F OCUS AGRICOLE
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JEUDI 9 JUIN 2022 FINANCES NEWS HEBDO
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Aïd Al-Adha
◆ Les éleveurs vont répercuter le surcoût dû au renchérissement record des prix de l’aliment de bétail. ◆ La relance de l’événementiel, le tourisme et le retour des MRE vont alimenter les tensions sur les prix des moutons. Le spectre de la flambée des prix
Al-Adha à cause de cette flambée. D’autres ont réduit l’effectif de leur cheptel. Il faut rappeler que la phase d’engraissement dure entre trois et six mois selon les régions, l’âge des bêtes, la période séparant l’agnelage et l’aïd. A cause de la faiblesse des parcours naturels, cette année les éle- veurs étaient contraints de procéder aux opéra- tions d’engraissement plus vite que prévu. Du coup, les charges ont augmenté sensiblement. D’autres frais devraient renchérir les prix des bêtes, notamment le transport. En outre, il faut noter que la demande de viande ovine s’est s’inscrite dans un trend haussier à cause notamment de la levée des restrictions
sanitaires qui ont permis de relancer le secteur de l’évène- mentiel et du tourisme. Après deux années d’absence, l’arri- vée des MRE, dont le nombre est estimé à 3 millions de personnes, devrait accentuer j’achète un mouton juste après le Ramadan à un prix oscil- lant entre 2.500 et 3.000 DH chez un fermier auquel je suis resté fidèle ces dix der- nières années. Cette année, pour le même gabarit et la même race, il faut compter pas moins de 3.500 DH. Il y a un renchérissement évident par rapport aux autres sai- sons. J’ai constaté le même niveau de prix dans les autres exploitations» , témoigne Larbi Ziani, un père de famille de Casablanca. ◆ cette demande. «Généralement,
Pour barrer la route aux intermédiaires et éviter les pertur- bations de la distri- bution, les autorités doivent intervenir fermement.
«Les prix des aliments de bétail ont été multipliés par 2, voire 4 pour certains produits. Le coût de production a connu à son tour une hausse excep- tionnelle comparativement aux autres années. Certes, les exploitants ont montré une certaine résilience face à cette conjoncture difficile, mais pour s’en sortir, ils n’ont d’autre choix que de répercu- ter cette hausse sur les prix à la consommation, sinon ils vont vendre à perte. Il faut donc s’attendre à une hausse entre 20 et 30%» , souligne Abderrahmane Mejdoubi, pré- sident de l’Association natio- nale ovine et caprine (ANOC). Le risque de la hausse des prix pourrait être aggra- vé, à en croire les informa- tions recueillies du côté des groupes d’éleveurs sur les réseaux sociaux. Une partie des exploitants n’a pas jugé opportun d’investir pour Aïd
U n mois nous sépare de Aïd Al-Adha. Les préparatifs vont bon train du côté des éleveurs et des services concernés du département de tutelle pour réussir cet événement. Selon les chiffres du ministère de l’Agriculture recueillis à tra- vers l’ONSSA, «environ 7,2 millions d’ovins et de caprins sont identifiés. Présentant un état sanitaire favorable, cet effectif est assez nombreux pour couvrir la demande esti- mée à environ 5,4 millions de têtes». Plusieurs éléments devraient peser sur ce rituel cette année, notamment au niveau des prix. Tout d’abord, la séche- resse a bouleversé le pro- gramme d’investissement des éleveurs. L’aliment de bétail a connu une flambée record. Par C. Jaidani
Les intermédiaires faussent le jeu de l’offre et de la demande. Pour Aïd Al-Adha, ils ont un impact défavorable sur le marché et devraient influencer davantage les prix. Ils achètent au prix de gros auprès des éleveurs et vendent avec une marge importante dans des sites dédiés à l’occa- sion. Les autorités doivent intervenir à ce niveau pour lutter contre ce phénomène. La distribution et la commercialisation des bêtes desti- nées à l’immolation sont des points les plus critiqués par les citoyens. L’Intérieur devrait limiter l’accès aux points de vente (milieu urbain) uniquement aux animaux dûment identi- fiés et appartenant aux élevages enregistrés. Les garages, sites de prédilection pour les intermédiaires, ne doivent pas obtenir l’autorisation nécessaire pour exercer ce genre de commerce. Haro sur les intermédiaires !
Les prix des aliments de bétail ont été multipliés par 2, voire 4 pour certains produits.
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