Finances News Hebdo N° 1059

E CONOMIE

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FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 24 MARS 2022

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Relance économique

Quelle marge de manœuvre pour le gouvernement ?

◆ La sécheresse et la guerre en Ukraine compliquent la situation et devraient peser lourdement sur la Caisse de compensation. ◆ Le gouvernement devra faire des arbitrages budgétaires.

brèches. Le manque de visibilité et les facteurs exogènes lui imposent beaucoup de pru- dence dans ses choix bud- gétaires. La conjoncture actuelle nécessite de priori- ser les secteurs qui ont des retombées sociales, notam- ment l’agriculture et le trans- port. D’autres engagements sont à honorer, comme les accords conclus dans le cadre du dialogue social» , souligne Mohamed Amrani, économiste et professeur universitaire. «La reprise est encore fra- gile et demeure dépendante de différents aléas. Les opé- rateurs économiques n’ont pas encore de visibilité et affichent quelques inquié- tudes. La demande inté- rieure, moteur de la crois- sance, est fortement chahu- tée par une baisse significa- tive du pouvoir d’achat. L’effet de la guerre en Ukraine sur les finances publiques n’est pas encore visible. Plus le conflit dure et plus les charges de compen- sation sur le gaz et le blé vont augmenter. Les prochains mois seront très difficiles. Espérons que la reprise du tourisme et d’autres activités qui lui sont liées donnent un nouveau souffle à l’éco- nomie nationale», conclut Amrani. ◆

port et préserver le pouvoir d’achat des citoyens. Il est question aussi de venir en aide aux agriculteurs par une enveloppe de 10 milliards de DH.

Dans le même ordre d’idées, des partis poli- tiques et des écono- mistes ont appelé à une Loi de Finances rectifi- cative du fait que toutes les hypothèses fixées par le gouvernement sont en décalage par rapport aux données actuelles. Dans sa dernière sortie

Fouzi Lekjaa, ministre du Budget, estime que l’exé- cutif dispose des moyens pour faire face aux effets de la sécheresse et autres impacts exo- gènes.

médiatique, Fouzi Lekjaa, ministre du Budget, a écar- té cette alternative, arguant que l’Exécutif dispose des moyens pour faire face aux effets de la sécheresse et aux autres impacts exogènes. Il a, par la même occasion, affirmé que les investisse- ments seront maintenus. «La préservation des équi- libres macroéconomiques doit se faire au détriment de certains postes budgé- taires. Le gouvernement ne peut alourdir le déficit public par l’endettement, qui atteint déjà des seuils inquiétants. Il sera contraint de retar- der certains projets comme les chantiers tracés dans le cadre du nouveau modèle de développement. L’exécutif est actuellement dans une logique de colmater les

lières et céréalières seront alourdies et devraient péna- liser les finances publiques ainsi que les réserves en devises du Royaume. Plusieurs institutions natio- nales et internationales ont révisé à la baisse le taux de croissance du Maroc, à l’image de Bank Al-Maghrib qui prévoit 0,7% en 2022. Mais si la situation s’ag- grave davantage, les prévi- sions pourraient être revues à la baisse. Pour atténuer la grogne sociale, le budget de l’Etat sera mis à rude épreuve afin de répondre aux différents besoins urgents, notamment le soutien des prix des hydrocarbures afin de contenir les prix du trans-

L e Maroc traverse une conjoncture très difficile mar- quée une séche- resse sévère et les répercussions de la guerre en Ukraine. Le gouvernement espérait donner une nouvelle impulsion à la reprise des activités en 2022, mais vu la situation, il doit faire face à des contraintes majeures bousculant ses prévisions économiques. Le déficit hydrique enregistré cette année, laisse présager des récoltes nettement infé- rieures aux prévisions de la Loi de Finances 2022. Pour leur part, les factures pétro- Par C. Jaidani

La reprise est encore fragile et demeure dépendante de différents aléas.

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