BI No 1-36 combinés

le TF Grenchenberg et Sur Grati, la question de l’impact visuel des L’invité : Michel Fior, secrétaire général Paysage Libre Suisse le TF

Réponse à l’interpellation Pahud et irresponsabilité du canton…

Grenchenberg et Sur Grati, la question de l’impact visuel des Les éoliennes : une dépendance accrue au gaz russe

Vraiment une nécessité ?

Les éoliennes sont présentées dans nos médias comme une né- cessité pour résoudre nos problèmes énergétiques. Elles auraient ainsi, entre autres vertus, celle de préserver le climat. Qu’en est-il vraiment ?

Remplacer nos centrales nucléaires

La promesse centrale de la stratégie énergétique 2050 votée en 2017 consiste à remplacer les 25 TWh/an de nucléaire par des énergies renouvelables. L’éolien est un des instruments prévus pour y arriver, avec un objectif de production fixé à 4.3 TWh/an. Or, le nucléaire pro- duit une électricité déjà décarbonée. Dans une étude de 2017, l’Institut Paul Scherrer place le nucléaire parmi les agents énergétiques qui dégagent le moins de CO 2 , à égalité avec l’éo- lien. Substituer de l’éolien à du nucléaire revient à remplacer une énergie décarbonée par une autre énergie décarbonée. On peut évidemment être pour ou contre le nucléaire mais là n’est pas la question. L'éolien est une affaire "hors climat".

Le député Yvan Pahud a déposé une in- terpellation pour connaître la position du Conseil d’Etat quant aux problèmes de démantèlement des éoliennes. Ex- traits : « Face au nombre important d'éo- liennes planifiées dans le canton, il s'agit d'anticiper (…) leur fin de durée de vie et leur démantèlement. Dans un contexte énergétique très instable : libéralisation complète de l'électricité, prix du marché de l'électricité effondrés et problèmes de rentabilité, insécurité juridique des ré- gimes de subventionnement à l'exemple du photovoltaïque), il existe un risque qu'un détenteur d'installation éolienne fasse défaut et laisse à l'abandon ses ins- tallations. De nombreux exemples de ce type existent à l'étranger. Dans ce con- texte, les rachats de parcs éoliens par de grands groupes internationaux ne sont pas une vue de l’esprit : récemment, le projet de parc éolien de Crêt-Meuron (NE) est tombé en mains coréennes, de quoi former les plus vives inquiétudes. » La réponse faite par le Conseil d’Etat est lénifiante mais révélatrice d’une attitude de Ponce Pilate. En gros : pas de dispositions légales pour exiger des promoteurs des garanties ban- caires. Reconnaissance qu’en cas de fail- lite de l’exploitant, c’est bien le proprié- taire du terrain qui devient responsable d’assainir le site. Et s’il n’est pas solvable, c’est la commune qui passera à la caisse. Le cas s’est déjà produit naguère dans une autre affaire pour la décharge de Sottens. Nul doute que la plupart des communes concernées propriétaires de terrains éo- liens ignorent totalement ce risque ma- jeur pour les générations futures.

Les éoliennes ne font rien pour le climat, bien au contraire

Les éoliennes n’ont pas pour objectif de préserver le climat dans la transition énergétique suisse, et elles lui sont néfastes. Leur faible rendement d’environ 20% de la puissance ins- tallée en Suisse en moyenne ces cinq dernières années et leur caractère intermittent ren- dent nécessaire une solution de stockage massif (coûteux et techniquement irréaliste), ou le recours au… gaz naturel. Flexible, contrairement à l’éolien, le gaz peut être activé à tout moment pour répondre aux besoins du marché quand le vent et le soleil sont aux abonnés absents. L’Allemagne, qui s’est fixé pour but de sortir du nucléaire et charbon, recourt no- tamment aux centrales à gaz pour compenser les nombreuses périodes insuffisamment ventées. Au passage, elle a accru sa dépendance à la Russie, comme la guerre en Ukraine l’a clairement rappelé. Autre problème : le gaz naturel est un gros émetteur de CO2, ce qui ex- plique en partie pourquoi ce pays ne parvient pas à atteindre ses objectifs climatiques. En Suisse, la stratégie énergétique 2050 prévoit la construction de centrales à gaz. Le débat actuel autour du blackout ne fait que mettre le doigt sur une réalité vieille de 10 ans, soi- gneusement enfouie sous le tapis par nos autorités dans le contexte de la votation de 2017. Le message du Conseil fédéral de 2013 estimait qu’une première centrale pourrait s’avérer nécessaire en 2020. On y est ! Ces centrales auraient pour but d’assurer la stabilité du ré- seau mise à mal par l’intermittence des nouvelles énergies renouvelables et leur absence de flexibilité pour répondre à la demande. Parce qu’il n’est pas flexible, pas plus en hiver qu’en été, l’éolien implique le recours à des solutions néfastes pour le climat car elles se- ront fossiles. Non seulement l’éolien ne préserve pas le climat, mais, en tant que substitut au nucléaire, il finit par aggraver le problème.

Reconnaître enfin qu’on fait fausse route en imitant l’Allemagne ?

Élaborée dans le sillage de l’accident de Fukushima, la stratégie énergétique 2050 n’est pas une stratégie de protection du climat. Dix ans après l’élaboration de cette stratégie, dans le contexte de la crise climatique actuelle et de la guerre en Ukraine, les médias seraient bien inspirés de se demander si celle-ci est toujours pertinente. Plutôt que de réciter ad nau- seam le mantra des éoliennes nécessaires pour nous épargner le blackout et sauver la pla- nète, le public désire savoir ce qu’apportent réellement ces machines tant idéalisées à la double nécessité de la sécurité de l’approvisionnement et de la protection du climat. La réponse ne laisse pas de place au doute.

Secrétariat : Paysage-Libre Vaud, Chemin de Mandou 5 - CH-1041 Bottens info@plvd.ch - www.plvd.ch - Tél : + 41 (21) 881 37 53

Made with FlippingBook - Online magazine maker