Bulletin d’information No 11 – décembre 2019
FISSURES ?
Des jugements du tribunal cantonal en faveur de l’éolien sont tombés. Poli- tiques et sommaires, ils privilégient le seul intérêt national énergétique ame- nant ipso facto les recourants à pour- suivre leurs actions au niveau fédéral. Les opposants, tenaces, préparent déjà la suite en cas de rejet par le TF. Pendant ce temps, loin des salles d’au- dience, l’édifice est en train de se fissu- rer : l’éolien allemand s’effondre, les campagnes françaises se révoltent, chez nous, même l’OFEN fait passer l’éolien au second plan de ses priorités, des per- sonnalités politiques osent enfin émettre des réserves et Jacqueline de Quattro s’en va.
Suisse
A Berne, l’éolien n’est plus une priorité. Vaud n’a encore rien compris
La politique du CF en matière énergétique vient d’être adaptée. Les priorités sont désor- mais la libéralisation complète du marché de l'électricité, la sécurité d’approvisionne- ment et le renforcement des incitations à investir dans les renouvelables indigènes.
La grande hydraulique est l’épine dorsale de la pro- duction électrique. Les contributions d’investisse- ment doivent être doublées. Le solaire va voir la concurrence être renforcée. Les rétributions uniques pour les grandes installations passeront par des ap- pels d’offres. Pour les autres énergies renouve- lables : la rétribution du courant injecté (RPC) dispa- rait pour les nouvelles éoliennes, la petite hydrau- lique, le biogaz et la géothermie. Restera une contri-
De bonnes raisons d’espérer.
bution d’investissement aux coûts de planification. Les mesures d’encouragement étant remplacées par des instruments plus efficaces, le financement se fera par la taxe de 2,3 ct/kWh perçue sur le réseau, inchangée. Pourquoi ces changements ? Les nouveaux scénarios prévoient une durée de vie des centrales nucléaires prolongée de 50 à 60 ans. Le CF ne pense pas que les objectifs ac- tuels soient réalisables dans les délais prévus. Le renforcement de l’hydraulique prendra du temps. Et l’accent doit être mis sur le photovoltaïque, qui semble être sur la bonne voie. Alors, pourquoi l’éolien est-il transféré en “ligue B” ? Les objectifs de production éolienne apparaissent peu réalistes. A Berne, on a certaine- ment pris en compte les renoncements en cascade de projets éoliens dans toute la Suisse nord-orientale. De plus, surestimée, la productivité moyenne des parcs est revue à la baisse de 30% malgré de meilleures machines. Le potentiel éolien est donc réduit de moitié au moins et sa haute intermittence le rend encombrant. Pourquoi le canton de Vaud s’obstine-t-il à vouloir rester le porte-drapeau de l’éolien suisse ? Alors que presque plus personne ne le suit dans cette voie. Et que le Conseil fé- déral montre une volonté à transférer les aides vers d’autres sources d’électricité ?
Jean-Marc Blanc, secrétaire général
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