Finances News Hebdo N° 1059

S OCIÉTÉ

38

JEUDI 24 MARS 2022 FINANCES NEWS HEBDO

www.fnh.ma

◆ La Journée mondiale de la trisomie 21 est célébrée le 21 mars. Au Maroc, on compte plus de 60.000 porteurs de la pathologie. ◆ A la naissance, dans 40% des cas, des anomalies cardiaques sont décelées. ◆ Entretien avec le Docteur Hassan Afilal, pédiatre réanimateur et président de la Société marocaine de pédiatrie. «Actuellement, la prise en charge de ces enfants n’est pas optimale» Trisomie 21

Propos recueillis par Ibtissam Z.

Finances News Hebdo : Parlez- nous de la pathologie de la tri- somie 21. Quelle en est la cause et comment peut-on savoir si un bébé est trisomique ? Dr Hassan Afilal : La trisomie 21 est la maladie génétique la plus fréquente. Elle est due à un accident chromosomique chez le fœtus lors de la grossesse. L’enfant va avoir trois chromosomes 21 au lieu de deux, et cela entraîne des ano- malies chez le nouveau-né, qui peuvent être découvertes par le gynéco-obstétri- cien lors de ses explorations pendant la grossesse. Ce n’est pas dû à un héritage génétique, et donc ça ne se reproduit généralement pas dans la fratrie ou dans la famille. À la naissance, l’enfant présente un faciès spécifique, c’est-à-dire un visage particulier, qui permet de le reconnaître par une petite taille, et des anomalies cardiaques sont visibles à l’échographie dans 40% des cas. Nous notons aussi une prédisposition à certaines mala- dies. Par la suite, l’enfant va présenter un retard psychomoteur plus ou moins sévère, qui nécessitera une prise en charge assez soutenue. F.N.H. : On compte au Maroc plus de 60.000 trisomiques. Cependant, on déplore le manque ou l’absence de prise en charge qui doit être pourtant multidis- ciplinaire. Quelle appréciation faites-vous ?

La prise en charge psy- chomotrice et psycholo- gique peut sensiblement augmenter leurs perfor- mances et leur adapta- tion à l’envi- ronnement social.

néonatal, le cardiologue et surtout le chirurgien cardiaque vont être les pre- miers à intervenir pour permettre la sur- vie durant la première période de vie du nouveau-né, si l’enfant est très malade à la naissance ou s’il présente une malformation cardiaque. Le passage en réanimation, puis la chirurgie cardiaque

Dr H. A. : En effet, la prise en charge de ces enfants n’est pas optimale. Actuellement, elle nécessite la collabo- ration de plusieurs spécialistes pour les aider à survivre dans un confort relatif. Les structures spécialisées sont très rares, ce qui laisse les parents dans un désarroi regrettable. Le réanimateur

Made with FlippingBook flipbook maker