S OCIÉTÉ
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JEUDI 9 JUIN 2022 FINANCES NEWS HEBDO
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Khadija Mardi ou la rage de vaincre Boxe
◆ Lors du championnat du monde qui s’est déroulé fin mai en Turquie, Khadija Mardi a signé son grand retour. Elle offre au Maroc l’argent, une première dans l’histoire de la boxe nationale féminine. Entretien.
Propos recueillis par Ibtissam Z.
Finances News Hebdo : Tout d’abord, comment cette passion de la boxe est-elle née ? Khadija Mardi : Mon engouement pour la boxe, je le dois à mon père qui était pugi- liste; il était une véritable inspiration pour moi. Dans le noble art, j’ai une autre idole : il s’agit de Mohammed Ali. J’ai toujours été fan de ses combats. Il faut savoir qu’à mes débuts, j’ai pratiqué ce sport pour me défendre à l’école, car j’ai été attaquée étant petite. Je me suis donc inscrite au club pour apprendre un sport de combat pour me protéger. Je n’étais nullement pré- destinée à faire carrière dans cette disci- pline, encore moins devenir championne... Mais le destin en a décidé autrement. Et je suis ravie du résultat. F.N.H. : Lors du mondial en Turquie, vous avez fait sensation en accé- dant en finale et en arrachant l’argent. Pourtant, vous avez pris un gros risque après votre accou- chement ? Kh. M. : La médaille d’argent a créé la sensation pour la simple raison que cette année en boxe, nous n’avons rem- porté aucune médaille. Cette 2 ème place au championnat du monde a donc été une véritable bouffée d’oxygène pour le noble art national. Je dois reconnaître qu’arra- cher l’argent n’a pas été chose aisée; ce sont des heures et des heures de travail et d’entraînement et de sacrifice. Je n’avais qu’un seul objectif, gagner avec l’art et la manière. Dans cet engagement, j’ai dû me défier personnellement : il fallait récupérer après l’accouchement, et reprendre les entraînements 20 jours seulement après la naissance de ma fille. Mon autre challenge était de perdre du poids. Ce n’était pas du tout facile, j’avais très peu de temps pour
La médaille d’argent a créé la sen- sation pour la simple raison que cette année en boxe, nous n’avons rem- porté aucune médaille.
accentuer le rythme aux entraînements, mais j’étais décidée à relever le défi. L’esprit de la gagne m’anime toujours. Je suis parvenue tout de même à réconcilier ma vie sportive et ma famille, avec au bout une belle consécration en Turquie. C’est que du bonheur pour moi. F.N.H. : Pour la première fois, vous avez combattu dans la catégorie des poids lourds. Parlez-nous de ce challenge ? Kh. M. : Combattre dans la catégorie des poids lourds est extrêmement difficile, que ça soit pour les femmes ou pour les hommes.
Ça demande beaucoup d’énergie, de force, de technique et de concentration. C’était mon challenge de réussir dans la catégorie poids lourd et, Dieu merci, je suis parve- nue à m’imposer. Il faut puiser dans ses ressources intérieures, les plus enfouies, et avoir toujours de la réserve pour se sur- passer. C’est ma conviction profonde. F.N.H. : Vous vous êtes orientée vers ce sport de combat très jeune. Qu’est-ce qui vous a motivée à embrasser cette discipline qui est à la base très masculine ? Kh. M. : A vrai dire, il n’y a pas que les hommes qui peuvent s’adonner à tous les
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