FNH N° 1078 okk

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

VENDREDI 30 SEPTEMBRE 2022

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Souveraineté économique

◆ Sur 143 milliards de DH d’importation, il est possible de produire 51 milliards de DH localement. ◆ Il est primordial d’avoir la maîtrise des centres de décision et de soutenir la R&D. Le «Made in Morocco», un enjeu vital et stratégique

l’essor réalisé au niveau du secteur de l’automobile ou de l’aéronautique. Lentement, mais sûrement, les marques marocaines s’imposent pro- gressivement aussi bien dans leur environnement local qu’à l’international. Du secteur

veillé durant ces 5 décennies à la formation de managers et de décideurs outillés pour les enjeux de leur époque et capables de porter la vision commune pour le développe- ment de notre pays». D’autres intervenants de renom ont mis en exergue leur expérience pour déve- lopper des entreprises locales et se projeter à l’internatio- nal, à l’image de Adil Douiri, ex-ministre et président du groupe Mutandis. «A une certaine époque, on disait que le Maroc a raté l’étape de l’industrialisation. Mais avec les progrès réa- lisés actuellement surtout dans certaines filières, cette idée n’a plus raison d’être. Le Maroc a besoin d’acteurs étrangers, mais aussi locaux. La souveraineté économique ne peut être consolidée sans un ancrage des centres de décision. Pour être compétitif, il faut produire non seulement à moindre coût et une bonne qualité, mais aussi avoir la maîtrise de ses outils de pro- duction et un positionnement durable dans le marché», a indiqué Douiri. Avant d’engager la bataille à l’international, le premier enjeu demeure local. Et à ce propos, dans les différents centres commerciaux, gares et lieux de vie au Maroc, le défi est encore de taille afin de réussir à faire installer des marques et enseignes maro- caines capables de concur- rencer celles mondialement connues. ◆

industriel à la santé, elles sont de plus en plus nombreuses à batailler à des niveaux élevés en matière de prestige et de qualité. Ces marques et enseignes marocaines exercent dans des domaines où la compé- tition est très rude et où les normes sont strictes.

Lentement, mais sûrement, les marques maro- caines s’imposent progressivement aussi bien dans leur environnement local qu’à l’international.

Le Made in Morocco ne concerne pas uniquement la fabrication de produits ou l’offre de services, mais éga- lement la formation des res- sources humaines. Dans ce sens, Nada Biaz, Directrice générale du Groupe ISCAE, a fait savoir que les Iscaéistes sont véritable- ment des managers «made in Morocco», puisque l’insti- tution est ancrée dans son histoire, imprégnée de sa culture, baignée dans son environnement économique national, avec une ouverture sur le monde, et au fait des tendances internationales. Elle a souligné que le lauréat de l’ISCAE est formé pour comprendre et travailler dans un contexte national, mais il connait aussi les enjeux inter- nationaux et peut travailler dans des contextes économiques et culturels très différents. Évoquant le rôle de cet établis- sement, Biaz a indiqué qu ’«il a

la sécheresse, le Maroc est confronté à des difficultés importantes d’approvision- nement en produits alimen- taires, surtout pour le bétail qui représente pour certains agriculteurs 100% de leur économie». Le ministre a révélé que «sur 143 milliards de DH d’importa- tion, il est possible de produire localement 34 milliards de DH car nous avons la compétiti- vité nécessaire. Cette valeur peut être extensible à 51 mil- liards de DH. Pour ce que nous ne pouvons pas produire, il faut miser sur la recherche et développement pour avoir le savoir-faire nécessaire». A cet égard, il a noté que «le Made in Morocco est notre ambition qui ne peut être consolidée qu’à travers les compétences et les projets réalisés sur le terrain». Il a donné comme exemple

L a pandémie, la crise économique et la guerre en Ukraine ont mis sur les feux de la rampe la ques- tion de la souveraineté écono- mique pour ne pas dépendre de l’étranger. Ce sujet est for- tement évoqué partout dans le monde, comme ici au Maroc. C’est dans ce cadre que l’As- sociation des lauréats de l’IS- CAE a organisé à Casablanca une grande rencontre sous le thème : «Made in Morocco, quel rôle dans la souverai- neté économique ?». Ryad Mezzour, ministre de l’Indus- trie et du Commerce, a souli- gné à cette occasion que « la souveraineté économique du Maroc s’impose aujourd’hui plus que jamais comme un enjeu vital et stratégique. Avec la guerre en Ukraine et Par C. Jaidani

Certains sec- teurs comme l’automobile ont montré que le made in Morocco est très com- pétitif.

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