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ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO
VENDREDI 30 SEPTEMBRE 2022
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processus entrepreneurial pour assurer la pérennisation des projets.
F.N.H. : Comment qualifiez-vous les modalités de financement mises à la disposition des porteurs de pro- jets ?
Kh. K. : Je crois que dans ce pro- gramme, ce sont les institutions financières, notamment les socié- tés de microcrédit qui accordent le financement aux porteurs de
Tous les secteurs sont éligibles, mais pas tous les secteurs sont porteurs.
projets sans intérêts. Le taux d’intérêt sera supporté par l’Etat. Toutefois, on ne sait toujours pas si le porteur de projets aura l’intégralité du financement dès le début ou s’il sera financé au fur et à mesure de l’évolution de son activité et si le montant accordé doit être justifié par des factures d’achat que doit présenter le bénéficiaire au financeur. Sur ce point, rien n’est encore communiqué. F.N.H. : Tous les secteurs d’activité sont éligibles. Quel regard portez- vous sur le dispositif d’accompa- gnement des porteurs de projets ? Kh. K. : Tous les secteurs sont éligibles, mais pas tous les secteurs sont porteurs. Je crois qu’une démarche qui consiste à orienter les porteurs de projets vers les secteurs à fort potentiel de croissance et qui ont une vocation de le rester serait bénéfique et pour l’entrepreneur et pour l’économie du pays. Les initiatives entrepreneuriales néces- sitent d’être guidées et accompagnées à une étape quelconque de leur processus, et la performance qui en résulte est le plus souvent associée à la qualité et à la durée de cet accompagnement. Les initiatives de l’Etat pour financer les porteurs de projets ont pour objectif de présenter l’entrepreneuriat comme étant une réponse en termes d’employabilité pour compenser la baisse de l’emploi clas- sique. Il faudra donc accompagner des projets qui créent de la richesse durable. C’est-à-dire assurer la survie des jeunes entreprises et développer des entreprises à fort potentiel. Cette performance recher- chée résulte le plus souvent de la qualité de l’accompagnant et de la durée. A cet effet, la durée de 2,5 mois prévue dans ce programme me parait insuffisante, car c’est dans cette phase post-création que l’entrepreneur poursuit ou interrompt son activité. Aussi, l’accompagnant doit dispo- ser de la double compétence. Une com- pétence générale, qui comporte un savoir, un savoir-faire et un savoir-être, et une
F.N.H. : Le programme Forsa possède certainement plusieurs avantages. Selon vous, quelles sont les améliorations que l’on peut apporter à ce projet ? Kh. K. : Le financement et la viabilité du projet à travers un business plan ne suffiront pas pour garantir la réussite du programme. A mon avis, pour réussir tout projet entrepreneurial, une attention particulière doit être accordée au sujet et à l’acteur du phénomène de l’entre- preneuriat : il s’agit de l’entrepreneur. Ce dernier pourrait être confronté après la création de son entreprise à des diffi- cultés liées au marché, à la concurrence, au changement de l’environnement. Il est important de savoir s’il a les aptitudes et l’attitude pour les affronter. A cet effet, les dispositifs d’accompagnement et les programmes proposés doivent tenir compte des spécificités de l’individu et de ses caractéristiques entrepreneu- riales. Aussi, les structures d’accompa- gnement doivent être dotées des outils d’évaluation du potentiel entrepreneurial du candidat avant de créer son projet afin d’adapter les programmes de forma- tion. Il est à souligner qu’une meilleure connaissance du contexte dans lequel le créateur évolue, est un atout incon- tournable pour réussir dans sa démarche entrepreneuriale. Sans tenir compte de cette donne, le programme Forsa connai- tra le même échec que les programmes précédents, notamment celui des jeunes promoteurs ou encore de Moukawalati, et par conséquent ce sera un programme raté. ◆
compétence spécifique compte tenu de la nature du projet à accompagner. Dans ce sens, une bonne relation communication- nelle entre accompagné et accompagnant est un gage d’efficacité et de réussite du projet. Aussi, l’Etat doit permettre un accompa- gnement par les pairs dans son dispositif. Des travaux ont montré que certains entre- preneurs aiment être accompagnés par ces pair (des acteurs qui ont un parcours plus ou moins similaire) dans lesquels l’entrepreneur peut se reconnaitre. Cela va lui permettre d’avoir une meilleure inté- gration dans des réseaux qui représentent une forme d’apprentissage informel. Ce type d’accompagnement va générer de la confiance chez l’entrepreneur et dévelop- per sa résilience par un soutien moral des pairs. L’objectif étant de mieux adapter les dispositifs d’accompagnement et de mobi- liser des accompagnants spécialisés dans les domaines choisis. Rappelons que les projets de financement qui ont précédé celui-ci, n’ont pas abouti à cause d’un accompagnement non adapté. Celui-ci peut conduire à l’échec du projet. Enfin, il faudra évaluer et mesurer la perfor- mance des structures d’accompagnement sélectionnées. Cette évaluation peut être faite par des tiers comme la région qui est chargée, entre autres, du développement économique et social de son territoire. Dans ce contexte, Il s’agit de savoir com- ment l’accompagnement a été réalisé, tout en communicant sur des indicateurs quan- titatifs et qualitatifs. Les accompagner signifie également de pouvoir donner leur avis sur comment ils ont vécu le processus d’accompagnement.
L’enveloppe budgétaire dédiée à ces projets doit permettre de financer les porteurs de projets dans la phase de démarrage et durant tout le processus entrepre- neurial pour assurer la pérennisation des projets.
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