Bulletin d’information No 31 – avril 2023
LCI : YAKAFOKON !
Suisse
En année électorale, les politiques riva- lisent d’imagination pour séduire leurs électeurs. Les grandes causes à la mode sont enfourchées avec passion : éner- gie, climat, biodiversité, etc. Bien que les solutions proposées ne soient pas toujours cohérentes et parfois même contradictoires, chacun y va de ses pro- messes, avec souvent des objectifs et des délais chiffrés et précis, sans toute- fois démontrer comment les atteindre. C’est ainsi que le parlement a pondu la loi fédérale sur le climat (LCI). Suivant le but apparemment consensuel de zéro émission nette en 2050 , cette loi cadre est un recueil de dispositions très contraignantes sur la durée qui ne pré- cise pas comment celles-ci seront exé- cutées, ni à quel prix. Cette tâche est laissée au Conseil fédéral et à ses of- fices fédéraux qui produiront, des an- nées durant, une législation pléthorique faite le plus souvent d’ordonnances échappant totalement au contrôle du peuple. Le 18 juin, chacun sera libre de trancher mais les FAQ proposées par Paysage Libre Suisse permettent de se faire une opinion. La mienne est faite.
L’AMOUR DES SUISSES POUR LES PAYSAGES SE CONFIRME – L’ECART AVEC LES AUTORITES SE PRECISE Comme nous l’avons relevé dans nos précédents Bulletins d’information, les Suisses ne veu- lent pas sacrifier leurs plus beaux paysages au profit de constructions énergétiques, notam- ment éoliennes.
Une étude d’opinion réalisée par Tamedia fin 2022 auprès de 50’000 personnes et qui vient d’être publiée, s’ajoute aux précé- dentes et enfonce le clou. Comme on le voit en jaune sur la figure ci-contre, avec 73 % des opinions, les beaux paysages vien- nent clairement en tête du classement de ce que les habitants apprécient en Suisse. Si l’on en croit les tendances qui prédomi- nent actuellement à Berne, nos parlemen- taires et certains offices fédéraux ne sem- blent pas en avoir vraiment conscience. Pensent-ils que leurs angoisses énergé- tiques sincères ou opportunistes seront assez fortes pour submerger ces senti- ments qui font partie des gênes de nos habitants ? Pensent-ils que le peuple se laissera con- vaincre de faire le sacrifice d’une part es- sentielle de sa qualité de vie ?
Rien n’est moins sûr : la majorité des récentes votations locales sur les éoliennes montrent par leur rejet des parcs que la résistance est vigoureuse, pour autant que les habitants soient informés concrètement de ce qui les attend. C’est plus facile aujourd’hui qu’hier parce que l’opinion publique s’enrichit de l’expérience de cas concrets comme Ste-Croix et commence à réaliser ce qu’on entend lui imposer sous prétexte de crise énergétique ou de protection du climat. Mais les partisans de l’éolien préparent déjà la riposte : « puisque les habitants des régions concernées (donc souvent des communes) ne veulent pas des éoliennes, on va leur enlever le droit de se prononcer sur le sujet ». Plusieurs gouvernements cantonaux tentent d’exclure les communes des décisions relatives aux projet éoliens les concernant. Et comme on le sait, le parlement lui-même va dans ce sens (voir Bulletins d’information précédents). En attendant, les inévitables référendums qui vont avoir lieu dans les mois prochains pour calmer le délire législatif actuel permettront de confirmer nos propos.
Jean-Marc Blanc, secrétaire général
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