BI No 1-36 combinés

Bulletin d’information No 9 – juin 2019

LA TENTATION DE PASSER EN FORCE Attention aux illusions : l’échec actuel de la SE 2050 a peu de chances de rendre nos autorités raisonnables. Le risque que le constat fait par la CEATE-N (voir ci-contre) puisse avoir des conséquences graves est bien réel. La tentation, comme en France, de modifier les règles du jeu liées à l’implantation des éoliennes chatouille déjà l’esprit de certains politiques. Le pire serait que, prétextant l’urgence climatique, les autorités fédérales et cantonales recourent désormais à des mesures autoritaires d’urgence, au préjudice de la démocratie. Nous ne sommes heureusement pas les seuls à nous en inquiéter.

Confédération

A peine mise en place, la stratégie énergétique 2050 va dans le mur et l’échec de la politique éolienne est déjà reconnu

Moins de deux ans après la votation de mai 2017, la CEATE-N (Commission fédérale du Conseil national en charge de l’énergie) fait part de ses vives inquiétudes quant à l’évolution de la stratégie énergétique 2050. Dans une motion déposée récemment, elle fait au Conseil fédéral la demande ahurissante de « garantir l’approvisionnement en électricité à long terme et de clarifier les responsabilités » . Tiens donc ! Faut-il en déduire que cela n’avait pas encore été fait ? Trois phrases de cette motion devraient nous réjouir : • « Aujourd'hui déjà, il est à craindre que les valeurs indicatives (…) concernant l'énergie éolienne et l'énergie géothermique (…) ne seront pas atteintes » . • « Force est donc de constater qu'il y a une lacune s'agissant de la réalisation des objectifs (…) et de la garantie d'une part de production indigène adéquate en vue d'assurer la sécurité de l'approvisionnement » • « plus aucun consensus n'existe en ce qui concerne la responsabilité globale à l'égard de la sécurité d'approvisionnement en électricité ». Mais hélas, la suite ne présage rien de bon : • « Il convient maintenant de montrer comment le développement souhaité des énergies renouvelables et la garantie de la disponibilité de la production indigène peuvent être assurés, tout en gardant à l'esprit que, du fait de la décarbonisation, la consommation d'électricité pourrait ne pas évoluer comme prévu ». En clair, les économies d’électricité annoncées à grand fracas ne sont plus qu’un souvenir et c’est la pagaille. La situation kafkaïenne que nous craignions depuis le début se réalise encore plus tôt que prévu. Sous le coup des émotions et des idéologies, la Confédération a élaboré une stratégie énergétique bâclée et n’a jamais défini ni démontré comment elle comptait la mettre en œuvre.

Jean-Marc Blanc, secrétaire général

A force de vouloir combattre à la fois le nucléaire et le fossile, vouloir le beurre et l’argent du beurre, elle s’est mise dans une pétaudière dont elle n’est pas près de sortir.

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