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CULTURE
FINANCES NEWS HEBDO
DU 21 AU 27 MAI 2020
www.fnh.ma
◆ Finances News Hebdo a demandé à 5 acteurs du secteur de la culture ce qu’ils attendent du nouveau ministre, Otman El Ferdaouss. Voici leurs doléances. Qu’attendent les acteurs du secteur du nouveau ministre ?
Messaoud Bouhcine Président du syndicat marocain des professionnels des arts dramatiques N ous attendons de Mr. le ministre, un programme d’urgence qui concerne la sauvegarde du domaine culturel de l'effondrement en raison des conséquences du confinement sur le secteur culturel, en particulier dans le domaine des arts vivants, à travers l'assistance sociale aux travailleurs culturels; l’établissement des programmes alternatifs pendant le confinement; le lan- cement d'un soutien public pour faciliter le retour de la vie culturelle à son état normal après le confinement. Nous attendons égale- ment l'achèvement de la restructuration de la vie culturelle au niveau de la mise en œuvre des textes d’application de la loi sur l’artiste et les professions artistiques et de la réforme du bureau marocain du droit d'auteur. Nous souhaitons également réfléchir à l'élaboration d'un plan national de développement culturel afin de surmonter les nombreux problèmes chroniques que le secteur connaît depuis des décennies. Abdellah M. Hassak Artiste sonore, compositeur et interprète L e secteur culturel et artistique au Maroc est cantonné au divertissement et à la consommation. Je trouve que le devoir primordial des responsables en cette période précise, est d’abord de mettre fin à l’état d’improvisation en matière de culture et de constituer un modèle d’homogénéisation des valeurs et de la culture de conscience, un modèle qui encourage le pluralisme culturel marocain et la diversité des goûts et de l'art. Un modèle qui met le citoyen et la démocrati- sation des savoirs au cœur de développement.
Maria Daïf, actrice culturelle indépendante S eule la concertation générale ou la plus représentative possible du secteur peut donner lieu à un véritable état des lieux, un plan de sauvetage post Covid-19 et un repositionne- ment. Un ministère de la Culture est avant tout un laboratoire d’idées, un catalyseur de dynamique. Un ministre de la Culture devrait avoir ou développer une qualité humaine inévi- table : l’écoute. L’écoute permet la connaissance de l’existant, des expériences réussies et des échecs. Ecouter aide à tracer les chemins adaptés, à créer sans être déconnecté du terrain. Dans la question : quel Maroc voulons-nous demain ? se cache intrinsèquement une autre : quelle culture voulons-nous demain ? Le nouveau ministre de la Culture a cette particularité d’avoir été nommé en temps de crise, de rupture possible, de réflexion autour d’un nouveau modèle de développement. Ce modèle ne peut être viable que s’il prend en considération la question culturelle. Elle est au cœur du développement humain durable. Il est évident que la grande inconnue qui nous attend à l’issue de la crise sanitaire, rend dif- ficile toute projection. Cela n’empêche pas les prémices d’une vision, d’une volonté, d’un positionnement. Je fais partie de ceux et celles qui considèrent la culture comme un outil de développement, un ciment social, un facilitateur du vivre-ensemble et du débat constructif, un lieu pacifique de libération de la jeunesse et de son potentiel créatif. C’était valable hier - nous sommes nombreux et nombreuses qui n’avons eu de cesse de le répéter - ça le sera encore plus demain. Si je me permets de donner un conseil au nouveau ministre de la Culture, je lui dirai de faire preuve d’écoute, d’inventivité et d’innovation. Cette période trouble lui laisse une chance inouïe : celle de pouvoir tout inventer. S’il est prêt, nous sommes nombreux et nombreuses à l’être aussi. Hicham Daoudi, fondateur et gérant de la (CMOOA) et maître de céans de la galerie Comptoir des mines O n attend de lui qu’il puisse communiquer avec les acteurs culturels pour anticiper le déconfinement. Connaître les conditions et les démarches pour que l’on ne soit pas dépourvu. J’attends de lui qu’il puisse être une force de relance pour les 9 prochains mois de l’année où il devra rassurer, et proposer des projets nouveaux. J’attends de lui qu’il sache résister en Conseil de gouvernement aux autres ministres qui traitent la culture et la vie sociale des Marocains avec mépris. J’attends de ce ministre qu’il soit fédérateur et ouvert à la culture post Covid-19, car l’ère digitale vient sonner le glas des précédentes époques et qu’il pourra accompagner les entreprises culturelles vers leurs digitalisations. J’attends aussi qu’il prête beaucoup d’attention aux étudiants en beaux-arts et autres instituts de formation pour rassurer les étudiants, les encourager et les aider à garder le cap de leur scolarité. J’attends beaucoup de lui et je crois beaucoup en lui. L a conjoncture actuelle est difficile à vivre pour tous les secteurs, particulièrement celui de la culture. Les maisons d’édition auront beaucoup de mal à se relever de cette crise. Déjà en temps «normal », elles se battent au quotidien. Qu’attendre du ministre la Culture ? Honnêtement, je serais inconsciente si j’exigeais quoi que ce soit pour le moment. Il s’est attelé à verser les subventions accordées depuis 2016 et qui n’ont pas été versées aux intéressés, cela nous réconforte. Malheureusement, son mandat est très court et par conséquent le temps ne joue pas en sa faveur. Nous gardons l’espoir de voir des jours meilleurs. Nadia Essalmi, éditrice, écrivaine et initiatrice de «littérature itinérante»
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