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BOURSE & FINANCES
FINANCES NEWS HEBDO
DU 21 AU 27 MAI 2020
www.fnh.ma
Plan de relance
◆ Pour financer la relance de l’activité économique, le gouvernement n’a d’autre choix que de s’endetter massive- ment, rompant avec l’orthodoxie budgétaire qui a prévalu durant la dernière décennie. ◆ Risquée, cette politique de relance par la dette ne sera efficace que si elle permet de générer de la croissance vigoureuse dans les prochaines années. L'endettement, un passage obligé pour l'Etat A lors qu’elle constituait encore, durant la der- nière décennie, l’alpha et l’oméga de toute politique budgétaire du Par A. Elkadiri Sur le seul mois d'avril, le déficit budgétaire s'est creusé de près de 10 Mds de DH par rapport à mars 2020.
gouvernement, la préservation des équilibres macroéconomiques n'est aujourd’hui visiblement plus une priorité. La crise sanitaire et les crises économique et sociale qui en découlent, ont amené les autorités financières et moné- taires du pays à revoir leur logiciel économique : fini la consolidation budgétaire à l’œuvre depuis 2012 et qui aura tout de même permis au Maroc de faire passer son déficit budgétaire de 7,5% du PIB en 2012 à 3,5% du PIB en 2018 (avant une remontée à 4% en 2019 suite notamment à l’accord sur la hausse des salaires dans la fonction publique). Place désor- mais à une politique budgétaire plus expansionniste afin de sou- tenir un tissu économique natio- nal très durement touché par les effets de la crise.
dirhams en un mois. Cette détérioration s’explique par l’effort financier important de l’Etat en faveur du Fonds spécial de gestion de la pandémie Covid- 19, couplé à une baisse impor- tantes des recettes fiscales. Ainsi, les dépenses ordinaires ont aug- menté de 7,9 Mds de DH (+10,5%) par rapport à la même période de l’année 2019, tandis que les recettes ont enregistré une baisse de 4,1 Mds de DH par rapport à la même période de l’exercice 2019. Certaines recettes issues des impôts et taxes sont en forte baisse, comme celle relative à l’IR, les droits d’enregistrement, la TVA à l’importation, etc. A ce rythme, le déficit budgétaire pourrait exploser dans les pro- chains mois, et atteindre plus de 6% du PIB, voire plus, réduisant à néant tous les efforts de conso-
lidations budgétaires de ces der- nières années. Mais pouvait-il en être autrement ? Le fait est que l’intensité de la crise est telle que toute obsti- nation à vouloir maintenir coûte que coûte les fameux équilibres macroéconomiques aurait été suicidaire. Même les pays les plus farouchement attachés à l’orthodoxie budgétaire mettent en place des politiques de relance économique de grande ampleur à coup de dizaines de milliards de dollars. C’est le cas aux Etats- Unis et en Europe. Endettement massif Notons au passage que c’est pré- cisément la consolidation bud- gétaire de ces dernières années (comme par exemple la levée des subventions sur le carburant) qui permet aujourd’hui à l’Etat maro-
cain d’avoir un peu de marge de manœuvres et de s’autoriser quelques largesses avec la sacro- sainte orthodoxie budgétaire. L’amélioration des équilibres macroéconomiques durant la dernière décennie doit également permettre au Maroc de s’endetter dans des conditions relativement L’intensité de la crise est telle que toute obsti- nation à vouloir mainte- nir coûte que coûte les fameux équilibres macro- économiques aurait été suicidaire.
Vers une explosion du déficit budgétaire
Les premiers effets de cette poli- tique volontariste de l’Etat se font déjà ressentir sur les finances publiques. En effet, la situation des charges et ressources du Trésor (SCRT), telle que calculée par le Ministère de l’Economie et des Finances et de la Réforme de l’Administration, fait ressortir un déficit budgétaire de 4,9 Mds de dirhams en avril, après un excé- dent de 5,7 Mds en mars, soit une aggravation de 10,6 Mds de
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