Finances News Hebdo N° 1068

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ECONOMIE

JEUDI 9 JUIN 2022 FINANCES NEWS HEBDO

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Exportations

◆ Le Royaume est davantage intégré au reste du monde par les importations que par les exportations. ◆ Comment inverser rapidement cette tendance particulièrement préjudiciable pour l’économie nationale ? Eléments de réponse. Ces «quick-win» qui feront la différence

nal a été permis en partie grâce aux accords commerciaux pré- cités, dont certains doivent être adaptés aux nouvelles ambi- tions et réalités économiques du Royaume. L’une des annonces majeures du DG du Commerce est l’identification à l’export d’un potentiel supplémen- taire de l’ordre de 120 Mds de DH. Afin de transformer l’essai et renforcer le stock des entreprises expor- tatrices (autour de 7.500 actuellement), la tutelle mise, entre autres, sur une nou- velle approche d’accompa- gnement des entreprises attirées par les marchés étrangers. «La mobilisation des conseils écono- miques auprès des ambassades du Maroc à l’étranger et l’aide à la certification des entreprises exportatrices sont autant d’ac- tions utiles pour le dévelop- pement des exportations natio- nales» , soutient Rahhal. Dans le même ordre d’idées, sont en cours d’élaboration une offre de financement adaptée ainsi qu’un mécanisme de garantie adéquat afin de mieux contenir les risques inhérents à l’export. Promouvoir la compétitivité des entreprises Hakim Marrakchi, PDG de Maghreb Industries, et Adil Zaidi, président de la Fédération de l’automobile, ont relevé plusieurs contraintes portant atteinte à la compétitivité des entreprises marocaines, lesquelles doivent croiser le fer avec leurs consœurs étrangères sur des marchés exi- geants en termes de prix et de qualité. Les deux hommes d’af- faires ont ainsi pointé du doigt

la lourde fiscalité qui s’exerce sur les entreprises marocaines. Le secteur privé a également exprimé l’urgence de réduire les problèmes logistiques liés, entre autres, à l’absence d’un pavillon marocain et au manque d’au- toroutes maritimes, dotées de ports proches. « Il est aussi cru- cial d’établir des accords préfé- rentiels avec des Etats, devenus de grands fournisseurs pour cer- taines branches industrielles de notre pays. C’est le cas de cer- tains pays d’Amérique, leaders dans le domaine des embal- lages», suggère Marrakchi, qui déplore le délai anormalement long pour exporter aux USA à partir du Maroc (environ 45 jours). A l’évidence, une meilleure inté- gration dans les chaînes de valeur mondiales ainsi qu’une mise à profit des complémen- tarités régionales sont néces- saires pour faire de l’export un pilier de la croissance écono- mique. Pour rappel, celle-ci est toujours tirée par la demande intérieure qui, de facto, booste les importations dans le cas de figure du Royaume. Au final, plu- sieurs intervenants ont souligné la nécessité de miser davantage sur l’intelligence information- nelle. Une variable susceptible d’aider les exportateurs maro- cains à mieux appréhender les opportunités à saisir sur des mar- chés bien déterminés. D’ailleurs, la tutelle a réalisé un travail remarquable, puisqu’elle a mis sur pied une base de données de 1.200 couples marché/pro- duit qui sera mise à la disposi- tion des entreprises et entités intéressées. ◆

80% des exporta- tions de notre pays se font dans le cadre des accords préférentiels et des accords de libre- échange.

nouveau modèle de croissance, tiré davantage par les exporta- tions. Ce qui précède confère un grand intérêt à la manifestation qui s’est tenue récemment au siège de la CGEM dans le cadre de la série de rencontres du Livre blanc. Le rendez-vous, qui a eu pour thème : «Exporter du Maroc : Opportunités et défis» , a été l’occasion pour les différents acteurs concernés par l’export d’identifier les obstacles, mais surtout de faire des propositions concrètes, assimilées à des «quick-win» . Un grand potentiel à l’export «Il est important de garder à l’esprit que 80% des exporta- tions de notre pays se font dans le cadre des accords préféren- tiels et des accords de libre- échange. Pour les produits finis, ce chiffre culmine à 99%» , indique Abdelouahed Rahhal, Directeur général du Commerce au ministère de l’Industrie et du Commerce. Rahhal n’a pas man- qué de rappeler que le dévelop- pement du tissu industriel natio-

L e caractère salvateur des exportations pour les économies des Etats n’est plus à démontrer. Plusieurs pays déve- loppés et émergents s’attèlent à améliorer leurs stratégies inhé- rentes aux exportations. Ces dernières constituent un relais de croissance pour les entre- prises et une source majeure de devises. Le rapport relatif au nouveau modèle de déve- loppement accorde une place de choix à l’essor des exporta- tions nationales, qui ont encore une énorme marge de progres- sion. D’ailleurs, des économistes comme Ahmed Laaboudi, DG du Centre marocain de conjoncture (CMC), ne manquent pas de rap- peler que le Royaume est davan- tage intégré au reste du monde par les importations (autour de 50% du PIB) que par les expor- tations (un peu plus de 30% du PIB). En conséquence, tout l’en- jeu pour le pays au cours de la décennie à venir est de bâtir un Par M. Diao

Tout l’enjeu pour le Royaume au cours de la décennie à venir est de bâtir un nou- veau modèle de croissance, tiré davan- tage par les exportations.

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