FNH N° 1148

Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 18 avril 2024 - 8 DH - N° 1148

PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC

Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli

Tamwilcom

Assurances

Un rôle pivot pour l'économie marocaine

Le secteur à l'épreuve des incertitudes

 Hicham Zanati Serghini, Directeur général de Tamwilcom

 Entretien avec Bachir Baddou, vice-président de la FMA

P. 18/19

P. 12/13

Nouveau coup de génie du magnat des affaires MOULAY HAFID ELALAMY

● Après une période en mode sous-marin, le patron du Groupe Saham fait à nouveau parler de lui avec l'acquisition spectaculaire du Groupe SGMB et de La Marocaine Vie.

P. 14 à 17

Notation du Maroc

Politique de dividendes Les sociétés cotées ont-elles répondu aux attentes ? P. 22/23

Milieu rural L’épineux problème du transport mixte

«Une bouffée d’optimisme dans l’économie»

 Hassan Edman, professeur universitaire d’économie

P. 20/21

P. 30

Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

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FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 18 AVRIL 2024

SOMMAIRE

Editorial

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L'UNIVERS DES TPME

Entretien avecChakib Achour : Gitex Africa Morocco, Une plateforme exceptionnelle pour les startups marocaines

Fatima Ouriaghli Directeur Général responsable de la Publication

Voyons voir : Déficit hydrique, des barrages aux champs Ça se passe au Maroc Ça se passe dans le monde Ça se passe en Afrique

38 Moyen-Orient : Faut-il sauver le soldat Benjamin ? 38 POLITIQUE

L Les fondations d'une alliance multidimensionnelle

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es relations entre le Maroc et la Belgique ont atteint un nouveau sommet avec la visite effectuée dans le Royaume par le Premier ministre belge, Alexander De Croo, qui a montré l'importance et la profondeur du partenariat bilatéral. Cette visite a mis en lumière la volonté des deux nations de renforcer leur coo- pération et de relever ensemble les défis du monde

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contemporain. Une volonté au demeurant confirmée par l’adoption d’une Déclaration conjointe, ainsi que la signature de deux mémorandums d'entente et d'une feuille de route de coopération lors de la 3 ème réunion de la Haute commission mixte de partenariat Maroc-Belgique. Ces accords, qui marquent un pas décisif vers l'établissement d'un partenariat stratégique orienté vers l'avenir, couvrent un large éven- tail de domaines, témoignant de la diversité et de la solidité de la coopération entre les deux pays. L'engagement de la Belgique envers les réformes et les initia- tives prises par le Maroc, sous la direction du Roi Mohammed VI, démontre une reconnaissance de l'importance de ces décisions pour le développement socioéconomique du Maroc, mais aussi pour la stabilité de la région. Cette approbation renforce non seulement la légitimité des réformes entreprises par le Royaume, mais également le soutien international à sa vision de progrès et de modernisation. Elle reflète tout autant la confiance mutuelle entre les deux nations et souligne l'importance d'un dialogue politique continu pour conso- lider les progrès réalisés et relever les défis à venir. Dans ce monde chahuté par les complexités de la géopolitique et l’arithmétique politicienne, les alliances solides sont essentielles pour garantir la prospérité, la stabilité des populations et pour faire face aux défis sécuritaires transnationaux. En cela, le Maroc et la Belgique ont démontré leur capacité à être de tels partenaires. Pas étonnant, alors, que leur partenariat stratégique soit multidimen- sionnel, s’étendant à des domaines aussi divers que la politique, l'économie, la sécurité, la lutte contre le terrorisme, l’éducation ou encore la culture. Pas étonnant aussi, que sur le dossier du Sahara marocain, la Belgique considère l'initiative marocaine d'autonomie comme base sérieuse pour résoudre ce différend régional. En soute- nant cette approche pragmatique, elle se positionne, de fait, comme un vrai partenaire du Royaume. Ou plutôt, comme un pays ami du Maroc. À l'heure où les alliances peuvent être fragiles et les intérêts chan- geants, le partenariat entre ces deux pays offre un exemple inspirant de collaboration constructive au service du développement, qui a pour socle des liens d'amitié et de respect mutuel. u

JUSTICE

Point Bourse Hebdo : Une valorisation attractive pour le marché Assurance : Face à une forte hausse d'incertitudes, le secteur se réinvente Entretien avec Bachir Baddou : Assurances, naviguer entre risques climatiques et adaptation Banques : La SGMB bat pavillon marocain Moulay Hafid Elalamy : Nouveau coup de génie du magnat des affaires Tamwilcom : Un rôle pivot dans le développement économique du Royaume Entretien avec Hassan Edman : Notation du Maroc, «Une bouffée d’optimisme dans l’économie natio- nale» Politique de dividendes : Les sociétés cotées ont- elles répondu aux attentes ? Entretien avec Younès Elhimdy : Disty Technologies, «Les résultats montrent qu’il y a un gisement de croissance à explorer» Bourse : La semaine en chiffres

Entretien avec Omar Mahmoud Bendjelloun : Code de procédure civile, «Cette loi doit être en harmonie avec l'ordre constitutionnel et les principes univer- sels de la justice»

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Dureté de la vie : Les Marocains et leur santé men- tale

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26 27 ECONOMIE 27

HIGH-TECH

Smartphones : Le marché s'éveille en ce début 2024

Transition démographique : Le RGPH 2024 devrait confirmer le phénomène Coopération économique : Le Maroc et la Belgique aspirent à atteindre leur plein potentiel Milieu rural : L’épineux problème du transport mixte Location de voitures : Le nouveau cahier des charges rejeté par la Flascam Entretien avec Mohamed Lahlou : Immobilier, «Le gouvernement doit revoir les clauses de l’aide au logement» Tourisme : Des perspectives plutôt prometteuses Entretien avec Nadia Tinasti : Aluminium, «Le sec- teur est appelé à connaître un essor remarquable»

DEVELOPPEMENT DURABLE

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Economie bleue : Le Maroc s'engage résolument dans le développement du secteur

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• Directeur des rédactions & Développement : David William

• Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05

• Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ait Ouaanna, Désy Mbakou • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal

• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com

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VOYONS VOIR

Déficit hydrique

Des barrages aux champs

de la croissance économique. Les réserves des barrages, si cruciales pour l'irrigation et la gestion des cultures, s'établissent à 31% contre 32% l'année dernière, marquant un léger recul pour atteindre environ 4,3 milliards de mètres cubes. Cette situation impacte considérablement les grands périmètres irrigués, poumon vert de la production agricole, qui voient donc leur capacité réduite, ne s’accaparant que de 680 millions de m 3 pour la saison agricole en cours, dont 300 millions de m 3 ont été utilisés depuis le début de l'année. De fait, la surface irrigable dans ces grands périmètres ne dépasse pas 400.000 hectares (ha) sur un total de 800.000 ha, soit une réduction drastique de 44%. Ces chiffres révèlent une réalité sans fard : une baisse significative de 31% de la superficie emblavée en cultures d'automne et d'hiver, notamment les céréales d'automne, et une réduction de surface de 42% pour les cultures sucrières, à cause de l'indisponibilité de l'irri- gation dans les régions de Doukkala et Tadla. Dans ce contexte délicat de stress hydrique, le gouvernement déploie des mesures sans précédent pour soutenir le secteur agricole. La subvention des prix, un rempart contre l'envo- lée des coûts de production, a été renforcée, notamment pour les semences, les engrais

et les aliments pour animaux. Cette poli- tique proactive, en phase avec les directives royales, vise à atténuer les effets du déficit hydrique et à garantir la pérennité du secteur agricole. Les chiffres témoignent également de l'impact concret de ces mesures : une enveloppe finan- cière de 2,2 milliards de dirhams allouée aux engrais azotés, une distribution massive de semences subventionnées (672.000 quintaux), avec quelque 18.000 producteurs bénéficiant de ces aides. Cette main tendue aux acteurs de la terre n’est cependant guère ponctuelle. Car dans ce contexte de déficit hydrique structurel auquel fait face le Maroc, l'agriculture restera prise dans un cycle perpétuel de dépendance aux secours. Une récurrence qui soulève des questions plus profondes sur le modèle agri- cole actuel. En effet, l'aide gouvernementale, si cruciale soit-elle, ne peut être qu'un pansement sur une blessure béante si les problèmes sous- jacents ne sont pas adressés. La gestion de l'eau, l'adoption de pratiques agricoles durables et la diversification des sources de revenus agricoles sont autant de défis qui nécessitent une attention soutenue et une vision à long terme. ◆

L es cieux du Maroc ont un peu joué leur parti- tion ces dernières semaines, laissant tomber de précieuses gouttes de pluie qui ont arrosé d’espoir les agriculteurs, confrontés ces 6 der- nières années à une météorologie capricieuse, très avare en précipitations. Selon les chiffres rendus publics mardi au Parlement par le ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural, et des Eaux et Forêts, Mohamed Sadiki, la pluviométrie a ainsi atteint 224 millimètres jusqu'en avril, soit une augmentation de 9% par rapport à l'année précédente. Cependant, la comparaison avec une année agricole nor- male, une moyenne établie sur trois décennies, révèle une réalité moins radieuse : malgré cette amélioration, le Maroc demeure en deçà de la moyenne historique, avec un déficit de 27%. Ce déséquilibre pluviométrique n'est pas sans conséquences, en particulier pour le secteur agricole, pilier de l’économie et principal driver Par D. William

oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)

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ÇA SE PASSE AU MAROC

L e gouvernement insiste sur la nécessité pour les partenaires sociaux de parvenir à un consensus sur la mise en œuvre de l’accord du 30 avril 2022 avant la fête du Travail, selon le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri. Dans une déclaration à la presse à l'issue d'une réunion avec la Confédération générale des entre- prises du Maroc (CGEM) et Confédération démo-

Dialogue social

Un consensus avant la fête du Travail

cratique du travail (CDT), il a souli- gné que le gouvernement insiste sur la nécessité que tous les partenaires sociaux parviennent à un consensus avant le 1er mai, en vue de concréti- ser trois principaux points de l’accord du 30 avril 2022 : l’amélioration des revenus et l’augmentation des salaires dans les secteurs public et privé, la loi organique régissant le droit de grève et la réforme des régimes de retraite. ■

FM6I

Appel à manifestation d’intérêt pour la création et la gestion des «Fonds startups» L e Fonds Mohammed VI pour l'investissement (FM6I) a annoncé le lancement d'un appel à manifestation d'intérêt pour la sélection de sociétés de gestion appelées à créer et gérer des fonds dédiés aux startups les «Fonds startups», et ce conformément aux dispositions de la loi n°76- 20 portant création du Fonds. Cet appel à manifestation d'intérêt, préparé en concertation avec le ministère de la Transition numérique et de la Réforme de l'Administration et la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG), proposera des solutions innovantes aux sociétés de gestion en vue d'accélérer leurs levées de fonds à l'échelle nationale et internationale, indique le FM6I. Et de préciser que la date limite de dépôt des dossiers de candidature par les soumissionnaires est fixée au 1 er juillet 2024 à 23h59. La conjugaison de ces efforts vise à accroître les volumes de financement disponibles à destina- tion des startups, dans une optique de soutenir le développement d'un écosystème marocain de startups à vocation internationale. ■

Marché de l’emploi

Augmentation des salaires des enseignants La première tranche versée fin avril L e ministère de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports a annoncé, mardi, que l’augmentation de 750 DH mensuelle (1ère Ce processus porte sur la révision de son cadre conceptuel, de sa méthodologie d'échantillon- nage ainsi que de sa couverture thématique. Ce processus de refonte se fera en étroite concertation avec les différentes parties pre- nantes, en particulier les départements minis- tériels clés et les différents acteurs publics et privés du développement du marché du travail au Maroc, ainsi qu’avec les experts de l’Orga- nisation internationale du travail. Les travaux liés à cette refonte s’étendront sur la période 2024-2025. ■ Le HCP revoit ses outils de mesure L e haut-commissariat au Plan (HCP) a annoncé le lancement d’un processus de refonte de son enquête nationale sur l’emploi, qui constitue un pilier fondamental de la collecte d'informations sur le marché du travail au Maroc. tranche) des salaires des enseignants sera versée en même temps que les salaires du mois d'avril, avec effet rétroactif à compter de janvier 2024. Cette opération intervient après l'achèvement de toutes les démarches et procédures nécessaires,

en coordination entre les services compétents. Cette augmentation s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des accords des 10 et 26 décembre 2023 entre le gouvernement et les syndicats de l'enseignement les plus représentatifs, qui pré- voient une augmentation générale des salaires de l’ensemble du personnel de l’enseignement d’un montant mensuel net de 1.500 dirhams. ■

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Communication financière

EXERCICE DU 1 ER JANVIER AU 31 DÉCEMBRE 2023 BILAN ACTIF BILAN PASSIF

COMPTE DE PRODUITS ET CHARGES

COMPTE DE PRODUITS ET DE CHARGES (HORS TAXES) ( SUITE) (MODÈLE NORMAL)

ETAT DES SOLDES DE GESTION (E.S.G.)

ATTESTATION

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ÇA SE PASSE EN AFRIQUE

Sénégal

Afrique du Sud

Ghana

Faye ordonne une refonte du référen- tiel des politiques publiques du pays

Le FMI met en garde contre des prévisions de croissance optimistes

Le FMI valide une nouvelle tranche d'aide de 360 millions de dollars

L e Fonds monétaire interna- tional (FMI) a mis en garde l'Afrique du Sud contre des prévisions de croissance écono- mique et des objectifs budgé- taires «trop optimistes». « L'Afrique du Sud a subi les conséquences de graves pro- blèmes de gouvernance au cours de la dernière décennie, notamment la capture de l’État et la corruption, comme l’a sou- ligné la Commission d’enquête sur les allégations de capture de l’État en 2022 », note le FMI dans

son « Rapport d’assistance tech- nique : Évaluation de la transpa- rence budgétaire en Afrique du Sud ». Sur la base d'une évaluation des pratiques de transparence bud- gétaire par rapport au Code de transparence du FMI, l'Afrique du Sud ne respecte pas cer- tains principes, précise l’ins- titution financière internatio- nale, arguant qu'il restait des domaines à améliorer en matière de prévisions budgétaires et de budgétisation. ■

L e Fonds monétaire international (FMI) a annoncé avoir validé le versement d'une nouvelle tranche de finance- ment d'un montant de 360 millions de dol- lars (environ 337 millions d'euros) au gou- vernement ghanéen. « Les services du FMI et les autorités ghanéennes sont parvenus à un accord au niveau des services sur la deuxième revue du programme écono- mique du Ghana dans le cadre de la faci- lité élargie de crédit », a indiqué Stéphane Roudet, chef de mission pour le Ghana au sein du FMI, en référence aux services politiques et aux réformes économiques. Il s'agit de la deuxième revue du pro- gramme d'aide de 3 milliards de dollars du FMI avec le gouvernement ghanéen, approuvée en mai 2023 pour une durée de 36 mois. ■

L e président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a demandé au Premier ministre, Ousmane Sonko, mardi, à Dakar, de « changer le référentiel de politique écono- mique et sociale » du pays, le Plan Sénégal émergent (PSE) et d'élaborer le plan d’action du gouvernement. Selon le communiqué du Conseil des ministres, le pré- sident Bassirou Diomaye Faye a « demandé au Premier ministre de finaliser, avant la fin du mois d’avril 2024, le plan d’action du gouvernement, avec un agenda précis de réalisation des objec- tifs fixés ». ■

Côte d’Ivoire

Construction de 12 centrales solaires photovoltaïques entre 2025 et 2026 L e ministre ivoirien des Mines, du Pétrole et de l’Énergie, Mamadou Sangafowa Coulibaly, a annoncé la construction de 12 nouvelles centrales solaires photovoltaïques à travers le pays, entre 2025 et 2026. Cette information a été donnée lors de la double cérémonie offi- cielle de mise en service et d’extension de la première centrale solaire du pays et la plus importante jamais réalisée en Afrique de l’ouest, récemment à Boundiali, dans le nord ivoirien. Selon Coulibaly, ce sont les localités de Ferkessédougou, Bondoukou, Korhogo, M’Bengué, Katiola, Tengrela, Kong, Sérébou, Touba, Odienné, Mankono et Soubré qui vont abriter les infrastruc- tures de transformation de l’énergie solaire en électricité à partir de 2025 pour les deux premières, et 2026 pour les autres. ■

Bénin

L’ économie béninoise a enregistré un taux de croissance de près de 6,4% au cours de l’année 2023, selon l'Institut natio- nal de la statistique et de la démographie (INSTAD). Le Bénin a conforté sa dynamique de croissance au dernier trimestre 2023, avec un taux de croissance de 6,4%, après 6,2%, 6,5% et 6,3% respectivement aux trois trimestres précédents de la même année, a indiqué mardi l'INSTAD dans une note sur les comptes nationaux du 4 ème trimestre de l'année écoulée. Une croissance économique de près de 6,4% en 2023

« Au 4 ème trimestre de 2023, le secteur primaire enregistre une croissance de 5,3%, après 4,8% un tri- mestre plus tôt. Quant au secteur secondaire, sa valeur ajoutée a connu une hausse de 8,7%, après 7,0% au 3 ème trimestre de 2023. Sur la même période, le secteur tertiaire a été marqué par une croissance de 6,2% », a expliqué la même source. ■

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ÇA SE PASSE DANS LE MONDE

Zone Euro

BAsD

La Chine demeure le «principal moteur de la croissance mondiale»

La BCE laisse ses taux inchangés

Politique monétaire

La FED pourrait entamer la réduction de ses taux d'ici la fin d'année L a Réserve fédérale (FED) devrait pou- voir commencer à réduire ses taux d'ici la fin de l'année, a estimé la Directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva. « Nous maintenons notre prévision selon laquelle, d'ici la fin de l'année, la FED pour- rait baisser les taux d'intérêt », a affirmé Georgieva dans un entretien avec la chaîne de télévision américaine CNBC. « Mais encore une fois, ne vous précipitez pas jusqu'à ce que les données vous disent que vous pouvez le faire », a ajouté la cheffe du FMI. Georgieva a déclaré que la FED devrait continuer de suivre les données écono- miques, qui indiqueront quand il sera appro- prié de commencer à réduire le coût des emprunts. ■ L a croissance de la demande pour le pétrole « est actuellement en plein ralentissement » sous l'effet de l'élec- trification du parc automobile et de la fin du rattrapage de la consommation post-covid, a indiqué l'Agence internationale de l'éner- gie (AIE) dans son rapport mensuel. « La croissance de la demande mondiale de pétrole continue de s'essouffler et devrait tomber à 1,2 million de barils par jour cette année et à 1,1 million de barils par jour en 2025 », a souligné l'Agence de l'énergie de l'OCDE basée à Paris. « Le rebond post-Covid étant désormais lar- gement achevé, et les gains d'efficacité des véhicules ainsi que l'expansion du parc de voitures électriques agissant comme des freins supplémentaires à la demande de pétrole, la croissance en 2024 et 2025 ralen- tit », a ajouté l'AIE. ■ La croissance de la demande «est actuellement en plein ralentissement» Pétrole

L a Banque centrale européenne (BCE) a annoncé laisser ses taux inchangés pour la cinquième fois consécu- tive, temporisant avant une possible baisse en juin, alors que l'inflation a fortement reculé en zone Euro. Le taux de dépôt, qui fait référence, reste à 4%, son niveau le plus haut depuis le lancement de la monnaie unique en 1999, tandis que le taux de refi- nancement et le taux de facilité de prêt marginal se situent respectivement à 4,50% et 4,75%. Si « l'évaluation actuali- sée » des perspectives d'inflation et de la trans- mission de la politique monétaire à l'économie devaient « encore renfor- cer sa confiance » dans la «convergence durable de l'inflation vers l'objec- tif» de 2%, la BCE juge- rait alors « opportun de réduire le caractère res- trictif actuel de la poli- tique monétaire ». « La hausse des salaires se tasse progressive- ment et les entreprises absorbent une partie de l'augmentation des coûts de main-d'œuvre à tra- vers leurs bénéfices », relève l'institution. ■

L a Chine va rester le «principal moteur de la croissance mondiale» en 2024, a indiqué la Banque asiatique de développement (BAsD). « Malgré un ralentissement de son économie, la Chine devrait contri- buer le plus à la croissance mondiale cette année et les années à venir parmi toutes les économies du mond e», a affirmé Albert Park, économiste en chef à la BAsD. La Chine représente encore près de la moitié du PIB de la région Asie- Pacifique, a-t-il ajouté, notant que selon les prévisions de l’institution, même avec une croissance plus lente, le géant asiatique devrait représenter 46% de la croissance des pays en développement d’Asie en 2024-2025. ■

L'OMC anticipe une reprise progressive en 2024 Commerce mondial

L e commerce mondial des marchandises devrait reprendre progressive- ment cette année après avoir connu une contraction en 2023 due aux effets persistants des prix élevés de l'énergie et de l'inflation, selon une nouvelle prévision de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Dans son dernier rapport intitulé « Perspectives et statistiques du commerce mondial », l’OMC s'attend à ce que les pressions inflationnistes diminuent en 2024, permettant aux revenus réels de reprendre leur croissance cette année, notamment dans les économies avancées. La demande de produits manufacturés a été fortement impactée par les prix élevés de l'énergie et l'inflation, ce qui a entraîné une diminution de 1,2% du commerce mondial des marchandises en volume en 2023. ■

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BOURSE & FINANCES

Point Bourse Hebdo Une valorisation attractive pour le marché

A Bien que le Masi soit à des niveaux record depuis trois ans, il offre une valorisation intéressante pour les investisseurs. Par Y . Seddik

Evolution de l'indice Masi depuis début avril 2023

vec une progression de 8% en un trimestre et de plus de 25% sur une année glissante, la Bourse de Casablanca a bénéficié d'une évolution très positive ces der- niers mois. Cette tendance est soutenue par des perspectives favorables pour plusieurs sec- teurs et par une pause dans la politique monétaire restrictive de la Banque centrale. Néanmoins, selon les analystes financiers, les niveaux de valorisation actuels du marché sont loin d'être excessifs. Actuellement proche de 13.400 points et évoluant à ses sommets sur trois ans, le Masi s'échange à seulement 17,8 fois ses béné- fices prévisionnels pour 2024, d'après les analyses de BMCE Capital Global Research (BKGR). Ce niveau de valorisation est infé- rieur à celui de 2023, où, mal- gré un indice 1.000 points plus bas, le MASI se négociait à 18,7 fois ses bénéfices de l'année. En 2022, à proximité des 10.000 points, le ratio P/E du Masi attei- gnait 19,9. Il apparaît donc, de façon quelque peu caricaturale, que plus l'indice monte, plus sa

valorisation devient intéressante.

Hausse paradoxale de la prime de risque Les analystes de BKGR ont récemment calculé la prime de risque pour mars 2024 en utilisant quatre méthodes couramment employées par les profession- nels. Pour cette nouvelle évalua- tion, ces quatre approches (his- torique, instantanée, prospective et par sondage) ont produit des résultats variés, un phénomène qui, selon BKGR, pourrait s'expli- quer par la situation économique et financière transitoire actuelle (post-hyperinflation). Traditionnellement, BKGR privi- légie l'approche prospective, qui indique une légère augmentation de la prime de risque de +0,5 point à 8,2%, un résultat para- doxal dans le climat de confiance actuel. Toutefois, en y regardant de plus près, on constate que c'est la prime de risque sur le sec- teur financier qui s'accroît. «En effet, au vu des performances exceptionnelles enregistrées par les banques, nos objectifs de

TOP Performances

FLOP Performances

SNEP Alliances CTM

-10,77%

+33,06% +32,79%

Rés Dar Saada Addoha Auto Hall

-8,89%

-6,05%

+22,52 %

il apparaît que les investisseurs institutionnels sont optimistes quant à l'avenir. Le sondage de BKGR révèle également pour 2024 une prévision de croissance économique de 3% de la part des professionnels du marché, une performance du Masi attendue à +12% d'ici fin 2024 (contre +8,48 % au 5 avril) et une augmentation de 10% de la capacité bénéfi- ciaire des sociétés cotées pour 2024. ◆

cours ont été significativement révisés à la hausse, creusant ainsi l'écart avec les cours actuels» , explique BKGR. Par contre, les investisseurs semblent moins exi- geants envers les secteurs indus- triels. Optimisme des institutionnels D'après l'enquête menée par BKGR auprès des acteurs du mar- ché, à savoir les OPCVM, les assu- rances et les caisses de retraite,

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BOURSE & FINANCES

dépassant même les menaces cli- matiques. De son coté, Abderrahim Chaffai, président de l’ACAPS, a déclaré que «face aux incertitudes, il n’y a pas de solutions miracles comme il n’y a pas non plus de fatalisme. On ne le répétera jamais assez : la conjoncture impose au secteur d’être proactif en se mon- trant réactif face aux risques en développement, tels que le risque cyber. Si la promotion de la digita- lisation est désormais un impératif pour les assureurs pour demeurer compétitifs et faire face aux trans- formations numériques et s’adapter aux nouvelles habitudes de consom- mation, il n’en demeure pas moins qu’il faut rester attentif face aux risques qui y sont associés, notam- ment ceux liés à la cybersécurité ».

 La 10 ème édition des RDV de Casablanca de l’assurance se tient sous le thème «Quelle assurance dans un monde d'incertitudes ?»

crucial que joue le secteur de l'assu- rance dans l'inclusion financière et le développement économique et social du Royaume. Elle a également salué la création récente d'une com- mission regroupant les acteurs de l'assurance pour explorer de nou- velles pistes et repousser les fron- tières de ce secteur, surtout dans un contexte mondial marqué par l'incertitude. Face à une forte hausse d'incertitudes, le secteur se réinvente Par Y. Seddik D Assurance Tensions géostratégiques, des risques de pandémie ou encore l’accélération des innovations technologiques, le secteur des assurances fait face à une multitude de facteurs d’incertitudes.

L'urgence d'étendre la couverture d'assurance

Bensalah a également plaidé pour un élargissement de la couverture d'assurance à un plus grand nombre de citoyens, soulignant les leçons tirées du séisme d'Al Haouz qui ont démontré la nécessité d'une cou- verture obligatoire contre certains risques, notamment la Multirisque Habitation. Il a également appelé à l'adoption de l'obligation de la couverture des risques auxquels on expose son voisinage, à l'instar de nombreux pays développés. Dans un monde de plus en plus interconnecté, la coopération inter- nationale est essentielle pour relever les défis communs auxquels le sec- teur de l'assurance est confronté. La signature d'une convention tech- nique entre la FMA et l'Emirates Insurance Association (EIA) illustre cette volonté de collaboration et de partage d'expériences au profit d'une industrie de l'assurance plus forte et plus performante. A noter que le Rendez-vous de Casablanca de l'assurance s'ins- crit comme un moment de réflexion et d'action collective pour l'avenir de l'assurance. Les débats et les échanges durant ces deux jours per- mettront de dessiner les contours d'une industrie de l'assurance plus innovante, plus inclusive et plus résiliente, capable de répondre aux besoins d'un monde en constante mutation. ◆

ans un monde en proie à des incerti- tudes croissantes, le secteur de l'as- surance se trouve à la croisée des chemins. C'est dans ce contexte que s'est ouverte mercredi 17 avril 2024 la 10ème édition du Rendez- vous de Casablanca de l'assurance, sous le thème «Quelle assurance dans un monde d'incertitudes ?» . Cet événement majeur, organisé par la Fédération marocaine de l'as- surance (FMA), a réuni des person- nalités de premier plan du secteur national et international, dont Nadia Fettah, ministre de l'Économie et des Finances, Mohamed Hassan Bensalah, président de la FMA, Abderrahim Chaffai, président de l'ACAPS, et Khaled Al-Badi, pré- sident du Conseil d'administration de l'Emirates Insurance Association (EIA). Dans son discours d'ouver- ture, la ministre a souligné le rôle

les catastrophes naturelles, les ten- sions géostratégiques, les risques de pandémie et l'accélération des innovations technologiques qui complexifient la gestion du risque cyber. Et d’ajouter : «Au-delà des risques climatiques et des catastrophes naturelles, notre activité est confron- tée à une multitude de facteurs d’incertitudes. Il s’agit notamment des tensions géostratégiques, des risques de pandémie ou encore de l’accélération des innovations tech- nologiques qui rendent la gestion du risque cyber encore plus complexe». Selon le dernier rapport du Forum économique mondial, le monde fera face à une augmentation des risques mondiaux au cours des deux prochaines années, avec une intensification de la désinformation amplifiée par l'intelligence artificielle,

Un secteur face à de multiples défis De son côté, Mohamed Hassan Bensalah a mis en avant l'importance de l'assurance pour les citoyens, la qualifiant de «compagnon de vie» indispensable pour faire face aux aléas de l'existence. Il a également rappelé les nombreux défis aux- quels le secteur est confronté, citant notamment les risques climatiques,

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Naviguer entre risques climatiques et adaptation Assurances

de terre d’El Haouz nous a permis de palper quelques insuffisances face à la gestion d'un sinistre de masse, bien que ce sinistre ait beaucoup plus impacté des per- sonnes et des biens non assurés du fait d'un fort impact sur des zones rurales et montagneuses. L'organisation et la gestion des experts ressortent comme des axes d'amélioration pour exper- tiser et apprécier l'étendue des dégâts sur des milliers de sites impactés et des milliers de per- sonnes ayant subi des dégâts corporels. C'est d'ailleurs le même retour d'expérience que nous avons pu avoir auprès de nos collègues japonais et turcs, qui nous ont précédés dans la gestion de grandes catastrophes naturelles. Nous travaillons avec l'ensemble des confrères pour améliorer notre mode opératoire. F.N.H. : Enfin, quels sont les défis spécifiques ren- contrés par les assureurs marocains dans le dévelop- pement de produits d'assu- rance adaptés aux besoins des agriculteurs et des com- munautés rurales confron- tés aux aléas climatiques, et quelles sont les solutions envisagées pour surmonter ces défis ? B. B. : En l'absence d'une obliga- tion d'assurance, il est difficile de mutualiser ce type de risques et les solvabiliser. A cela s'ajoutent les consé- quences du changement clima- tique qui augmentent la fréquence de certains phénomènes météoro- logiques pouvant les rendre inas- surables. Les coûts de la réassurance sur les risques climatiques ne cessent d'ailleurs d'augmenter partout à travers le monde. ◆

Dans cet entretien, Bachir Baddou, vice-président de la Fédération marocaine de l’assurance, met en lumière les défis et les opportuni- tés auxquels le secteur de l'assurance marocain est confronté face aux impacts du changement climatique.

Propos recueillis par Y. Seddik

est assis sur une inclusion automa- tique de la couverture dans tous les contrats d'assurance de biens et de responsabilité, en plus d'un dispositif pour les non assurés qui est porté par le Fonds de solidarité contre les événements catastro- phiques. Par ailleurs, la multirisque climatique est née d'un partenariat public-privé, avec un abondement de l'Etat sur la prime d'assurance pour les petits agriculteurs. Pour vous dire que l'interaction entre les pouvoirs publics et le sec- teur est très forte. F.N.H. : Selon vous, quels sont les principaux enseigne- ments tirés des expériences passées en matière de ges- tion des risques climatiques au Maroc, et comment ces leçons influencent-elles les pratiques actuelles de l'in- dustrie de l'assurance ? B. B. : La gestion du tremblement

seules, supporter l'ensemble des risques inhérents au changement climatique. Il restera toujours un gap de couverture que les pou- voirs publics doivent aider à com- bler d'une manière ou d'une autre. F.N.H. : Comment les autori- tés marocaines collaborent- elles avec l'industrie de l'assurance pour élaborer des politiques et des régle- mentations visant à renfor- cer la résilience face aux impacts du changement cli- matique ? B. B. : Les autorités marocaines, et particulièrement l'ACAPS et le ministère des Finances, ont tra- vaillé main dans la main avec la Fédération marocaine de l'assu- rance pour mettre en place un dispositif de couverture obligatoire contre les risques d'inondation, de tremblement de terre et de Tsunami. Comme vous le savez, ce système

Finances News Hebdo : Tout d’abord, quels sont les impacts spécifiques du changement climatique sur le secteur de l'assurance au Maroc, et comment les compagnies d'assurances s'adaptent-elles à ces défis ? Bachir Baddou : Le changement climatique sur notre pays est clai- rement perceptible, avec des tem- pératures hors saison à répétition et un manque de pluie dramatique depuis maintenant bientôt 6 ans. Paradoxalement, les épisodes plu- vieux peuvent être plus violents que par le passé, nous exposant à des risques d'inondations par moment. Le risque d'inondation est intégré dans la couverture contre les conséquences des évè- nements catastrophiques, alors que le risque sécheresse est inté- gré dans la multirisque climatique. Ceci dit, les entreprises d'assu- rances ne peuvent pas, à elles

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Banques La SGMB bat pavillon marocain Le groupe Société Générale a signé deux contrats de cession avec le groupe Saham, soumis à l’approbation des autorités compétentes, en vue de céder Société Générale Marocaine de Banques, incluant ses filiales. Le deal, qui s’élève à 8 milliards de dirhams, comprend également la filiale assurance La Marocaine Vie. Les deux groupes ont également tracé les contours d’un partenariat commercial de long terme.

cial de long terme qui permettrait aux clients corporate de Société Générale intervenant au Maroc de faire appel à un partenaire bancaire localement. Pour le groupe Saham, ce parte- nariat offrirait à ses futurs grands clients des solutions d’accompagnement et de finance- ments apportées par les experts du groupe Société Générale. Slawomir Krupa, Directeur général du groupe Société Générale, com- mente : «Société Générale poursuit la mise en œuvre de sa feuille de route stratégique à travers ce projet de cession. Société Générale a bâti au fil des décennies une banque solide et reconnue au Maroc au service de plus d’un million de clients. Nous sommes convaincus que la qualité du projet de reprise par le groupe Saham offrira de nouvelles perspectives de développement à ces activités et sera créatrice de valeur pour les clients et les collaborateurs. Société Générale est pleinement engagée à accompagner la transition et ravie de nouer un partenariat de long terme avec le Groupe Saham» . L’opération est soumise aux condi- tions suspensives usuelles, et notamment l’ap- probation des autorités réglementaires com- pétentes. S’exprimant à l'occasion de ce projet d'ac- quisition, Moulay Hafid Elalamy, président de Saham, a affirmé : «Nous sommes heu- reux d'envisager cette acquisition, destinée à rejoindre les actifs très long terme du Groupe Saham. Saham s'inscrit dans la direction tra- cée par notre Auguste Roi, Que Dieu l’As- siste, dont les stratégies successives mises en œuvre invitent les entrepreneurs marocains à s'investir davantage dans l'économie du Royaume» . Et d'ajouter que «cette acquisition sera financée par les capitaux propres du Groupe Saham, issus de bénéfices d’investis- sements réalisés à l'international... Nous avons eu le plaisir, avec Société Générale, représen- tée par Slawomir Krupa, de tracer les contours d'un partenariat solide et de long terme entre nos deux Groupes et d'envisager l'avenir dans la sérénité, pour la SGMB, ses clients et ses ressources humaines». A noter que la finalisation de ce projet d’acqui- sition est prévue d’ici fin 2024 et donnera lieu au lancement d’une offre publique d'achat obli- gatoire sur les titres d’Eqdom, société cotée à la Bourse de Casablanca. Conformément à la réglementation en vigueur, l’opération est soumise à l’obtention des auto- risations réglementaires nécessaires, à savoir notamment les accords préalables de Bank Al-Maghrib (BAM), du Conseil de la concur- rence, de l'Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) et de l'Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC). ◆ ** millions d'euros

T Par A. Hlimi

rès attendue après plusieurs fuites dans la presse, le deal est finalement acté. Le groupe Saham reprend ainsi la totalité des activités opérées par ces filiales et de leurs portefeuilles clients, ainsi que l’ensemble des collaborateurs de ces entités. Ce projet de cession s’inscrit dans le cadre de l’exécution de la feuille de route stratégique de Société Générale, présentée en septembre 2023, qui vise à façonner un modèle simplifié, plus synergétique et performant tout en renforçant le capital du Groupe. La transaction se ferait au prix de 745 millions d’euros et aurait un effet positif estimé à environ 15 points de base sur le ratio CET1 du Groupe à la finalisation de l’opération qui pourrait intervenir d’ici la fin 2024. L’annonce de cet accord induit un impact comptable négatif d’environ -75 MEUR** sur les résultats du 1 er trimestre 2024 du Groupe fran- çais, explique ce dernier dans un communiqué.

Le jour de l’annonce, l’action SG a terminé en tête des variations du CAC40, les investisseurs célébrant l’accélération de l’affûtage du géant bancaire. De côté-ci de la méditerranée, l’annonce a été également bien accueillie. La SGMB, quatrième banque marocaine par la taille de son actif, réalise un produit net bancaire de plus de 5,5 milliards de dirhams et dispose de capitaux propres surdimensionnés par rapport à son niveau d’activité. Les observateurs voient dans cette configuration un potentiel de croissance important qui se libère, parallèlement au désen- crage des contraintes européennes. La force de frappe de la SGMB va désormais se démultiplier. Partenariat commercial Société Générale et Saham ont également tracé les contours d’un partenariat commer-

 Conformément à la réglementation en vigueur, l’opération d'acquisition est soumise à l’obtention des autorisations réglementaires nécessaires.

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Moulay Hafid Elalamy

oulay Hafid Elalamy remettra- t-il pied dans le monde des assurances ? Où investira-t-il le pactole récolté avec cette cession ? En tout cas, MHE atterrit sou- vent, avec fracas, là où on l’attend le moins. Il faut donc s’attendre à ce qu’il frappe encore un grand coup ». Voilà ce que nous écrivions (www. fnh.ma), en substance, au len- demain de la cession, en mars 2018, par MHE de toutes ses participations dans le sec- teur de l’assurance (Saham Finances) au géant sud-afri- cain Sanlam pour plus de 1,05 milliard de dollars. Après une période en mode sous-marin, Moulay Hafid Elalamy fait à nouveau parler de lui avec l'acquisition spectaculaire du Groupe SGMB et de La Marocaine Vie. Cette nouvelle incursion dans le monde des assurances et de la banque va rebattre les cartes dans ce paysage financier marocain très concurrentiel. Par D. William M Nouveau coup de génie du magnat des affaires

L’enfant de Marrakech, du haut de ses 64 piges, n’a jamais quitté le monde des affaires. Il s’était certes fait plus discret à la faveur de la sortie de Saham Finances du giron du Groupe, mais il était bien là. Sur le site du Groupe, on peut d’ailleurs lire que «Saham possède un por- tefeuille de quatre sociétés et opère une activité de Family Office. Saham a adopté une approche entrepreneuriale solide et visionnaire qui lui a permis de se diversifier dans des secteurs à fort poten- tiel tels que l’expérience client, l’immobilier, l’éduca- tion, l’agriculture, la phar- maceutique, la santé et les médias». De même, ajoute-t- on, « Saham continue d’explo- rer de nouvelles opportunités d’investissement dans diffé- rents secteurs avec un seul mot d’ordre : la création de valeur et l’accompagnement des entreprises à long terme».

rition médiatique en février 2023, lors du Symposium sur l’investissement tenu à Rabat. Un anonymat voulu et assu- mé. Mais, pendant tout ce temps, c’est peu dire qu’il guettait la bonne affaire. Ce deal qui lui permettrait de revenir avec éclat dans le monde du business, sans aucun triomphalisme. De revenir surtout plus fort, plus puissant. Son attente a visi- blement payé, car non seule- ment il remet les pieds dans l’univers des assurances, mais il rejoint également le cercle restreint des patrons de banque de la place. Avec l’acquisition du Groupe SGMB et de La Marocaine Vie, le Groupe Saham atteint donc véritablement une nou-

Six ans plus tard… De la cession de Saham Finances à ce nouveau coup de maître, il s’est passé 6 ans. Six ans où MHE s’est fait presque oublier, gérant ce qui restait du Groupe Saham en toute discrétion. Ne lui per- mettait d’être sous les feux des projecteurs que sa cas- quette de ministre de l'Indus- trie, du Commerce, de l'Inves- tissement et de l'Économie numérique, dont il s’est d’ail- leurs débarrassé le 7 octobre 2021, après avoir habilement jonglé entre les exigences du monde des affaires et celles de la sphère politique. Il disparut alors des radars de la politique et des affaires, sombrant dans l’anonymat, ne faisant qu’une seule appa-

Et il ne nous a pas déçus. Le vendredi 12 avril 2024, MHE, président et fondateur du Groupe Saham, signe un «retour» pour le moins fracas- sant en s’offrant le Groupe SGMB et La Marocaine Vie pour la coquette somme de 745 millions d’euros. Retour ? A vrai dire non.

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