ECONOMIE
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 30 OCTOBRE 2025
capteurs radar, écoute électronique et imagerie optique. Selon Aviation Week, Rabat figure parmi les rares pays partenaires de Washington à manifester un intérêt concret pour ce dispositif. «Le Maroc a investi dans les satellites, l’intelligence artificielle et la guerre électronique» , poursuit Mekkaoui, notant qu’ «il est désormais capable de développer des drones autonomes, maritimes et anti-sous-marins». La force du facteur humain Au-delà des équipements, le soldat marocain demeure un pilier central de la doctrine nationale. «Le soldat marocain est un soldat formé, disci- pliné, motivé et fier. Le Maroc investit dans son bien-être, sa formation et ses conditions de vie» , souligne Mekkaoui. Cette approche “humaine” n’est pas anecdotique : elle garantit la cohésion, la réactivité et la confiance dans la hiérarchie. Le Maroc mise sur la discrétion et la continuité. Ses forces, bien que moins visibles, sont désormais comparables à celles de pays européens moyens comme la Grèce ou le Portugal, selon Mekkaoui. À l’opposé, l’armée algérienne souffre de rigidités structurelles et d’une désorganisation chronique. «Le com- mandement est éclaté entre régions, le renseignement militaire désarticu- lé, et le recrutement gangrené par le régionalisme», affirme Mekkaoui. Cette instabilité a un coût : une armée plus lourde à entretenir, moins agile, et surtout peu motivée. «Une armée, disait Goebbels, c’est un commande- ment, un renseignement et un soldat. L’Algérie n’a plus ni l’un ni l’autre», précise notre interlocuteur. La dépen- dance presque exclusive aux hydro- carbures rend cette politique difficile- ment soutenable. Chaque baisse du baril fragilise mécaniquement la capa- cité de financement du ministère de la Défense. Deux visions du développement national L’opposition dépasse la sphère mili- taire. En Algérie, la Défense absorbe plus de 15% du budget général de l’État, soit davantage que les minis- tères de la Santé et de l’Education réunis. Au Maroc, la proportion est inverse : la défense représente 7,6% du budget, contre plus de 20% pour
« Le Maroc a compris que la puissance durable est celle qui s’appuie sur la connaissance, la technologie et la cohésion sociale» , conclut Mekkaoui. Le Maroc ne cherche pas à rivaliser par la taille, mais par l’efficacité, l’auto- nomie et la précision. Derrière les chiffres et les défilés, il y a deux visions du pouvoir. L’une croit encore qu’on mesure la force à la taille des colonnes de blindés. L’autre sait que la guerre se gagne désormais par les réseaux, les capteurs et les algorithmes. ◆
«Le Maroc mise sur la discrétion et la continuité. Ses forces, bien que moins visibles, sont désormais comparables à celles de pays européens moyens comme la Grèce ou le Portugal».
l’éducation et la santé cumulées. Cette différence illustre deux visions de la sécurité nationale : une sécurité fondée sur la peur et la démonstration
de force d’un côté; une sécurité inté- grée, articulée autour du développe- ment humain et de la stabilité interne de l’autre.
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