Bulletin d’information No 30 – février 2023
Le « Windexpress » : der- nière carte de Suisse-Eole ?
Suisse
Jusqu’en 2017, Suisse Eole a pris pour principal prétexte la sortie du nucléaire pour imposer ses éoliennes géantes. Quelques années plus tard, c’est la pro- tection du climat qui prenait le relais comme nouvelle raison d’industrialiser nos paysages du Jura et du Plateau. S’apitoyant sur le « retard dramatique » accumulé par la Suisse sur ses voisins, la « Curie » éolienne devait bien constater que cette énergie intermittente passait largement en arrière-plan des préoccu- pations énergétiques des Suisses. La guerre en Ukraine et les angoisses qu’elle a soudain provoquées a changé la donne. Sautant sur l’aubaine, Suisse Eole est donc revenue à la charge pour sauver « dans l’urgence » l’indépen- dance énergétique de la Suisse en ajou- tant de force l’éolien aux autres solu- tions (voir article ci-contre). C’est peut- être un coup magistral de Suisse Eole qui rêve depuis tant d’années de modi- fier les règles du jeu démocratique pour imposer la mise en place des éoliennes dans nos paysages. Ou pas…
« WINDEXPRESS » AU PARLEMENT FEDERAL – MERCI POUTINE !
Contrairement aux apparences, les actions du lobby éolien ne sont pas au mieux. Certes, de récentes décisions très politiques ont été rendues par le TF dans les procé- dures de PPA. Mais celui-ci s’est surtout empressé de remettre la patate chaude aux instances qui, dans la phase suivante, traite- raient du sort des permis de construire*. Par ailleurs, le solaire, accepté de tous, bé- néficiant d’une cote en très forte croissance, les nouveaux plans énergétiques fédéraux ne mentionnaient plus l’éolien que pour
mémoire. Et pour couronner le tout, de récents sondages viennent de révéler un désamour croissant d’une part importante de la population (voir BI No 28 et l’article WSL ci-dessous). L’ambiance n’était donc pas vraiment à la fête ces derniers temps au sein du clergé éolien. D’où la série de pleurnicheries de ses prédicateurs qui voyaient la production éolienne traîner à quelques ‰ de la production électrique nationale** : « La Suisse est en retard sur l’Europe et ses voisins, l’Autriche fait beaucoup mieux que nous, une poignée d’égoïstes bloquent les projets en abusant des droits démocratiques », pour ne donner que quelques exemples. Par chance pour Suisse Eole, la guerre en Ukraine et ses conséquences prévisibles sur notre autonomie énergétique ont été l’occasion inespérée à saisir. Suisse Eole, par le truchement de sa vice-présidente, a donc déposé en automne une initiative parlementaire exigeant de modi- fier substantiellement la législation en vigueur afin de forcer l’implantation de l’éolien. Tout ceci en répétant en boucle que la production hivernale tellement supérieure*** à celle de l’été devrait contribuer de façon décisive à résoudre nos problèmes d’approvisionnement. On n’a déjà démontré qu’il n’en était rien, mais baste ! Aux dernières nouvelles, après avoir passé sans doute facilement devant les commissions CEATE du National et des États, le sujet sera traité dans lors de la session de printemps du parlement. Si pour l’instant, nous n’en connaissons pas le texte définitif, on sait qu’il va suppri- mer plusieurs niveaux de décisions et qu’il serait surprenant qu’il ne soit pas accepté. Restera la question d’un éventuel référendum dont nous aurons l’occasion de parler en temps utile. * Les PPA de Lausanne, du Mollendruz et de Sur Grati ont été acceptés mais les mises à l’en- quête des permis de construire des machines sont encore à faire, ce qui ouvre la porte à de nouvelles oppositions. En outre, plusieurs points très importants n’ont pas été traités au ni- veau du PPA par le TF, lequel s’en remet aux instances chargées des permis de construire. **Exactement 0.23 % en moyenne annuelle (source Pronovo ). ***Affirmation mensongère formellement contestée dans le BI No 28
Jean-Marc Blanc, secrétaire général
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