Finances News Hebdo N° 1059

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POLITIQUE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 24 MARS 2022

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le plan d’autonomie consti- tue «une contribution impor- tante» de la part du Maroc pour résoudre le différend autour du Sahara. Soulignant tout autant le «rôle majeur» que joue le Royaume «pour la stabilité et le développe- ment durable dans la région. En témoigne notamment son engagement diplomatique en faveur du processus de paix libyen». Par deux fois donc, il a fallu que Rabat montre les crocs pour que ses «amis» reviennent à la raison et apprécient avec lucidité et intelligence les rela- tions qui les lient au Royaume. Il faut espérer que l’arithmé- tique politicienne ne vienne ternir ces réconciliations et ces retrouvailles entre bons copains. ◆

actions attentatoires à l’égard des intérêts supérieurs du Royaume, avec une attitude négative sur la question du Sahara marocain, mais qui a aussi combattu le rôle régional du Maroc, notamment sur le dossier libyen, en l’évinçant de la conférence internatio- nale sur la Libye, tenue en janvier 2020, et ce bien que le Royaume reste un acteur central dans la résolution de la crise libyenne. Une attitude qui avait poussé le Maroc à geler ses relations avec l’Am- bassade d’Allemagne dans le Royaume, et à rappeler, par la suite, son ambassadeur à Berlin pour consultations. Mi-décembre dernier, Berlin a changé de fusil d’épaule pour décrisper les relations bilatérales, reconnaissant que

territoriale et l’unité nationale de son voisin du Nord. C’est pourquoi en 2012 le Maroc a répondu favorablement aux demandes du gouvernement espagnol de ne pas recevoir à haut niveau une délégation catalane en visite dans le Royaume. C’est pourquoi en 2002 le Maroc a gracieusement ouvert ses eaux territoriales à 64 bateaux de pêche espa- gnols, alors que les accords de pêche n’étaient pas encore conclus. C’est pourquoi éga- lement en 2008 le Maroc a procédé à des dérogations pour accueillir à bras ouverts des travailleurs et entrepre- neurs espagnols, alors que l’Espagne était en pleine crise économique. Aujourd’hui, l’Espagne, qui s’engage à garantir «la sou- veraineté et l’intégrité ter- ritoriale» du Maroc dans le cadre de «la nouvelle étape» entamée entre les deux pays, semble avoir réellement pris la mesure de ses errances diplo- matiques et de ses erreurs. Et veut dorénavant agir «avec la transparence absolue qui correspond à un grand ami et allié». Et Pedro Sánchez s’est voulu rassurant : «Je vous

assure que l’Espagne tiendra toujours ses engagements et sa parole». Au-delà des déclarations d’in- tention, c’est cependant à tra- vers les actes que posera le gouvernement espagnol qu’il conviendra d’apprécier la sin- cérité de cette nouvelle pos- ture sur le dossier du Sahara marocain et sur l’inflexion que doit prendre les relations bila- térales. En attendant, le Maroc « appré- cie hautement les positions positives et les engagements constructifs de l’Espagne au sujet de la question du Sahara marocain» . Partout d’ail- leurs, les réactions ont fusé pour saluer le réchauffement des relations entre Rabat et Madrid. L’Union européenne a ainsi salué «tout dévelop- pement positif entre ses États membres et le Maroc dans leurs relations bilatérales, qui ne peut être que bénéfique pour la mise en œuvre du par- tenariat euro-marocain dans son ensemble». L’Espagne rentre donc… dans les rangs, comme l’a fait il y a peu un autre pays «ami» du Royaume, l’Allemagne. Un pays qui avait non seulement multiplié les actes hostiles et

Par deux fois, il a fallu que Rabat montre les crocs pour que ses «amis» reviennent à la raison.

Alger bout de colère

Tout le monde applaudit la fin des tensions diploma- tiques entre le Maroc et l’Espagne…, sauf l’Algérie. Qui a eu une réaction épidermique face à la décision du gouver- nement espagnol de soutenir officiellement l’initiative d’autonomie dans le dossier du Saharamarocain : Alger a ainsi décidé le rappel de son ambassadeur à Madrid pour consultations avec effet immédiat. Mais ce revirement de la position espagnole ne fait que confirmer la justesse de la cause marocaine au sujet du Sahara. Il s’agit, tout autant, d’un sérieux revers diploma- tique pour l’Algérie, qui isole de plus en plus sa marion- nette, le polisario, de la scène internationale. «La déci- sion de Madrid est un signal qui peut pousser d’autres pays, notamment les grandes puissances occidentales, à adopter la même posture. Cela devrait isoler davantage l’Algérie, qui continuera de soutenir à coup de milliards de dinars quelque chose d’illégitime», conclut Belmir.

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