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SOCIÉTÉ
JEUDI 9 JUIN 2022 FINANCES NEWS HEBDO
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la positive attitude et j’essaye de me protéger du mieux que je peux. Durant les combats, je tente d’éviter surtout les coups sur la tête.
Mais, comme vous le savez, dans tous les domaines, le risque zéro n’existe pas. Donc j’essaie de faire abstraction car, après tout, cha- cun a son propre destin. En ce qui me concerne, honorer les couleurs nationales, c’est aussi une opportu- nité pour offrir un avenir meilleur à ma famille et à mes enfants. Je suis consciente que c’est un sport dangereux et que parfois un coup
Je souhaite que ces sportifs qui n’ont qu’un seul but, à savoir réussir et repré- senter dignement leur pays, soient considé- rés à leur juste valeur et que leurs efforts soient récompensés.
asséné par inadvertance peut être fatal, mais cela fait partie du jeu. C’est un che- min que j’ai tracé et j’assume mon choix. Dans la foulée, je tiens à soulever un point essentiel à mes yeux : les sportifs oubliés. Il y a des champions qui tra- vaillent dur pour réaliser de bons résul- tats, mais qui restent malheureusement dans l’ombre alors qu’il faut les soutenir. Je souhaite que ces sportifs, qui n’ont qu’un seul but, à savoir réussir et repré- senter dignement leur pays, soient consi- dérés à leur juste valeur et que leurs efforts soient récompensés. ◆
et à tous ceux et celles qui ont cru en moi, est mon plus grand souhait.
tion qui m’interpelle vraiment. Cette idée hante pratiquement tous les pugilistes. Dès qu’on raccroche les gants, on se demande quelles seront les consé- quences de la pratique de la boxe sur notre santé. J’avoue que ça m’arrive d’y penser, mais je me ressaisis rapidement. Il faut garder
F.N.H. : La boxe comporte des risques considérables pour la santé du pratiquant. En tant que pugiliste, ça vous interpelle ? Kh. M. : Sincèrement, c’est une ques-
PORTRAIT Khadija Mardi : L’exploit a un prix, la persévérance Khadija Mardi est une cogneuse dans la vie comme sur le ring. Son histoire est loin d’être un fleuve tranquille. Sa force, elle la puise au sein de sa famille et de son entourage.
C’est à Ben M’Sik Sidi Othman que notre pugiliste a appris les premiers rudi- ments de la boxe. Son premier entraîneur fut Moulay Ismail Alaoui. A l’âge de 9 ans, elle intègre le club la ceinture d’or «Al Hizam Dahabi» à Sidi Moumen. Ensuite, elle s’exercera au club de l’Energie, avant de poser ses valises au Fus de Rabat. En 2014, alors qu’elle arrachait la qualification pour la finale du championnat international Mohammed VI de boxe à Marrakech, sa maman, Haja Fatima, vic- time d’un malaise cardiaque, décède dans les gradins. Elle décida néanmoins de jouer la finale 24 heures plus tard. Une finale qu’elle remporte haut la main et la dédie à sa défunte mère. Depuis, cette perte incommensurable est devenue une motivation. Khadija Mardi est mère de trois filles : Ilham 10 ans, Fatima Zahra 6 ans et Soltana, à peine 1 an. Après avoir accouché de sa dernière fille, elle se retrouva en surpoids. En trois mois, elle perd 22 kilos, passant de 107 à 85 kg, pour concourir pour la première fois dans la catégorie des poids lourds, lors du championnat du monde de boxe qui s’est déroulé du 8 au 20 mai 2022 en Turquie. Elle créa la sensation en écartant en demi-finale l’Ouzbèke Mukhira Abdulayeva sur le score de 5 points à 0. Elle décroche une place en finale dans une catégo- rie qu’elle n’a jamais disputée auparavant. Un exploit en soi. Lors de la finale des poids lourds (+81 kg), Mardi s’incline devant la Turque, Demir Sennur, galvanisée par son public, sur le score de 4 à 1. Demir a ainsi pris sa revanche sur la championne marocaine qui l’avait battue en 2019 lors du mondial russe. La désormais vice-championne du monde rajoute une autre médaille à son riche palmarès. Elle devient ainsi la première marocaine
Ma force est une ode à ma défunte mère. 8 ans après son décès, elle m’inspire toujours.
médaillée d’argent dans un championnat du monde. A son actif également, une médaille de bronze au championnat du monde de Russie il y a 4 ans. Plusieurs fois meilleure sportive de l’année, 5 fois championne du Maroc, 4 fois championne d’Afrique des -75 kg, 5 ème au JO de Rio de Janeiro en 2016, ambas- sadrice de la boxe africaine, numéro 1 en Afrique et numéro 2 mondial…, le pal- marès de la Casablancaise est bien garni. En dehors des rings, Khadija Mardi adore la musique. Elle compte aussi écrire son autobiographie … et faire une adaptation au cinéma de son parcours ô combien inspirant, émouvant et motivant. ◆
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