incontestable de l’industrie automo- bile grâce aux Hautes Orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste. En effet, la succession de plans sec- toriels réussis ont permis de bâtir les fondements d'une industrie compéti- tive et résiliente. L’industrie automobile, rappelons- le, est fortement ancrée au Maroc, puisque les prémices ont com- mencé avec l’usine de la SOMACA à Casablanca en 1961, aux côtés de quelques activités. Aujourd’hui, plus de 250 entreprises industrielles opèrent dans le secteur. Plusieurs facteurs ont permis l’essor de cette industrie. Rappelons en quelques-uns: la position stratégique faisant du pays l'un des carrefours les plus importants au monde, reliant 3 continents; la qualité des infras- tructures y compris les zones indus- trielles, ports, aéroports, autoroutes; l’ouverture sur le marché mondial avec la signature de plus de 50 accords de libre-échange notamment avec l’UE et les USA; la qualité du capital humain. A juste titre, le secteur automobile est considéré comme le fer de lance de l’industrie nationale. En effet, le secteur a battu un nouveau record en 2022 en termes d’exportations, en dépassant la barre des 100 milliards de dirhams. Notre ambition est de doubler ce volume dans 4 à 5 années. Dans la continuité de ce développe- ment, et dans le cadre de la transition vers la mobilité électrique, le Maroc s’est préparé pour proposer une réponse aux profondes mutations du secteur : électrification, réduction des émissions CO2, «produire vert», plus de compétitivité, la connectivité, etc. Le Royaume possède tous les prére- quis nécessaires pour développer la chaîne de valeur du véhicule élec- trique/ hybride et son écosystème. Autonews : Aujourd’hui, l’industrie auto- mobile est structurée en écosystèmes réu- nissant des circuits bien intégrés, tels que le câblage, la métallurgie, l’emboutissage, la batterie, les accessoires de véhicule, le moteur et la transmission… le tout sous- tendu par la robotisation qui gagne de plus
Rappelons que le Maroc a adopté une stratégie énergétique ambitieuse visant l’augmentation de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique du pays, conformément aux Hautes directives de Sa Majesté le Roi, que Dieu l’assiste. Aussi, Une convention cadre a été conclue entre l’Etat et l’ONEE, le 1er décembre dernier, pour faire bénéfi- cier les industriels d’une offre d’éner- gie verte très compétitive par rapport au tarif règlementé en vigueur. Cette offre renforcera la compétitivité et l’attractivité de la plateforme auto- mobile marocaine. Autonews : Après la crise, comment l’indus- trie automobile s’est-elle restructurée pour faire face à d’éventuels changements ? Ayda Fathi : Au cours des deux der- nières années, l’industrie automobile a été frappée par une série de crises qui se sont succédé : la pandémie du Covid-19, la crise des semi-conduc- teurs et des matières premières, ainsi que le conflit russo-ukrainien. La conjoncture mondiale a été et demeure compliquée. Toutefois, le Maroc a pu démontrer sa résilience et a su répondre à toutes ces crises avec rapidité, agilité et efficacité. La relance, en effet, n’a pas tardé, puisqu’en 2021, le sec- teur automobile a récupéré tous ses emplois perdus et a exporté en 2022, 111 milliards de dirhams, soit plus de 35% en comparaison à ses exporta- tions en 2019. Pour les semi-conducteurs, nous avons sécurisé de nouvelles lignes de production, permettant au Maroc de se positionner sur un composant extrêmement technologique et straté- gique pour l’industrie automobile. Propos recueillis Par Abdelhak Najib
En 2021, le secteur automobile a récupéré tous ses emplois perdus et a exporté en 2022, 111 milliards de dirhams.
en plus de place dans les usines marocaines. Peut-on affirmer que le Maroc s’achemine vers une complète autosuffisance dans ce secteur ? Ayda Fathi : Actuellement, comme je l’ai mentionné, le tissu automobile national est composé de plus de 250 équipementiers autour des 2 construc- teurs Renault et Stellantis, opérant dans différents métiers incluant le câblage, l’intérieur véhicule, l’emboutissage, les jantes aluminium, l’électronique, le vitrage, l’éclairage, l’injection plastique, l’ingénierie, les puces électroniques, le BMS. Le taux d’intégration locale (TIL) est de 69%. Notre objectif est d’atteindre un TIL de 80%. Les commodités manquantes sont connues et nous travaillons pour les localiser au Maroc, en Greenfield ou grâce à des partenariats. Des projets stratégiques à très forte valeur ajoutée sont en cours de déploie- ment. Autonews : Quels rôles peuvent jouer les énergies renouvelables en tant que source d’énergie pour aider à porter davantage le taux d’intégration locale ? Ayda Fathi : La décarbonation de l’industrie automobile est un atout majeur du Royaume, mais également une nécessité face à la taxe carbone qui sera applicable aux frontières européennes.
Ayda Fathi a été nommée Directrice des industries automobiles lors du Conseil du Gouvernement du 30 juin 2022. Elle rejoint dès le 1 er juillet 2022 le ministère de l'Industrie et du Commerce pour piloter le secteur leader des industries du Maroc. Avant d’occuper ce poste stratégique, Ayda Fathi s'est chargée du poste de Directrice de l'investissement et de la Directrice du Business Développement au sein de l’AMDIE. Riche d’une expérience de plus de 20 ans dans le domaine de l'investissement privé, elle a eu un parcours exemplaire, passant d’un palier à l’autre avec rigueur et détermination. Mariée et maman de deux enfants, Ayda Fathi est diplômée de l'Ecole Mohammedia d'ingénieurs et a suivi le Cycle supérieur de gestion à l'ISCAE.
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