logique. A Bruxelles, certains semblent avoir oublié que le Maroc est un partenaire clé, non seulement pour la région, mais aussi pour l’Europe elle-même. Le problème, comme sou- vent, réside dans les dyna- miques internes de l’Union. Avec ses 27 membres et autant de visions parfois divergentes, l’UE ressemble à un orchestre sans chef d’orchestre. Une cacopho- nie où se mêlent les voix des partisans d’un partena- riat solide avec le Maroc et celles des défenseurs d’une posture juridique rigide, sou- vent dictée par des considé- rations idéologiques ou des pressions extérieures. Les ombres algériennes Derrière cette confusion européenne, on retrouve l’ombre bien connue de l’Algérie. Grand mécène du Polisario, Alger n’a de cesse de multiplier les manœuvres pour tenter d’isoler le Maroc sur la scène internationale. En coulisses, elle s’essaie à manipuler les institutions européennes, notamment à travers des campagnes judi- ciaires visant à fragiliser les accords bilatéraux. Le Maroc, lui, a compris ce jeu pervers et reste inflexible. La position du Royaume est claire : sa souveraineté sur le Sahara est non négo- ciable. Dans son discours à l’occasion de l’anniversaire de la Marche verte, le Roi Mohammed VI a été sans équivoque : aucun parte- nariat, aussi lucratif soit- il, ne se fera au détriment de l’intégrité territoriale du Royaume. Cela dit, il serait réducteur de résumer les relations maro- co-européennes à ces ten- sions. Sur bien des sujets,

Des paroles et des actes Si le partenariat entre le Maroc et l’Union européenne est qualifié de «fiable» et «indispensable», il est aujourd’hui mis à l’épreuve par une série de décisions et d’attitudes européennes qui interrogent. Le Royaume, las des tergiversations et des discours creux, réclame des preuves tangibles d’engagement. Et il a bien raison.

Par David William

 Le message de Nasser Bourita est limpide : il est temps que l’UE mette en cohérence ses paroles et ses actions.

A

Rabat, lors de sa rencontre le 25 novembre 2024 avec Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Oliver Varhelyi, commissaire européen à la Politique de voisinage et à l’Elargissement, n’a pas tari d’éloges sur le Maroc. Pilier de stabilité, allié stratégique, partenaire indispensable : les superlatifs ne manquent

jamais dans les discours européens. Mais derrière cette rhétorique flatteuse, les contradictions abondent. En effet, comment qualifier de stratégique un partenaire que l’on laisse exposé aux assauts juridiques et poli- tiques ? La récente annula- tion des accords de pêche et d’agriculture par la Cour de justice de l’UE (CJUE) en est un parfait exemple. Cette décision, sous cou-

vert de défendre les droits du «peuple du Sahara occi- dental», reflète une certaine incohérence européenne. Car le Sahara marocain est un et indivisible, et l’intégrité territoriale du Royaume est une ligne rouge indiscutable pour Rabat. Il faut dire que l’UE excelle dans l’ambiguïté. D’un côté, elle affiche son souhait de renforcer sa coopération avec le Maroc. De l’autre,

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