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ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO
DU 21 AU 27 MAI 2020
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(-3%), l’Afrique du Sud (-5,3%), l’An- gola (-7,2%), le Kenya (-7%) mais aussi le Maroc (-3,9%) seront les plus touchés par la crise, avec des contractions du PIB de 3 à 7% en 2020. Les principaux canaux de diffusion de la crise de la Covid-19 sur les éco- nomies africaines sont la baisse de la demande mondiale pour les exporta- tions, la baisse des prix des matières premières notamment du pétrole, les sorties de capitaux, la dépréciation des taux de change, le déclin des transferts des émigrants et la chute des revenus du tourisme. F.N.H. : Les mesures sanitaires prises par certains pays afri- cains afin de limiter la propa- gation du virus ont-elles eu un impact sur leurs économies ? L. S. : Globalement, les autorités afri- caines sont conscientes de l’impossi- bilité de confiner une population qui vit avec des revenus journaliers limi- tés, souvent générés dans le secteur informel. En dehors de certains pays qui ont appliqué des règles de confi- nement strictes (comme le Maroc, la Tunisie, l’Algérie, l’Afrique du Sud, le Sénégal), les autorités africaines se sont souvent concentrées sur les mesures préventives comme le port du masque et l’empêchement des rassemblements (par ex. le Nigéria, la Côte d’Ivoire, le Kenya). A l’heure actuelle, le continent apparaît relative- ment peu affecté par la crise sanitaire, l’Egypte, l’Afrique du Sud, le Maroc, le Ghana, le Nigéria et l’Algérie étant les pays les plus touchés par le virus. A l’instar des autres économies du monde, les mesures sanitaires pèsent sur les économies africaines à cause de la perturbation de la production (côté offre) et aussi par la baisse de la demande de consommation et d’investissement. Par ailleurs, les mesures de confinement dans les principaux partenaires commerciaux de l’Afrique (comme la Chine et l’Union européenne) pénalisent fortement les exportations africaines. Au niveau mondial, nous prévoyons un recul des exportations de 15% en 2020 et une reprise progressive en 2021. Plus important encore, sur le conti- nent africain, la crise économique pourrait se doubler d’une crise ali- mentaire. La baisse de la production
sieurs questionnements sur le modèle d’approvi- sionnement de «demain», compte tenu de l’insta- bilité de l’environnement international. En effet, les entreprises font face à de brutales ruptures de stocks de matières premières ainsi que l’application de nou- velles normes sanitaires. « Pour l'alimentaire, il a fallu que les entreprises de transport et de logis- tique liées à ce secteur affrontent de nombreux défis, notamment ras- surer leur personnel et assurer leur sécurité. Il a fallu aussi s'adapter à une demande urgente et aléa- toire sans plans de prévi- sions, et donc avec peu d'optimisation possible, que ce soit au niveau des retours ou de la ges- tion des temps d'attente qui ont explosé dus à la suractivité des entrepôts et usines », nous explique Hicham Mellakh.
«Le choc sur l’économie va être sévère» ◆ Le ralentissement de la croissance en Europe (-9,3% en 2020) affectera profondément l’économie marocaine. ◆ Soutenir financièrement les travailleurs informels et les populations fragiles est crucial. ◆ Entretien avec Ludovic Subran, Chef économiste à Allianz.
Réadapter les process
Il est clair qu’il y a un grand défi à relever par le secteur pour réadapter ces «process», car plu- sieurs nouveaux para- mètres doivent doréna- vant être pris en considé- ration. Outre les nouvelles mesures d’hygiène, les professionnels anticipent également de nouvelles approches commerciales et logistiques, dont l’éro- sion du pouvoir d’achat des ménages, poussant les professionnels de la Supply Chain à réduire les stocks afin d’éviter une hausse des coûts. La vigilance doit égale- ment redoubler lors des transactions à l’interna- tional en raison de l’in- solvabilité de certains clients et de l’augmenta- tion des risques. ◆
pour conséquence d’entraîner une récession mondiale (chute du PIB de -3,3% en 2020) sans équivalent depuis la crise de 1929. Dans ce contexte, le continent africain entrera également en récession en 2020, pour la première fois depuis un quart de siècle. Selon notre scénario central, nous attendons un recul du PIB afri- cain de -1,7% en 2020, ce qui sera suivi par un rebond de croissance de 3,6% en 2021. Les pays émergents tels que le Nigéria
Propos recueillis par B. Chaou
Finances News Hebdo : Quelles sont les prévisions écono- miques pour le continent afri- cain, fortement menacé par l’impact de la crise due au Covid-19 ? Ludovic Subran : Depuis le premier trimestre 2020, la crise de la Covid- 19 a immobilisé plus de la moitié de l’appareil productif au niveau global. Cette chute brutale d’activité aura
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