Finances News Hebdo N° 1059

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DEVELOPPEMENT DURABLE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 24 MARS 2022

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en œuvre des activités de restauration participative sur le terrain. Au Liban, les initiatives de restauration des forêts et des paysages n'ont cessé de se multiplier ces 10 dernières années. Grâce au sou- tien du projet, le gouvernement libanais a eu l'opportunité d'analyser les principales actions nationales de restauration et leur impact sur les émissions et les réductions de gaz à effet de serre. Ces efforts ont permis une intégration appropriée des activités de restauration dans la contri- bution déterminée au niveau national du Liban, visant à atténuer les effets du changement climatique. Au terme du pro- jet précité, les deux pays ciblés, à savoir le Maroc et le Liban, auront amélioré la coordination intersectorielle, les cadres juridique et politique pour une mise en œuvre efficace des programmes de res- tauration et des processus de gouver- nance efficaces nécessaires pour chan- ger d'échelle les projets de restauration (mode d'occupation, participation, ins- truments de financement nationaux, etc.). F.N.H. : Enfin, que pensez-vous de la stratégie «Forêts du Maroc 2020-2030», lancée par l’Etat ? V.G. et A.S. : Véritable levier de déve- loppement des espaces forestiers, avec «Forêts du Maroc 2020-2030», le Royaume montre encore une fois son vif intérêt pour la remise en forme des forêts à l’échelle nationale. Le Maroc sera d’ail- leurs invité à partager son expérience de restauration des forêts lors de la Semaine forestière méditerranéenne du 21 au 25 mars 2022 à Antalya, en Turquie, sous le titre «Restauration des forêts et des écosystèmes pour les prochaines géné- rations méditerranéennes». Il faut noter que le Maroc est historiquement l'un des pays les plus proactifs du Protocole de Kyoto et a donc développé une infras- tructure institutionnelle plus solide que beaucoup de ses partenaires SEMED, permettant un meilleur accès aux prêts au développement. La Conférence des parties à la CCNUCC, organisée en 2016 par le Maroc, a également déclenché une augmentation des financements des agences de développement telles que l'AFD, ce qui peut expliquer au moins une partie du succès du pays pour attirer le financement climatique. C'est à travers les efforts en eau et dans la restauration des paysages que le Maroc montre le chemin pour les autres pays de l'UpM. ◆

La forêt de la Maâmora, subéraie de plaine de 132.000 ha de superficie, est un espace forestier sérieusement affecté par le changement climatique…

Valentina Garavaglia

restauration des forêts et des pay- sages pour rétablir la biodiversité et promouvoir des approches com- munes d’atténuation et d’adapta- tion». Quels sont les principaux objectifs du projet au Maroc ainsi que les moyens mis en place pour les atteindre ? V.G. et A.S. : L’objectif du projet est de démontrer le potentiel élevé des actions de restauration des forêts et des pay- sages dans le cadre de l’Accord de Paris - et ses contributions nationales détermi- nées - de la Convention sur la biodiversité et du défi de Bonn. Au niveau régional, le projet favorise l’échange des connais- sances, le développement des capacités, la mobilisation de financements inno- vants, le suivi de la restauration des forêts et des paysages et la mise en œuvre des plans et programmes d'action nationaux existants en matière de restauration. Avec le soutien du projet et de la FAO, le dépar- tement des Eaux et Forêts est en train de développer un nouveau plan de gestion participatif basé sur les facteurs écolo- giques, de gestion et socioéconomiques de la forêt de la Maâmora. Quatre sites ont été choisis pour la phase pilote qui permettra de tester les différentes étapes du plan de gestion, à partir de la formation des populations locales jusqu’à la mise

F.N.H. : Sur le plan économique et en termes d’emplois directs et indirects et de biodiversité, que représentent les forêts maro- caines ? V.G. et A.S. : Il est encore difficile d’éva- luer l’impact complet qu’a eu la pandé- mie sur le secteur forestier, surtout en termes d’emplois indirects. Néanmoins, les chiffres d’avant pandémie montrent l’importance du secteur forestier pour le Maroc. Une étude de la FAO évalue que la contribution réelle de la forêt marocaine est estimée à 10% du PIB agricole, ce qui correspond aux revenus que les popula- tions rurales retirent du bois combustible et des produits forestiers non ligneux. Le secteur forestier marocain procure plus de 8.000 emplois permanents. Sur le plan environnemental, la contribution la plus importante des forêts au Maroc est la protection des sols contre l’érosion, la conservation des ressources en eaux dans les bassins versants, la protection des infrastructures hydrauliques, la pré- servation de la nature et de la faune et de la flore sauvages ainsi que la protection de la biodiversité. F.N.H. : En collaboration avec la FAO, l'UpM a lancé au Liban et au Maroc le projet «intensifier la

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