11
BOURSE & FINANCES
FINANCES NEWS HEBDO
VENDREDI 30 SEPTEMBRE 2022
www.fnh.ma
l'unanimité auprès des opérateurs écono- miques. Mais pour Jouahri, «l’enclenche- ment de spirales inflationnistes auto-entre- tenues est jugé plus néfaste pour la crois- sance à long terme qu’un resserrement rapide». Comprenez par là qu'un sacrifice est nécessaire pour freiner la hausse des prix. En outre, Abdellatif Jouahri s’engage à contrôler la répercussion de la hausse du taux directeur par les banques sur les clients, pour éviter tout dérapage et la réa- lisation de marges indues. Quel rôle pour le gouvernement ? Stopper l’inflation n’est pas uniquement du ressort de la Banque centrale. Le gouvernement doit aussi jouer un rôle de régulateur dans des secteurs clés où la tentation de spéculer est importante en temps de crise. Le dernier avis du Conseil de la concurrence sur les pétroliers est là pour nous le rappeler. Ce rapport, qui conclut que «la concurrence par les prix
les projections de Bank Al-Maghrib, passer de 5,9% du PIB en 2021 à 5,5% en 2022 avant de s’atténuer à 5,0% en 2023. ◆
sur ces marchés est quasi-inexistante, voire neutralisée», montre qu’avec la poli- tique monétaire la plus restrictive qui soit, sans régulation de la part des politiques, la frontière entre anarchie et libéralisme demeure fine.
Revenant sur le sujet d'une éventuelle sortie du Trésor sur le marché international, Jouahri a souligné que le Trésor peut mobiliser l'ensemble des outils à l'extérieur sous toutes leurs formes, et ce auprès des organisations inter- nationales et des partenaires bilatéraux. Au niveau du financement du Trésor, «il existe au moins deux sources auprès de nous que le Trésor peut utiliser», à savoir la ligne de précaution et de liquidité (LPL) et les droits de tirage spéciaux (DTS), a précisé le gouverneur de BAM. «Rien ne s'oppose à ce que le Trésor utilise ces deux sources. Ce n'est pas contraire au statut de BAM ni aux statuts des organi- sations internationales, notamment le FMI avec qui nous avons négocié la LPL et les DTS», a-t-il assuré. Ces outils permettraient au Trésor d’éviter une sortie sur les marchés en Dollar alors que les spreads explosent un peu partout dans le monde. Sortie à l’international : C’est compliqué
Le déficit au-dessus de 5% en 2022 et 2023
Au niveau des finances publiques, l’exécu- tion budgétaire au titre des huit premiers mois de l’année fait ressortir une amélio- ration de 24,5% des recettes ordinaires, portée principalement par l’augmentation des rentrées fiscales. En parallèle, les dépenses globales se sont alourdies de 13,1%, reflétant en par- ticulier la hausse de la charge de compen- sation. Tenant compte notamment de la progression attendue des recettes fiscales, de la mobilisation des ressources au titre des financements spécifiques ainsi que de l’évolution prévue de la charge de compen- sation, le déficit budgétaire devrait, selon
Made with FlippingBook flipbook maker