FNH N° 1078 okk

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

VENDREDI 30 SEPTEMBRE 2022

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voire faibles», analyse notre interlocuteur.

claire sur notre vraie capacité d’hébergement», souligne notre source, qui reconnaît cependant que certaines des- tinations ont fait des efforts pour augmenter leurs capa- cités et offres touristiques. «C’est le cas de la région de Souss Massa qui a prévu un programme d’investissement consistant, avec 30 nouvelles zones touristiques, dont 15 dans la zone du Grand Agadir. C’est le cas aussi de Marrakech qui prévoit la réalisation de plus de 35 mille lits supplémentaires, en plus d’un centre de congrès avec 10.000 places assises», note Bouhoute. Pour autant, estime-t-il, « cela reste insuf- fisant, puisqu’on a besoin d’une capacité additionnelle de presque 276 mille lits supplémentaires si on veut atteindre 26 millions de tou- ristes en 2030, avec 16 mil- lions de TES, un taux d’occu-

pation des chambres de 65% (au lieu de 48% en 2019), un délai moyen de séjour de 3 nuits pour les TES (au lieu de 2,47 en 2019) et une part de tourisme interne de 40% (au lieu de 31% en 2019)» . Clairement, passer de 10 mil- lions de touristes en 2022 à 26 millions en 2030 reste un très gros challenge, surtout qu’en presque deux décen- nies (2000-2019), le tourisme n’a progressé que de 5,5% en moyenne. Il faudra donc passer un nouveau cap pour enregistrer une progression moyenne annuelle de 14% à cet horizon. Pour notre inter- locuteur, cela signifie que l’un des premiers défis à relever sera de «multiplier par 3 à 4 les connectivités aériennes et maritimes durant toute l’an- née» . Il s’agira aussi «d’inten- sifier les opérations de pro- motion auprès des marchés classiques et de s’ouvrir sur

d’autres marchés émergents et, surtout, de promouvoir les investissements touristiques pour rafraîchir l’offre touris- tique sur toutes les régions du Maroc» . Sinon, estime-t-il, «au vu des programmes en cours, on va consolider et conforter la bipolarité Marrakech-Agadir qui a été tout le temps décrite comme un point faible du tou- risme marocain, puisque ces deux villes concentrent près de 60% des nuitées». Par ailleurs, « la solution se trouve à court terme au niveau de la programmation des budgets pour le renforce- ment de la connectivité et de la promotion, mais aussi au niveau du partenariat public privé pour stimuler les inves- tissements. L’investissement public est un très bon cata- lyseur, mais a-t-on la volonté et les moyens pour le faire ? C’est la grande question !» , conclut-il. ◆

La pandémie, un puissant révélateur La ministre du Tourisme, Fatim-Zahra Ammor, s’est fixée un objectif ambitieux dans sa nouvelle feuille de route : capter 26 millions de touristes en 2030 et quelque 17-18 millions à l'horizon 2025-2026. Une vue de l’es- prit ? A l’évidence oui, sauf à redéfinir en profondeur le modèle économique de l’éco- système touristique afin de le rendre plus résilient et plus performant. Car la pandémie a mis à nu les nombreuses défaillances et fragilités de ce secteur, dont notamment sa forte dépendance des tou- ristes étrangers et la faiblesse de l’offre touristique. Ce que confirme Bouhoute. «Il y a effectivement une faiblesse de l’offre touristique maro- caine en termes de capacité comparativement à nos pays concurrents, sachant que les statistiques de la capacité litière figurant sur le site offi- ciel du ministère du Tourisme ne reflètent pas la réalité. Elles prennent en compte des établissements fermés ou même des établissements qui ne seront jamais com- mercialisables en tant qu’éta- blissement d’hébergement. Le cas de la capacité litière de Ouarzazate en est un exemple édifiant, puisqu’une vingtaine d’établissements ne sont plus opérationnels, mais continuent de figurer dans la capacité litière de la pro- vince», explique-t-il, précisant que «les fermetures se sont accélérées ces 5 dernières et aucun programme d’inves- tissement pour conforter la capacité litière n’est prévu». Ce problème de statistiques sur les capacités d’héberge- ment concernerait «toutes les villes du Maroc», d’où la nécessité d’apporter des cor- rectifs «pour avoir une idée

La pandémie a mis à nu les nom- breuses défail- lances et fragilités de ce secteur, dont notamment sa forte dépendance des touristes étrangers et la faiblesse de l’offre touristique.

Le Maroc à la traîne ◆ Le Maroc s’est-il mal préparé à la reprise post-pandémique ? La question est légitime quand on voit que d’autres pays, à l’instar de la Turquie, réalisent des performances touristiques remarquables. L’analyse de Zoubir Bouhoute.

‘‘P our bien com- prendre ce qui se passe maintenant, il faut revenir une année auparavant, période où la Turquie a commencé une grande récupération, puisqu’elle a pu rece- voir 29,4 millions de touristes en 2021, contre 16 millions en 2020 (51 millions en 2019). Elle était donc à -43% par rapport à 2019, alors que le Maroc était à -72% en 2021 par rap- port à 2019. La France était à -26%, l’Italie à -40% et l’Espagne à -63% par rapport a 2019. De plus, la Turquie a vu ses recettes touristiques progresser de +103% en 2021 par rapport à 2020, au moment où le Maroc a connu une baisse des recettes en 2021 par rapport à 2020.

grand flux en 2021, et qui vont enre- gistrer les meilleures performances en 2022 et les années suivantes. D’un autre côté, le Maroc, qui a com- mencé à enregistrer relativement de bons chiffres en termes d’arrivées à partir du mois de mai 2022 (principa- lement les MRE), connait toujours un déficit en termes de récupération des nuitées des TES (47% seulement à fin juillet). Ce taux diffère selon les mar- chés et se situe à 53% pour la France (1 er marché), 56% pour le Royaume- Uni (2 ème marché), 15% seulement pour l’Allemagne (3 ème marché), 47% pour les pays arabes, 40% pour l’Es- pagne, 45% pour la Belgique, 37% pour l’Italie et les Pays-Bas. On se retrouve au final avec des taux de récupération de moins de 50% sur 6 parmi nos 9 premiers marchés». ◆

Les recettes sont passées en effet de 78,74 milliards de DH en 2019 à 36,2 en 2020 puis à 34 Mds de DH en 2021. De ce fait, ce sont les pays qui ont été les premiers à lever les restrictions qui ont pu récupérer un

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