POLITIQUE
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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 30 OCTOBRE 2025
Par D. William Sahara marocain Conversation secrète D Le réalisme politique redessine le destin du Sahara marocain. Dans ce contexte de bascule historique, que peuvent donc se dire Abdelmadjid Tebboune et Brahim Ghali ? Eléments de réponse. Abdelmadjid Tebboune, d’une voix crispée : Brahim, réveille-toi. C’est urgent. Très urgent. Brahim Ghali (voix ensommeillée) : Président ? C’est vous ? J’essayais de dormir.
epuis plusieurs mois, le dossier du Sahara marocain connaît une accélé- ration diplomatique sans précédent. A l’ONU, un projet de résolution pourrait, dès ce 30 octobre, consacrer explici- tement le plan d’autonomie marocain comme seule base crédible de règle- ment politique. Le discours séparatiste de «dernière colonie africaine» s’effrite ainsi face à un consensus élargi. Car, sur la scène internationale, l’heure est au réalisme : la solution politique se dessine, portée par une majorité d’ac- teurs globaux. Dans ce contexte, le Conseil de sécu- rité envisagerait la transformation, voire la cessation de la MINURSO en fonc- tion des progrès réalisés d’ici janvier 2026. Pendant ce temps, dans les provinces du Sud, les investissements structu- rants se multiplient et les représenta- tions diplomatiques s’installent, avec en toile de fond un développement socioéconomique. Dans ce climat chargé d’enjeux, l’Algérie et le polisario sont aux abois. Nous avons surpris cette discussion (fictive) entre le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, et le chef du polisario, Brahim Ghali. Appréciez ! Alger, 00h14. Dans un immense bureau illuminé, seul le président ne dort pas. A Tindouf, un téléphone sonne.
Abdelmadjid Tebboune
A. T. : Pas le moment de roupiller ! Tu as vu la dernière version du projet de résolution de l’ONU ? B. G. : Oui… Je l’ai lue trois fois et décor- tiquée ligne par ligne en espérant que le texte changerait. Rien. Le mot «auto- nomie sous souveraineté marocaine» est écrit en grosses lettres comme des pastèques. A. T. : Le plus grave, c’est que les grandes capitales applaudissent. Etats- Unis, France, Royaume-Uni, Belgique… B. G. : La BELGIQUE ? Ils sont neutres, d’habitude ! A. T. : Ben, elle ne l’est plus. On dirait un concours de soutien général. Les Américains vont même jusqu’à affirmer un «accord de paix imminent entre le Maroc et l’Algérie». Si ça continue, on va devoir… dialoguer. B. G. : Dialoguer ? Avec du pragmatisme ? On n’a pas été formés pour ça ! On est spécialisés dans le «on verra demain» ! En tout cas, à ce rythme, la MINURSO va se reconvertir en agence de tourisme,
avec comme slogan : «Découvrez les provinces du Sud, tout compris» !
A. T. : Ne te moque pas, Brahim ! Les Américains parlent d’accélérer les choses. Les Russes renforcent leur partenariat avec le Maroc en signant des accords dans plusieurs domaines. L’Espagne applaudit. C’est grave, wal- lah ! J’essaie de comprendre pourquoi tout le monde se range derrière Rabat. Personne ne nous soutient. B. G. : Nous avons tenté un coup stra- tégique : on a glissé à l’AFP que nous pourrions accepter l’autonomie. Sous conditions, hein ! C’est important les conditions, ça donne l’impression de négocier. A. T. : Tu as accepté l’autonomie ?!! PUBLIQUEMENT ?! Brahim, tu réalises la gravité de ton acte ? Tu viens de rendre crédible l’initiative marocaine ! B. G. : J’ai ajouté que ça devait passer par référendum. Le mot magique. Il évite
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