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ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 30 JUILLET 2020
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chers, alors que c’est malheureusement le contraire qui a été observé.
F.N.H. : Qui prend normalement ce type de décisions ? X. T. : Chaque pays est libre d’appliquer des règles sanitaires ou des restrictions aux vols, mais il ne peut pas définir des règles moins contraignantes pour ses compagnies natio- nales. Depuis le début de la crise du corona- virus, les compagnies aériennes ne pouvaient assurer que des vols de rapatriement du Maroc vers l’étranger, sur autorisation maro- caine, avec une liste de passagers à faire valider et sur des avions à vide sur le trajet aller. La plupart des pays avaient imposé des vols à prix coûtants (mais avec le trajet aller à vide, cela restait cher). Les 6 consulats du Maroc recensaient les demandes de départ, les sélectionnaient en fonction de leur priorité, puis transmettaient les listes aux compagnies étrangères pour qu'elles puissent appeler chaque passager un par un afin de procéder
à l’achat de billets. Cette pratique inter- dit donc la vente de billet sur un site web par exemple. Mais, sans préavis, la règle a changé uniquement pour la RAM et Air Arabia; les vols sont ouverts à tous les Marocains, y com-
Covid-19 / Vols spéciaux
Il est possible que d’autres pays appliquent des restrictions d’ordre diplomatique.
La décision du Maroc jugée anticoncurrentielle
pris ceux dont la résidence se trouve hors du pays, ce n'est donc pas du rapatriement. Les ventes sont ouvertes sur les sites web de ces compagnies, sans justification nécessaire et dans les deux sens. Le plus drôle, c’est que la RAM se défend en prétendant qu’il s’agit de vols spéciaux devant «permettre aux membres de la communauté marocaine établie à l’étranger de rentrer chez eux pour les vacances annuelles»... Partir en vacances, c’est très loin du concept de «vol de rapatrie- ment» ! Le fait de limiter cette liberté de voyager à un nombre réduit de compagnies repré- sente un favoritisme inacceptable et provoque des hausses de tarifs importantes contre lesquelles tous les voyageurs devraient se dresser. La CNT (Confédération nationale du tourisme) marocaine a d'ailleurs dénoncé la pratique : «Au lieu de pratiquer des tarifs exagérés, il va falloir plutôt revoir de fond en comble le modèle économique de la compa- gnie. Sinon, les touristes vont bouder la desti- nation Maroc».
◆ Le fait de limiter l’opération des vols spéciaux à la RAM et Air Arabia uni- quement est qualifié de favoritisme et a provoqué des hausses de tarifs impor- tantes, d’après les professionnels. ◆ Au Maroc, la CNT a dénoncé la pratique. ◆ Entretien avec Xavier Tytelman, expert aéronautique chez CGI Business Consulting.
et moins les tarifs sont élevés... Il suffit de regarder les tarifs sur la Tunisie voisine qui a rouvert son ciel et a permis aux compa- gnies habituelles d’opérer librement. Depuis Paris, il y a par exemple TunisAir, Transavia, ASL, NouvelAir ou Air France et les allers- retours sont en moyenne à 400 euros, avec quelques bons tarifs à moins de 300 euros. La concurrence est normalement plus forte vers le Maroc et les tarifs habituellement moins
Propos recueillis par B. Chaou
Finances News Hebdo : Les tarifs de la RAM étaient dans un premier temps exorbitants. Pensez-vous qu’ils auraient été plus bas si d’autres com- pagnies aériennes avaient la possibi- lité d’opérer ces vols «spéciaux» ? Xavier Tytelman : C’est systématique ! Plus vous ouvrez le secteur aérien à la concurrence
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