Bulletin d’information No 28 – octobre 2022
INITIATIVE PRONUCLÉAIRE : NEUTRALITÉ ! Le nucléaire revient en force, sauf en Suisse (voir ci-contre). Sous la pression de la guerre et de leur volonté de ré- duire le CO2, de nombreux pays inver- sent la politique d’abandon qui s’était imposée dans le monde après Tcherno- byl et Fukushima. Mieux encore, le nu- cléaire est désormais encouragé par Bruxelles comme source d’énergie verte . En effet, à l’instar des réacteurs classiques, les nouveaux SMR ne pro- duisent pas de CO2 et peuvent surtout être pilotés en fonction des besoins. Tout le contraire de l’éolien dont la pro- duction intermittente et aléatoire pose toujours des problèmes insolubles. Dans la foulée, l’ AIEA prévoit le double- ment de la production mondiale d’ici 2050. En Suisse, l’ initiative qui vient d’être lancée pour réhabiliter le nu- cléaire interroge évidemment Paysage- Libre Vaud. Nos membres ayant des sensibilités diverses à égard de l’atome, nous ne prendrons pas position. Ce qui nous rassemble, c’est la conviction qu’aucune énergie n’autorise le sacrifice systématique de nos paysages qui sont une des principales valeurs de la Suisse.
Suisse
Enquête BKW sur le changement climatique. Des raisons d’espérer : « Les Suisses privilégient clairement la nature et plus des deux tiers ne voudraient pas d’éoliennes près de chez eux » . Décidément, l’interprétation des sondages est une mine d’or pour les journalistes qui veu- lent faire passer leurs messages. Après la récente publication de l’ étude de l’institut SOTOMO mandatée par les BKW , la plupart des médias ont donc titré selon leurs sensibili- tés, par exemple : « presque la moitié des Suisses se disent respectueux du climat » ou « Pour 75% de la population, la transition énergétique est trop lente ».
Des banalités qui n’incitaient pas à vouloir en savoir beaucoup plus. En réalité, le champ d’investiga- tion de cette excellente étude était beaucoup plus large et ambi- tieux que ces titres pouvaient le laisser croire. Il s’agissait en effet de questionner les Suisses sur leur vision d’un « Avenir où il fera bon vivre » afin de « contribuer à
identifier les défis concrets liés au changement climatique et mon- trer où trouver des solutions pos- sibles » . Cela supposait de traiter un ensemble de sujets complémentaires : climat et ressources, conscience et action écologiques, énergie, bâtiment, infrastructures. Les résultats sont à la fois surprenants et réjouissants. Ils montrent qu’ « une nature et un environnement intacts font partie intégrante de la conception de la prospérité de la popu- lation. La motivation à adopter un comportement plus durable sert en premier lieu à pro- téger la nature » . On est bien loin de l’acharnement actuel de certains politiques ou lobbies à développer l’in- dustrialisation de nos paysages. Certes, la majorité des Suisses interrogés appellent de leurs vœux une accélération de la transition énergétique (certes sans le nucléaire qui n’est encore soutenu qu’à 41%). Ils soutiennent bien le développement du renouvelable, mais pas n’im- porte lequel : d’abord l’hydraulique, le solaire puis loin derrière, l’éolien. À ce sujet, cette dernière affirmation met les points sur les i : « seuls 29%* des personnes interrogées vou- draient avoir des éoliennes dans leur environnement proche. En revanche, si elles sont installées loin de chez elles, 50% y sont favorables » . Ce n’est vraiment pas folichon et on souhaite bien du plaisir à ceux qui rêvent d’implanter des milliers d’éoliennes en Suisse pour se faire de l’argent sur le dos des consommateurs. Page de garde de l'étude BKW
Jean-Marc Blanc, secrétaire général
* A peine plus que le nucléaire qui est à 24%
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