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JEUDI 30 JUILLET 2020

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Retour des ressortissants marocains

◆ Des citoyens toujours coincés dans des pays non desservis par la RAM et Air Arabia. ◆ La fermeture des frontières terrestres marocaines pose toujours problème. ◆ Le gouvernement n’a toujours pas fait d’annonces concrètes sur l’ouverture totale des frontières. Un casse-tête… chinois L es Marocains et les étran- gers résidant au Maroc ont, le moins que l’on puisse dire, vécu un cal- vaire ces derniers mois, Par B. Chaou

Actuellement, personne ne peut détermi- ner avec certi- tude le timing de l’ouverture

totale des frontières.

suite à la fermeture des frontières par le Royaume afin de faire face à la propagation de la Covid-19. Après une longue période d’at- tente, le pays annonçait enfin l’ou- verture partielle de ses frontières leur permettant ainsi de regagner leur «chez eux». En effet, un com- muniqué conjoint du ministère de l’Intérieur, des Affaires étrangères, et de la Santé, expliquait que « les citoyens marocains et les résidents étrangers au Maroc, ainsi que leurs familles, pourront accéder au ter- ritoire national à partir du 14 juillet 2020 à minuit ». Une nouvelle très attendue, mais qui a toutefois suscité beaucoup de débats sur les conditions qu’im- pose cet assouplissement. Le retour au pays des ressortissants marocains est en effet une épreuve herculéenne ! Les tests en question L’une des conditions pour rejoindre le territoire national est la réali- sation des tests PCR et sérolo- gique. Royal Air Maroc (RAM), l’une des deux compagnies autorisées à effectuer les vols dits spéciaux pour assurer les retours des Marocains et des résidents au Maroc, publiait un communiqué pour avertir les passagers de l’obligation d’être munis des résultats desdits tests datant de moins de 48H. Si dans certains pays les dépis- tages sont possibles par simple prise de rendez-vous, ce n’est pas le cas dans d’autres, et notam-

ment en Afrique subsaharienne où ils sont parfois irréalisables. A ce sujet, le ministère des Affaires étrangères avait indiqué que « des contacts sont en cours avec les autorités de ces pays, afin de trou- ver le plus rapidement possible des solutions appropriées ». L’autre problématique, toujours en lien avec les tests, est leur durée de validité pour les personnes qui sou- haitent rentrer en voiture, notam- ment ceux dont le pays de départ n’est pas celui où les embarque- ments sont programmés, à savoir Sète (France) et Gênes (Italie). Selon les explications du ministère des Affaires étrangères, « les per- sonnes qui comptent revenir au Maroc en voiture, via les ports de Sète et de Gênes et dont la vali- dité du test est inférieur au délai du trajet routier, un test PCR supplé- mentaire sera effectué à bord du bateau ». Ce qui est préoccupant dans cette démarche, c’est qu’aucune préci- sion n’a été donnée dans le cas où

des personnes sont testées posi- tives, et qui représentent donc un danger pour le reste des voya- geurs. Car, comme l’ont expliqué les responsables marocains, les- dits tests seront réalisés sur des personnes déjà à bord du bateau.

rations juridiques et pratiques ». En conséquence, seuls sont valides les billets acquis auprès de la RAM et Air Arabia. D’aucuns considèrent d’ailleurs l’absence de la libre concurrence comme facteur essentiel de la hausse des prix des billets. De même, l’opérabilité des vols uniquement par la RAM et Air Arabia pose problème, particu- lièrement pour les Marocains qui résident dans des pays qui ne sont pas desservis par ces deux com- pagnies. Ils devront donc attendre l’ouverture totale des frontières du Maroc pour pouvoir revenir. Quid des étudiants et Marocains résidant à l’étranger ? Si les MRE ainsi que les étu- diants marocains à l’étranger ont, tant bien que mal, la possibilité de regagner le Royaume, rien ne leur garantit que le retour dans leur pays de résidence sera chose facile. Car tout dépendra de l’évo- lution de la situation épidémiolo- gique tant au Maroc que dans les

La cherté des vols spéciaux

L’une des problématiques soule- vées est la flambée des prix des bil- lets des «vols spéciaux». Les tarifs ont atteint, selon certaines sources, 10.000 DH, pour le vol Paris-Rabat. Ils ont fortement augmenté dans un premier temps du fait que c’est uniquement la RAM et Air Arabia qui sont autorisées à opérer lesdits vols, avec en toile de fond la non- possibilité de compensation entre compagnies aériennes. A ce sujet, le gouvernement expli- quait qu’« en raison du carac- tère exceptionnel de l’opération actuelle, les compensations entre compagnies aériennes sont ren- dues impossibles par des considé-

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