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BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

DU 21 AU 27 MAI 2020

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Dividendes

◆ Sommées par Bank Al-Maghrib de renoncer à la distribution de dividendes cette année, les banques doivent trouver les outils juridiques et financiers pour négocier cette contrainte. Tour d’horizon. Quelles options pour les banques ? L es établissements de crédits, ou plutôt leurs actionnaires, ne sont pas tous égaux face à la recommandation de Par A. Hlimi Les 3 plus grandes cotées, Attijariwafa bank, Banque Centrale

Populaire et Bank of

Bank Al-Maghrib de ne pas dis- tribuer de dividendes cette année pour faire face à la montée des risques. Parmi ceux cotés, certains peuvent facilement revoir leurs prétentions quand d'autres auront des difficultés légales à reve- nir sur les décisions votées en assemblées générales. Les 3 plus grandes cotées, Attijariwafa bank, Banque Centrale Populaire et Bank of Africa, n'ont toujours pas tenu leurs assemblées générales. Elles peuvent d'ici-là, à travers des communiqués de presse, informer le marché que la pro- position de dividende publiée à l'occasion des résultats annuels, sera modifiée. Elles peuvent éga- lement, le jour de l'assemblée, voter un dividende différent de celui proposé initialement. Cela concerne davantage Attijariwafa bank et BCP, puisque BoA prévoit

Africa, n'ont toujours pas tenu leurs assemblées générales.

de convertir le dividende 2019 en actions, ce qui va dans le sens de la recommandation de Bank Al-Maghrib. Les compagnies d'assurances ont procédé de la sorte quand le régulateur du secteur a décidé de contrôler le taux de distribution des assureurs. Quant aux autres banques dont l'assemblée générale a déjà voté le dividende 2019, en l'occur- rence BMCI, Crédit du Maroc et CIH Bank, revenir en arrière est compliqué. Il est quasi-certain

que BMCI ne fera pas évoluer le montant voté puisqu'elle a déjà renoncé, dès le début de la crise, à la distribution d'un dividende exceptionnel. Mais les trois banques ont de la marge de manœuvre sur le mode de paiement. Consulté à l'occa- sion, un expert-comptable travail- lant sur cette problématique avec des banques de la place, nous précise qu'une nouvelle assem- blée générale des actionnaires n'est pas suffisante pour annuler le dividende. « L'assemblée géné- rale est souveraine et peut modi- fier beaucoup de points mais pas le dividende voté », explique-t-il. Le dividende, en plus de deve- nir une dette au passif de la banque, devient un droit acquis aux actionnaires. Pour l'annuler, il faut donc un vote unanime de tous les porteurs de parts, autant dire que c’est mission impossible. « Il faut que 100% des droits de vote s'expriment pour l'annula- tion », explique notre source. En revanche, les banques semblent se diriger vers une modification du mode de paie- ment pour privilégier le paiement

en actions. Ceci permettra aux minoritaires d'empocher le divi- dende et aux banques de renfor- cer leurs fonds propres et limiter les impacts sur la trésorerie.

Reporter l'assemblée générale

C'est également un recours pos- sible pour les établissements de crédit. Reporter autant que possible la tenue de l'assemblée générale pour avoir le plus de visi- bilité possible sur l'évolution de la situation économique et avoir plus de marge de manœuvre. Dernièrement, c'est Eqdom, société appréciée par les inves- tisseurs pour son rendement divi- dende, qui a décidé de repor- ter son assemblée générale pour mieux appréhender le sujet. « En vue de donner le temps néces- saire à l'étude de cette demande, et en dépit des ratios solides et de la nette progression des indi- cateurs financiers, le Conseil a décidé de reporter l'Assemblée générale ordinaire prévue initia- lement le 20 mai 2020 au 26 juin 2020 », écrivait le management dans un communiqué. ◆

Fitch Ratings a révisé les perspectives de 3 banques marocaines ( Attijariwafa bank, Bank of Africa (BOA) et CIH Bank) de stables à négatives, tout en confirmant leurs notations à long terme à «BB +». La révision de la perspective de ces 3 banques fait suite à la révi- sion de la perspective de la note souveraine du Maroc le 28 avril dernier, et ce à cause de l'impact négatif attendu de la pandémie de COVID-19 sur l'économie du Royaume. Fitch estime que la capacité de l'Etat à soutenir le secteur bancaire reste élevée en raison du rôle qu'il joue dans le financement de l'économie et de la volonté des autorités de préserver la stabilité financière dans le pays. Fitch revise la perspective de 3 banques marocaines ENBREF

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